D’ici 2027, le monde pourrait être confronté à un déficit de 214 milliards de calories. C’est ce qu’affirme Sara Menker, fondatrice et directrice générale de Gro Intelligence, une agence d’analyse des données agricoles. En d’autres termes, dans une dizaine d’années, nous n’aurons plus assez de nourriture pour nourrir la planète.
Nous savons depuis longtemps que nous pourrions arriver à un point où le nombre d’humains sur Terre serait si important qu’il serait impossible de les nourrir tous. D’ici 2050, la population mondiale devrait atteindre 9,1 milliards d’habitants, et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) prévoit qu’à ce moment-là, le monde aura besoin de produire 70 % plus de nourriture qu’aujourd’hui pour nourrir tous ces gens. Cette échéance de 2050 est celle que les scientifiques et les organisations comme la FAO et Oxfam citent habituellement comme étant l’année où le monde sera à court de nourriture.
Mais, selon Gro Intelligence, le problème de la plupart des évaluations réalisées sur l’insécurité alimentaire, est qu’elles se fondent sur la masse et le poids, et non la valeur nutritive. Pourquoi ? Parce que ce serait plus facile à calculer. Mais ce qui nous importe dans l’alimentation, poursuit Sara Menker c’est la valeur nutritive. Tous les aliments ne sont pas égaux même s’ils pèsent le même poids. »
Elle soutient que si l’on considère la valeur nutritionnelle de la production alimentaire actuelle, la sécurité alimentaire mondiale est déjà plus précaire que nous ne le pensions. En outre, la croissance démographique et économique de la Chine, de l’Inde et des pays africains exacerbera cette tendance, car ils continuent de croître en tant qu’importateurs nets de produits alimentaires. L’année 2023, dit la directrice de Gro Intelligence, est le point de convergence de la croissance démographique dans ces trois domaines.
D’ici 2023, la population de la Chine, de l’Inde et de l’Afrique constituera plus de la moitié de la population mondiale. L’Afrique doit déjà importer des denrées alimentaires et d’ici 2023, l’Inde, qui n’en importe pas actuellement, devra commencer à le faire. En Chine, la croissance démographique finira par se stabiliser, mais l’apport calorique global du pays continuera d’augmenter jusqu’au début des années 2020. Ces dernières années, les Chinois ont commencé à ajouter de plus en plus de viande – et surtout de viande rouge – à leur régime alimentaire. Des aliments très caloriques qu’ils employaient peu auparavant. Les prédictions convergent vers l’hypothèse où de plus en plus de Chinois exigeront ce type de régime alimentaire à haute teneur en calories.
En 2023, même si tous les excédents de production des pays d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud étaient exportés uniquement vers la Chine, l’Inde et l’Afrique, cela ne suffirait toujours pas, dit Sara Menker. Quatre ans plus tard, elle prédit une pénurie de 214 billions de calories. Menker compare ce chiffre aux calories fournies par 379 milliards de hamburgers Big Mac, soit plus que ce que McDonald’s a produit tout au long de son existence.
Source : Quartz
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