Le Cloud Computing est principalement américain aujourd’hui. Les leaders de ce marché naissant sont outre-Atlantique. Or c’est probablement l’avenir de l’informatique : consommation de ressources à l’usage, à distance. Les particuliers et les entreprises sont en train de migrer leurs données dans le cloud. Cette révolution de l’informatique se fera-t-elle au détriment des entreprises françaises ou européennes ? Pas si sûr : la France a des atouts qui lui permettront peut-être de faire naître des champions du Cloud Computing.
Selon la définition du National Institute of Standards ans Technology / NIST, le Cloud computing est l’accès via un réseau de télécommunications, à la demande et en libre-service, à des ressources informatiques partagées configurables. Le mot cloud correspond à l’image généralement utilisée dans le monde informatique pour symboliser le réseau internet. En France, la Commission générale de terminologie et de néologie précise qu’il s’agit d’une forme particulière de gérance de l’informatique, dans laquelle l’emplacement et le fonctionnement dans le nuage ne sont pas portés à la connaissance des clients, dont les serveurs à distance servent à traiter ou stocker l’information.
Nicolas Aubé est polytechnicien et diplômé de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées. Il débute sa carrière chez Suez à Buenos Aires où il aura la responsabilité du déploiement d’un réseau de mesure de la concession d’eau. Les flux le passionnent. Il sera du lancement de l’ADSL chez France Telecom, avant de créer en 2001 sa propre société, Céleste, pour fournir le haut débit aux PME françaises.
En 2011, il dépose le brevet « MARYLIN » pour un modèle de Datacenters écologiques et haute densité. Il participe au projet nuage, soutenu par le Fonds National pour la Société Numérique, projet de recherche collaboratif pour un Cloud Computing écologique et réparti en France. A ce titre, il nous communique cinq atouts de cette innovation technologique, à la fois pour les entreprises et les particuliers.
L’énergie
L’énergie électrique est la seule variable du Cloud Computing. Les infrastructures techniques et informatiques sont fixes, elles représentent de l’investissement que les hébergeurs vont mutualiser et mettre à disposition de leurs clients. L’ingénierie logicielle et la bonne gestion des ressources permettront d’optimiser ces coûts. Il reste que ce sont des coûts fixes, même si l’investissement sera lissé grâce à la modularité des datacenters et des équipements.
La seule différence entre un pic de consommation informatique et un creux, c’est la consommation d’électricité. Elle est utilisée pour alimenter les ordinateurs, et pour les refroidir. Or la France dispose d’un coût de l’électricité plutôt bas, grâce au parc nucléaire. Avoir leurs datacenters en France donne donc un avantage structurant pour les hébergeurs.
Le climat
L’énergie utilisée pour faire fonctionner les ordinateurs est transformée en chaleur par l’effet Joule. L’évacuation de cette chaleur est une des tâches les plus coûteuses pour les exploitants de datacenters. Il est moins efficace d’implanter un datacenter en Californie qu’au centre de la France, toutes choses étant égales par ailleurs. Le climat tempéré de la France permet d’éviter des étés trop chauds et trop consommateurs en climatisation. En particulier, le climat tempéré est idéal pour le refroidissement des datacenters par l’air ambiant, « free cooling » qui est très efficace énergétiquement.
La fibre optique
Même s’il reste du travail pour fibrer toute la France, notre pays a déjà un grand nombre d’infrastructures optiques. Les réseaux de transport longue distance, datant de la « bulle Internet », début des années 2000, traversent tous la France. De nombreux opérateurs ont installé des réseaux de collecte entre les grandes villes. Les collectivités ont investi dans des dorsales optiques horizontales depuis 2005. Les départements se dotent de schémas d’aménagement numérique. L’implantation de datacenters de Cloud Computing est d’ores et déjà possible dans la plupart des villes de France.
Les ingénieurs et techniciens
Pas de Cloud Computing sans toute une série de corps de métier : bureaux d’études en ingénierie, concepteurs de datacenters, exploitants de centres informatiques, administrateurs systèmes, ingénieurs et techniciens réseaux, techniciens de fibre optique, chefs de projets informatiques, techniciens de support clients, d’infogérance, éditeurs de logiciels, développeurs …
La France dispose de filières d’enseignement reconnues, et de techniciens ou d’ingénieurs parmi les meilleurs du monde. On peut regretter qu’il n’y ait pas assez d’étudiants dans ces filières par rapport au nombre de postes à pourvoir aujourd’hui et demain. Alors que la situation de notre pays est un atout considérable.
Pour les ingénieurs, Supinfo à Paris, l’ESIEE de Marne la Vallée ou d’Amiens sont parmi les meilleures filières de formation. Pour les Techniciens supérieurs, les IUT de Marne la Vallée, de Compiègne ou de Melun-Sénard sont les plus adaptés aux besoins de ce secteur. Mais seulement une petite vingtaine d’étudiants par an sort de ces écoles. De nouveaux métiers se créent : technicien fibre optique, conducteur de travaux ou dessinateur fibre optique,… Mais où les recruter ? Le paradoxe majeur est là : la formation en France qui, bien qu’excellente, n’est pas suffiante pour les besoins.
La volonté politique
L’Etat a jugé que le Cloud Computing était un « investissement d’avenir » (20 milliards d’investissements en 2012) et aide le secteur grâce à la création de nouvelles entreprises publiques/privées, ou l’aide à des projets de recherche. C’est un double défi : ne pas passer à côté de cette révolution industrielle, et faire en sorte que les données des entreprises françaises ne se délocalisent pas. Nous espérons que cette volonté publique permettra d’aider à construire une filière structurée autour de PME dynamiques et de grands groupes puissants.
La France a une carte à jouer dans le Cloud Computing. D’ores et déjà, certaines PME se démarquent par des offres innovantes. L’exemple d’Orange est marquant, notamment avec sa filiale Cloudwatt ; ou encore la société Numergy. L’offre des leaders du marché est avancée, mais nous prenons le pari que cette avance ne sera pas déterminante. Aux hébergeurs français de relever ce défi.
A propos de la société Celeste
CELESTE est fournisseur d’accès Internet Haut-Débit et Haute-Disponibilité pour les entreprises partout en France. Grâce à son réseau national de fibre optique et son datacenter écologique haute-densité, la société propose une offre haut de gamme et innovante : Fibre 1G, Internet, VPN, téléphonie fixe & mobile, hébergement et cloud computing. Leur mission : nous accompagner dans cette nouvelle révolution technologique. www.celeste.fr
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