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Quand un chef-d’œuvre architectural entre dans l’ère numérique

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L’imposant Pavillon Hanbyeongnu, niché au cœur de la péninsule coréenne et symbole d’un savoir-faire séculaire, l’histoire murmure à travers chaque détail délicat de son architecture. Hommage à un savoir-faire séculaire, l’avenir de ce joyau architectural a été confié aux maîtres de la technologie moderne. Afin de préserver ce précieux héritage, faciliter son accès et anticiper les futurs travaux de restauration, le Service coréen du patrimoine a sollicité des experts en scanners 3D pour réaliser un jumeau numérique de ce monument vénéré. 

Erigé en 1317, le pavillon Hanbyeongnu incarne l’esprit de l’art coréen traditionnel. Du XIVe au XIXe siècle, il fut un lieu de prédilection pour les poètes et les érudits, attirés par son atmosphère inspirante. Ce chef-d’œuvre architectural est admiré depuis des siècles pour son élégante simplicité et son style raffiné.
Mais comme tant d’autres monuments, il a dû affronter les épreuves du temps et les assauts de la nature. En 1972, une violente inondation causa son effondrement. Trois ans plus tard, il renaissait, reconstruit avec soin pour perpétuer son héritage.

Un monument qui a bravé les siècles, capturé au micron près

La numérisation du pavillon, initiée par l’équipe du Service du patrimoine coréen, poursuivait plusieurs objectifs : préserver ce joyau architectural, offrir un nouvel accès à ce trésor culturel et permettre aux passionnés de patrimoine coréen d’en découvrir chaque détail sous un angle inédit. Pour y parvenir, il était impératif de disposer d’une solution rapide, fiable et garantissant des résultats d’une précision exceptionnelle.

Après plusieurs années de collecte de données 3D et de photographies du pavillon, l’agence en charge du projet recherchait une technologie capable de surpasser ses attentes en matière de qualité et d’échelle. C’est dans cette optique qu’elle a fait appel aux solutions d’Artec 3D, pour mener à bien cette mission délicate.

Le projet de numérisation en 3D nécessitait une solution qui rende justice au niveau de détail des ornements d’origine. Avec l’aimable autorisation du Service du patrimoine coréen.

Pour scanner le pavillon Hanbyeongnu, les experts ont opté pour une technologie Artec Ray II LIDAR à longue portée, conçue pour la numérisation de structures de grande envergure. Capable de capturer des objets jusqu’à 130 mètres de distance, il offre une grande précision et des détails importants. Dans le cadre de ce projet, ses caméras haute résolution ont été essentielles pour restituer des couleurs photoréalistes et insuffler une nouvelle vie numérique au monument.

Afin d’obtenir un modèle 3D très précis, les spécialistes ont exploité au maximum les capacités du scanner. Chaque scan a été soigneusement positionné pour assurer un alignement parfait des données. Pour capturer les zones complexes ou moins visibles, ils se sont rapprochés du monument ou ont pris des clichés supplémentaires.

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Pour les surfaces en hauteur, l’équipe a optimisé la couverture en installant l’Artec Ray II sur un trépied et en scannant depuis des points surélevés. Enfin, une caméra a été utilisée pour saisir les détails des zones les plus difficiles d’accès, combinant scan et photogrammétrie pour un rendu final des plus fidèles.

Des scans plus rapides, dans un logiciel plus précis

Scan du Pavillon Hanbyeongnu

Le projet a bénéficié d’un timing idéal avec la sortie du logiciel Artec Studio 19, qui a grandement simplifié le traitement des données. « Les fonctionnalités d’alignement et d’enregistrement précis sont particulièrement utiles. Ce processus est bien plus rapide et précis que d’autres logiciels, tout en restant incroyablement facile à utiliser. Avec les nouvelles améliorations d’Artec Studio 19, nous comptons désormais nous appuyer principalement sur ce logiciel pour répondre à nos besoins », explique Chris Park, ambassadeur d’Artec 3D en Corée.

Le traitement a consisté à fusionner les maillages, affiner les zones complexes et optimiser les couleurs pour un rendu photoréaliste. « Le scanner a traité les données à une vitesse impressionnante, ce qui a considérablement facilité la gestion des fichiers à grande échelle. Grâce à l’intégration d’Artec Studio, les opérations de maillage ont été effectuées rapidement et efficacement », souligne un membre de l’équipe du Service coréen du patrimoine.

