L’œil sécuritaire Mythes et réalités de la vidéosurveillance, d’Elodie Lemaire
Editions La découverte, Collection Sciences humaines / « L’envers des faits », dirigée par Stéphane Beaud, Fabien Truong et Paul Pasquali – 21 mars 2019 – 208 Pages
Au cours de ma recherche,j’ai souvent entendu dire : « Avec la droite au pouvoir, les caméras poussent comme des chanpignons ! » Or cet énoncé contient trois préjugés rapidement dissipés par l’enquête. Tout d’abord, la couleur politique n’est pas décisive. La vidéosurveillance apparaît plutôt « comme le prouit de configuations locales sans qu’il soit possible de dégager des déterminants simples. » Ensuite, le développement des caméras n’est pas qu’une injonction venue d’en haut. Il se joue au-delà des promoteurs nationaux et met en scène des responsables politiques locaux mais aussi des prestataires de sécurité privés, des cabinets de conseil, des employés de municipalité, des comités de quartier, de sociétés de transports en commun, des responsables de commerces ou encore des policiers. Enfin, il faut se méfier d’une vision perceptionniste des changements, si spectaculaires soient-ils. Les caméras ne sont pas partout. Un retour sur le genèse de l’implantation du dispositif dans la ville où j’ai mené l’étude en témoigne. »