Chaque début d’année, le Veganuary invite à explorer une alimentation 100 % végétale tout au long du mois de janvier. Ce défi, né en 2014 chez nos voisins anglo-saxons, a pris racine en France en 2019 et s’est depuis imposé comme bien plus qu’une simple tendance : un véritable mode de vie en phase avec les préoccupations environnementales, éthiques et de santé de notre époque. Pour la sixième année consécutive, Deliveroo et YouGov révèlent les évolutions du véganisme en France, mettant en lumière un mouvement en pleine expansion et une démocratisation accrue des alternatives végétales. Avec une perception qui s’adoucit, des produits plus accessibles et une jeunesse enthousiaste en fer de lance, le véganisme s’impose progressivement dans les habitudes alimentaires des Français. Mais quelles sont les motivations derrière cet engouement, et quelles villes se démarquent comme les plus ferventes adeptes de plats végans ? Plongez dans un panorama des nouvelles tendances qui redessinent nos assiettes et nos modes de consommation.
Introduit en France en 2019 et initialement créé par nos voisins anglo-saxons en 2014, Veganuary a inspiré et accompagné des millions de personnes à travers le monde. À l’origine, conçu pour encourager les participants à essayer une alimentation 100 % végétale tout au long du mois de janvier, cette tendance, désormais plus visible et accessible, s’est imposée aujourd’hui comme un véritable mode de vie répondant aux préoccupations environnementales, éthiques et de santé. Pour la sixième année consécutive, Deliveroo et Yougov dévoilent une étude sur l’évolution du véganisme en France et offrent un éclairage sur ses tendances*.
Avant de découvrir l’étude, faisons un petit point sur la définition des termes Végan, veggie, végétalien… Il est parfois difficile de s’y retrouver entre toutes les appellations. Le véganisme se rapporte à un véritable mode de vie, une philosophie qui exclut tout produit issu de l’exploitation animale. Une personne végane (également appelée une « veggie »), non seulement ne consomme pas de produits animaux, mais n’achète pas non plus de textile, de chaussures ou d’objets comportant du cuir. Elle n’utilise pas de cosmétiques ou de produits testés sur des animaux, ne va pas au cirque, au zoo… Le végétalisme désigne avant tout la pratique alimentaire : un végétalien ne consomme que des aliments végétaux, et exclut les produits d’origine animale, quels qu’ils soient. Une personne qui adopte un régime végétalien ne consomme non seulement aucun animal mort, mais également aucun produit dont le processus de fabrication a fait intervenir des produits animaux. Cela exclut donc également les produits laitiers (œufs, beurre, lait, fromage…) mais aussi le miel, par exemple.
Ainsi, tous les végétaliens n’adoptent pas le mode de vie végan, mais tous les végans sont automatiquement des végétaliens puisqu’ils ont le même régime alimentaire.
Le végétalisme est différent du régime végétarien qui exclut la consommation de viande, mais autorise les produits du règne animal. C’est pourquoi un végétarien pourra manger des œufs ou du fromage, par exemple, mais pas un végétalien.
Une perception qui évolue
La démocratisation des produits végétaux, un meilleur accès à l’information et une sensibilisation accrue aux préoccupations environnementales et éthiques jouent un rôle central dans la déconstruction des stéréotypes. Aujourd’hui, 29 % des Français se disent plus ouverts à tester des alternatives végétales, qu’il s’agisse de simples essais ou d’une adoption plus durable, les motivations sont les mêmes : une meilleure santé (48 %), pour défendre la cause animale (46 %), ou encore pour des raisons environnementales (40 %), reflet d’une prise de conscience collective face aux enjeux sociétaux.
Cependant, certaines positions continuent d’être marquées : 50 % des sondés pensent encore que les vegans souffrent de carences nutritionnelles, 45 % les associent à des écologistes extrêmes, 43 % estiment qu’ils mangent souvent la même chose, et 39 % les perçoivent comme privilégiés ou aisés.
Bien que ces positions soient encore présentes, elles s’atténuent progressivement grâce à l’évolution des mentalités et à la visibilité croissante du véganisme, portée par des initiatives visant à sensibiliser les Français aux bienfaits du véganisme, aux bons apports, au respect de l’environnement, à la cause animale, dans le but de démocratiser ce mode de vie.
La démocratisation des alternatives végétales
Entre 2022 et 2024, l’intérêt pour les alternatives végétales a connu une nette progression, avec une augmentation de 14 % des personnes prêtes à tester ces alternatives.
En 2024, près d’un Français sur deux se dit prêt à essayer des alternatives végétales dans son alimentation, motivé principalement par l’envie de goûter quelque chose de nouveau (pour 36 % des sondés) ou pour évaluer si ces alternatives valent le coup d’être consommées dans leur quotidien (30 %).
Parmi ceux ouverts à tenter l’expérience du veganuary, 57 % ont expérimenté des plats naturellement vegans, comme le taboulé ou l’houmous, 31 % ont goûté des substituts de viande, et 30 % ont goûté des versions véganes de leurs plats habituels (sushis, lasagnes, gyozas, etc.).
La popularité croissante du véganisme s’explique par l’évolution des mentalités et la démocratisation des options végétales. Autrefois restreintes à des choix perçus comme limités (salades, quinoa, légumes), les alternatives « veggie » se sont considérablement diversifiées et modernisées.
L’avènement du digital, et en particulier des réseaux sociaux comme Instagram et TikTok, a joué un rôle clé dans cette transformation. Des influenceurs et créateurs de contenu partagent désormais des recettes végan attractives, rendant ces plats plus accessibles et désirables.