Des résultats d’une haute précision pour redonner vie à l’Histoire

Grâce à cette numérisation avancée, un jumeau numérique fidèle au pavillon Hanbyeongnu a vu le jour, restituant chaque détail architectural et chaque nuance de couleur avec une précision remarquable. Ce modèle 3D ouvre la voie à de nombreuses applications, qu’il s’agisse de conservation, de réalité virtuelle, d’éducation ou de recherche. Le Service du patrimoine coréen voit dans cette initiative un tournant majeur et entrevoit de nombreuses opportunités pour les jumeaux numériques de ce type.

« Grâce à la technologie de scan avancée, nous pouvons collecter et préserver en toute sécurité les données du patrimoine culturel. Familles, écoles, établissements d’enseignement et entreprises ont désormais accès à un patrimoine numérique précis et bien conservé. Ce modèle leur permet non seulement de l’explorer depuis leur bureau ou de l’imprimer en 3D, mais aussi d’enrichir l’expérience touristique en facilitant la découverte des sites patrimoniaux », souligne un représentant de l’agence.

Alors que l’intérêt pour le patrimoine coréen ne cesse de croître, la technologie 3D devient un outil essentiel pour approfondir notre compréhension des sites historiques, sensibiliser à leur importance et garantir leur transmission aux générations futures. Forte de son histoire riche et de ses trésors architecturaux, la Corée embrasse pleinement cette transformation numérique pour préserver et promouvoir son patrimoine, jouant ainsi un rôle clé dans le développement régional.

L’avenir des bâtiments d’architecture : vers une numérisation incontournable ?

L’architecture, témoin de l’histoire et reflet de l’évolution des sociétés, est aujourd’hui confrontée à un enjeu crucial : comment préserver et transmettre son héritage à l’ère du numérique ? Avec les avancées technologiques, la numérisation des bâtiments s’impose de plus en plus comme un moyen incontournable pour sauvegarder leur mémoire et encourager une meilleure connaissance de notre patrimoine.

Un outil essentiel pour la préservation du patrimoine

Les bâtiments, qu’ils soient anciens ou contemporains, sont vulnérables aux ravages du temps, aux catastrophes naturelles et aux transformations urbaines. La numérisation permet d’enregistrer avec précision chaque détail architectural grâce à des techniques avancées comme le scan 3D, la photogrammétrie et la modélisation BIM (Building Information Modeling). Ces technologies offrent une archive numérique fidèle, préservant ainsi l’héritage architectural même en cas de destruction partielle ou totale des bâtiments, comme ce fut le cas pour le Pavillon Hanbyeongnu.

De plus, la numérisation facilite la restauration des monuments historiques. Grâce aux modèles numériques, les architectes et historiens peuvent analyser l’état d’un édifice et proposer des interventions adaptées, voire recréer des éléments disparus avec une grande précision.

Un levier pour une meilleure connaissance et accessibilité

Au-delà de la préservation, la numérisation contribue à une meilleure compréhension et démocratisation de l’architecture. Les modèles 3D interactifs permettent au grand public d’explorer des bâtiments iconiques sans se déplacer, rendant le patrimoine plus accessible. Des visites virtuelles de monuments comme Notre-Dame de Paris ou la Cité interdite de Pékin offrent une immersion unique aux passionnés d’architecture et d’histoire.

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Les étudiants et chercheurs bénéficient également de cette transformation numérique, en accédant à des ressources détaillées qui facilitent l’étude des styles architecturaux, des techniques de construction et des évolutions urbaines à travers les siècles.

Vers une numérisation généralisée de l’architecture ?

Si la numérisation offre des avantages indéniables, elle pose aussi des défis. La collecte et le stockage des données nécessitent des infrastructures coûteuses et une mise à jour constante pour garantir leur pérennité. De plus, la question de l’authenticité se pose : une réplique numérique, aussi fidèle soit-elle, peut-elle remplacer l’expérience sensorielle et émotionnelle de la visite physique ?

Toutefois, le numérique ne vise pas à substituer le réel, mais à le compléter. Il offre une mémoire supplémentaire et un accès élargi à l’architecture, tout en stimulant la créativité des architectes qui peuvent s’appuyer sur ces outils pour concevoir les bâtiments du futur.

La numérisation des bâtiments d’architecture apparaît comme une nécessité pour sauvegarder notre patrimoine et enrichir notre connaissance du bâti. Elle constitue une passerelle entre passé et avenir, entre mémoire et innovation, en permettant à chacun d’explorer et de comprendre l’architecture sous un nouveau jour.

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