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Le dicamba de Monsanto, ce cousin controversé du glyphosate, obtient son autorisation aux USA. Bientôt l’Europe ?

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Les agriculteurs américains vont pouvoir utiliser le dicamba dans leurs cultures. Ce pesticide, cousin du glyphosate est produit par Monsanto-Bayer. Hautement controversé, il a fait l’objet d’âpres discussions mais finalement, les autorités américaines viennent de renouveler son autorisation. Volatile, il se propage aux champs voisins et ravage tout, ou presque, sur son passage. Vous croyiez connaître le glyphosate ? Il y a mieux : le dicamba !
 
Cet herbicide à large spectre comme le glyphosate existe depuis longtemps. Mais son utilisation s’est intensifiée depuis que Monsanto, la firme américaine récemment rachetée par Bayer, commercialise des semences de soja et de coton génétiquement modifiées pour y résister.
 
À la suite d’un large processus de consultation et alors que la précédente autorisation arrivait à expiration dans quelques jours, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a décidé d’autoriser pour deux années supplémentaires l’utilisation de ce produit chimique sur les plantes déjà sorties de terre. À temps pour que les agriculteurs puissent passer leurs commandes de semences et pesticides pour la récolte de l’an prochain. L’utilisation du dicamba sur des semences génétiquement modifiées pour y résister est en effet une aubaine pour certains exploitants au moment où les mauvaises herbes deviennent de plus en plus résistantes à d’autres désherbants.
 

Volatilité

Mais le dicamba, comme son cousin le glyphosate, traîne dans son sillage des polémiques liées à sa dangerosité. Des milliers de plaintes ont été portées depuis 2017 auprès des services de l’Agence américaine de protection de l’environnement. En effet, le dicamba présente, selon les plaignants et des experts agronomes, la particularité d’être très volatile. Ainsi, lors de son épandage sur les jeunes pousses, la substance s’évapore, flotte au gré du vent et détruit les cultures voisines où poussent des semences différentes.
 
Chez Générations Futures, on connaît cet herbicide depuis longtemps « et il est loin d’être anodin « , explique François Veillerette, directeur général de l’ONG. « Il n’a pas les mêmes propriétés que le glyphosate [utilisé dans le Roundup, [NDLR], mais on sait déjà qu’il est toxique pour la reproduction et le développement des mammifères. Il pose aussi des problèmes de contamination de l’eau et de l’air, et il s’attaque à la végétation autour. »
 

Utilisation exponentielle

Il n’en demeure pas moins que déjà 16 millions d’hectares de cultures de semences résistantes au dicamba sont plantés aux Etats-Unis. Monsanto a mis un point d’honneur à démocratiser le recours à son herbicide, à l’heure où le glyphosate apparaît de moins en moins efficace, certaines plantes ayant développé naturellement une résistance au produit. « Le problème, c’est que cette utilisation exponentielle aux États-Unis va conduire aux mêmes conséquences que l’on connaît actuellement avec le glyphosate : la résistance des plantes. Plus on généralise son utilisation, plus en favorise à terme l’émergence de souches résistantes », prévient François Veillerette.
 
Pour éviter le plus possible les contaminations involontaires, l’EPA a durci les conditions d’utilisation du dicamba, interdisant notamment son épandage plus de 45 jours après les semis de soja et 60 jours après les semis de coton.
Le pesticide ne pourra par ailleurs être appliqué que par des personnes certifiées. Et ces dernières devront attendre une heure après le lever du soleil et s’arrêter deux heures avant son coucher pour l’épandre.
 
Bayer s’est félicité du feu vert de l’EPA, qui « permet de continuer à offrir aux agriculteurs un outil dont ils ont fortement besoin pour contrôler les mauvaises herbes », a commenté Ryan Rubischko, responsable du portefeuille de produits lié au dicamba pour le groupe.
Le géant de la pharmacie et de l’agro-chimie mise beaucoup sur ce produit, ses semences résistantes au dicamba ayant déjà été utilisées cet été sur près de la moitié des champs de soja aux Etats-Unis.
 

Possible « contamination » en Europe ?

En Europe, où le débat sur le glyphosate divise plus que jamais, le dicamba se fait bien plus discret. Autorisé depuis 2008, il est utilisé dans 27 pays du Vieux Continent. « Ici, nous n’avons que l’herbicide et pas encore le package dicamba-graine OGM, donc on est à l’abri pour l’instant », explique François Veillerette. Mais, selon lui, il n’est pas impossible qu’une souche résistante ou génétiquement modifiée arrive par mégarde en Europe, d’autant que les États-Unis figurent chaque année dans le trio de tête des plus gros exportateurs de graines oléagineuses.
 
Sources : AFP, France 24
 

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