Parallèlement, les restaurants et commerces s’adaptent en étoffant leurs offres. Sur l’application Deliveroo, l’offre de plats vegans a augmenté de manière significative entre 2021 et 2024, avec une croissance globale de 34 %. À l’échelle locale, certaines villes se démarquent par de nettes progressions : Nantes enregistre une hausse de 84 %, suivie de Lyon avec +34,7 %, Paris avec +33,2 %, Aix-en-Provence avec +23,1 % et Strasbourg avec +16,3 %.
Aujourd’hui, 40 % des sondés déclarent que les produits vegans sont plus simples à trouver.
La démocratisation du véganisme : un mouvement porté par les jeunes générations
En France, la tendance végane s’impose comme un véritable marqueur générationnel et social, avec une progression notable de +48 % d’adeptes parmi les 18-34 ans entre 2023 et 2024.
De plus en plus engagés, 61 % des jeunes vegans sondés déclarent suivre un régime végan depuis peu (moins de six mois), principalement pour des raisons environnementales, de goût, dans le but d’accompagner la décision d’un proche ou pour protéger la vie animale.
Par ailleurs, lorsque ces derniers ne sont pas vegans, ils se disent prêts à franchir le pas et à adopter une alimentation végane pendant un mois (42 % en 2024 vs 38 % en 2023 et 37 % en 2022), motivés par les mêmes raisons : 39 % pour des enjeux environnementaux et 35 % pour la protection animale.
Porte-drapeaux de ce mouvement, les jeunes Français considèrent le véganisme comme un moyen d’action concret face aux défis sociétaux actuels.
Si cette initiative séduit les jeunes, elle trouve moins d’écho auprès des générations plus âgées : seuls 28 % des 45-54 ans, 36 % des 35-44 ans et 27 % de l’ensemble des Français (vs 32 % en 2023) se disent prêts à adopter une alimentation végane pendant un mois.
Le top 10 des villes les plus adeptes de plats vegans
- Strasbourg
- Nantes
- Lyon
- Paris
- Aix en Provence
- Rouen
- Nancy
- Bordeaux
- Besançon
- Marseille
Les plats vegans les plus en vogue sur l’app
- La Pita falafel végan de Mezzencore à Paris
- Le Kebab végan de chez Végéman à Strasbourg
- L’Açai Bowl de Wild & The Moon à Paris
- Les Gyozas de Bloom à Paris
- Le Green Vegan bowl de chez Joe & The Juice à Paris
- Lobaye vegan de Kuti – Afro street food à Paris
- Le sandwich Falafel de chez Le Sultan à Strasbourg
- Le Pad Thai légumes vegan de chez The Crying Tiger à Paris
- Les Végan nuggets de chez Green Farmer’s à Paris
- Le végan fried tofu hot pepper de chez K-Town Street Food à Paris
Côté commandes, zoom sur le top des plats vegans les plus populaires à Paris et les restaurants où les trouver :
- Mangue fraîche, riz gluant et coco Végan de chez The Crying Tiger
- Green Végan Bowl (New Recipe) de chez Joe & The Juice – Paris 16
- Menu végan fried tofu hot pepper de chez K-Town Street Food
Quels bienfaits du régime végan sur la santé ?
Santé magazine a publié un article complet en juin 2023 sur les bienfaits ou non d’un régime végan. Il a été prouvé depuis longtemps qu’un régime végétarien bien conduit limite les risques d’obésité, de diabète, et de maladies cardiovasculaires.
Certaines études vont dans le même sens pour le régime végan : des chercheurs ont découvert que les végans avaient des concentrations plus élevées de caroténoïdes antioxydants, une proportion plus élevée d’acides gras oméga-3 totaux et des niveaux plus faibles d’acides gras saturés que les non végans.
Mais sa popularité assez récente dans les pays occidentaux ne permet pas encore de prouver scientifiquement, à grande échelle, son bénéfice global sur la santé.
Le végétalisme ne fait donc l’objet d’aucune recommandation nutritionnelle officielle à l’heure actuelle. Toutefois, « les scientifiques spécialisés dans la santé ou dans l’environnement sont d’accord sur un point : une alimentation basée sur les végétaux est préférable », note la Fédération Végane (site officiel de la Société végane) dans un document publié sur son site internet (1) : « Les scientifiques spécialisés dans la santé ou dans l’environnement sont d’accord sur un point : une alimentation basée sur les végétaux est préférable. Or il est possible de maintenir l’équilibre en nutriments lorsqu’on passe à une alimentation plus durable. Le changement d’alimentation doit néanmoins être envisagé de manière globale, afin de compenser l’amoindrissement de certains éléments par l’augmentation d’autres éléments. Il est possible de réduire notre impact climatique alimentaire par deux avec une alimentation végane ».
Il faut noter que l’adoption d’un mode de vie végétalien demande une certaine rigueur et une bonne connaissance des besoins nutritionnels du corps humain. L’un des éléments essentiels à surveiller est le calcium, vital pour la santé osseuse.
Une alimentation végétale est généralement motivée par des convictions profondes. Conseiller des produits d’origine animale peut donc détourner les véganes de l’ensemble des recommandations. C’est dommage, car certaines d’entre elles, telles que l’assurance des apports en vitamine B12, peuvent sauver des vies.
Les autorités devraient considérer l’intérêt de légiférer en faveur de l’enrichissement des substituts de produits d’origine animale, notamment avec des nutriments clefs tels que la vitamine B12 et le calcium. Cela permettrait notamment de sécuriser les changements alimentaires en direction d’une alimentation durable à base de végétaux (2).
*L’enquête a été réalisée sur 1016 personnes représentatives de la population nationale française âgées de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France, du 15 au 17 novembre 2024.
(1) Source : « Compilation des meilleures pratiques des recommandations nationales pour les alimentations véganes », Fédération Végane (site officiel de la Société végane).
(2) Voir Canada, Règlement sur les aliments et drogues : http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/reglements/