A l’Institut Hasso Plattner de Design de l’Université de Stanford (D. school) les projets ont tous un point de départ similaire : celui de se concentrer sur la façon de faciliter la vie des gens. Cette idée est centrale à l’école, poussant les étudiants à repenser les frontières pour de nombreuses industries.
Au cœur des cours de l’école se développe ce que David Kelley, l’un des fondateurs de l’école, appelle un muscle de l’Empathie. A l’intérieur de l’espace caverneux de l’école – qui semble être un clin d’œil aux garages de la Silicon Valley – les élèves ont appris à renoncer aux écrans d’ordinateur et aux feuilles de calcul pour mieux se concentrer sur les gens. L’objectif est de donner aux étudiants, ayant pour la plupart d’entre eux un esprit analytique, les outils pour améliorer la vie au quotidien. Une des particularités de ce programme est d’amener les étudiants à quitter le campus et à observer la façon dont les gens résolvent les problèmes de la vie.
Jusqu’à présent, ce processus a bien fonctionné. Depuis l’ouverture de l’école de design, les élèves ont brassé des dizaines de produits innovants et start-up. Ces succès de la D.school sont devenus une source d’inspiration pour les universités à travers le monde. Sarah Stein Greenberg, directrice générale de la D.school, reçoit chaque semaine des demandes d’universités cherchant à imiter leur programme.
L’école est aussi devenue l’une des destinations les plus enviées à Stanford. Certaines des classes les plus populaires peuvent obtenir jusqu’à quatre fois plus de candidats que de places disponibles.
L’école encourage les élèves à créer, bricoler et tester sans relâche des solutions possibles sur leurs utilisateurs – et de répéter ce cycle autant de fois que nécessaire – jusqu’à ce qu’ils trouvent des solutions qui seront réellement utilisées. Un élément important de l’école, est le fait d’avoir des élèves qui commencent de rien, et qui, au-fur-et-à-mesure, acquièrent de « la confiance créative », jusqu’à être capables de se lancer vers de plus gros problèmes, qui peuvent sembler à la base insolubles.
Un des parcours les plus recherchés de la D.school est celui de la conception pour une adaptabilité extrême. Au cours des deux trimestres, les élèves s’associent avec des partenaires du monde entier pour résoudre leurs problèmes du « monde réel ». Jusqu’à présent, les étudiants «extrêmes», comme on les appelle, ont terminé 90 projets avec 27 partenaires dans 19 pays. Cette année, les élèves travailleront avec des partenaires au Cambodge, en Inde, au Népal, au Nicaragua, au Sénégal et en Afrique du Sud.
L’un des projets les plus réussis de ce programme est la conception d’une poche miniature à faible coût, un peu comme un sac de couchage, qui aide à prévenir les nouveau-nés de l’hypothermie. D’après les inventeurs, la poche aurait permis d’éviter 22 000 décès de nourrissons.
©Laetitia BOURLIER – MTI Review 27 janv 2014
Avec nos remerciements au magazine MTI Review pour cette aimable collaboration