Pour une culture de l’anticipation et de l’innovation !
Plus que jamais la période 2011-2015 va être décisive pour réussir la mutation des modèles économiques d’aujourd’hui à ceux de demain, pour réinventer des activités novatrices, pour trouver des stratégies innovantes. Dans cette métamorphose de toutes activités confondues, la vitesse est essentielle. Il faut changer en temps réel, savoir anticiper sans attendre, être réceptif aux opportunités ou aux menaces environnantes. L’Ordre des Experts-Comptables a rédigé un rapport, destiné aux entrepreneurs, qui, dans cette course à l’innovation, ont besoin en priorité de mobilité, réactivité et pragmatisme. C’est ce rapport de synthèse très complet que UP’ Magazine propose de vous présenter en plusieurs épisodes.
Seconde partie des 12 technologies du futur :
7) LES INTERFACES GESTUELLES
Dans le monde de demain, les souris et autres manettes de jeux ou de commandes auront disparues, soit pour devenir vocales, soit pour être remplacées par des interfaces gestuelles. Si cette méthode est apparue dans le secteur du jeu depuis quelques années, elle tend à se généraliser à tous les fabricants de console de jeu, avec notamment la Kinect de Microsoft. Déjà, deux membres du MIT, Pranav Mistry et Patty Maes, les mêmes qui ont mis au point 6th Sense, ont développé la souris invisible, la Mouseless, qui supprime cette exigence d’avoir une souris physique reliée à un ordinateur, tout en fournissant encore cette interaction intuitive qui nous est familière. Mouseless se compose d’un faisceau laser infrarouge (IR) (surmonté d’un capuchon) et d’une caméra infrarouge. Les deux éléments sont embarqués sur l’ordinateur. Le module laser est modifié avec un capuchon de telle sorte qu’il balaie un plan avec ses infrarouges juste au-dessus de la surface de l’ordinateur sur lequel il se trouve. L’utilisateur forme un creux avec sa main (paume vers le bas) comme si une souris physique était présente en dessous, et le rayon laser illumine la main qui est en contact avec la surface. La caméra infrarouge détecte ces « taches » lumineuses IR en utilisant la vision par ordinateur. Le changement de la position et la disposition des taches sont interprétés comme le mouvement du curseur d’une souris et ses clics. Lorsque l’utilisateur déplace sa main, le curseur se déplace sur l’écran en conséquence. Lorsque l’utilisateur clique sur son index, la taille de la tache (donc de couleur) change et la caméra reconnaît le clic de souris correspondant.
Les téléphones mobiles sont aujourd’hui capables d’être commandés par des gestes. Ce qui permet les produits développés par la société eyeSight Mobile Technologies, notamment ses solutions d’interfaçage de gestes. Elles permettent de contrôler des appareils mobiles en faisant appel à la partie caméra, à un traitement d’image en temps réel et des algorithmes de vision. Sous peu, tout notre environnement sera capable d’interpréter nos gestes. Ce qui permettra à une tranche de la population de profiter également de l’informatique. En effet, des ingénieurs de l’Université de Washington en 2010, ont développé le premier appareil capable de transmettre le langage des signes américains via des réseaux téléphoniques cellulaires avec un téléphone mobile. Cet outil complète le test initial sur le terrain des participants du programme d’été de cette université pour les étudiants sourds et malentendants. L’équipe MobileASL a travaillé afin d’optimiser les signaux vidéo compressés pour la langue des signes. En augmentant la qualité d’image autour du visage et des mains, les chercheurs ont réussir à réduire le débit de données jusqu’à 30 ko/s tout en délivrant une langue des signes intelligible. MobileASL utilise également la détection de mouvement pour déterminer si une personne signe ou pas, afin de prolonger la durée de la batterie du téléphone lors de l’utilisation vidéo.
8) L’INFORMATIQUE CONTEXTUELLE
Des petits appareils portatifs toujours connectés et équipés de capteurs de faible puissance pourraient être le signe d’une nouvelle classe de gadgets contextuels qui seraient plus comme des compagnons personnels. De tels appareils pourraient anticiper nos humeurs, être au courant de nos sentiments et faire des suggestions sur eux.
« L’informatique contextuelle est en passe de changer fondamentalement la façon dont nous interagissons avec nos appareils », a déclaré Justin Rattner, CTO d’Intel. « Les appareils du futur apprendront davantage sur nous, notre journée, où nous sommes et où nous voulons aller. Ils sauront même qui vous aime et ne vous aime pas ». L’informatique sensible au contexte est différente des simples applications à base de capteurs que nous voyons sur les smartphones d’aujourd’hui. Par exemple, les consommateurs peuvent utiliser une application et rechercher des restaurants en fonction de leur proximité, de leur cuisine et de leur prix. Un dispositif sensible au contexte aurait une fonction similaire qui saura quels restaurants vous avez choisis dans le passé, comment vous avez aimé la nourriture et fera des suggestions de restaurants à proximité en fonction de ces préférences. En outre, il serait intégré dans les cartes et d’autres programmes dans l’appareil. Les chercheurs travaillent depuis deux décennies à ce que les ordinateurs soient plus en harmonie avec leurs utilisateurs. Cela signifie que les ordinateurs puissent ressentir et réagir à leur environnement. Ceci fait, de tels dispositifs seraient tellement synchroniser avec leurs propriétaires que le premier serait le prolongement naturel du second.
Il existe déjà une télécommande de télévision capable d’apprendre les programmes préférés de l’utilisateur en « décelant » les choix de son utilisateur. Par la suite, le simple fait de toucher cette télécommande commandera l’ouverture de tels programmes de télévision. Intel s’intéresse à l’informatique contextuelle. Après le Gartner, qui prédit depuis plusieurs mois l’avènement proche de l’informatique contextuelle, Intel prend maintenant le relais, avec quelques démonstrations concrètes à l’appui. Pour mémoire, l’informatique contextuelle est une vision des technologies futures qui s’adapteront automatiquement au contexte de l’utilisateur, qu’il s’agisse de contexte « physique » (localisation fournies par GPS, mouvement détecté par des accéléromètres, image de l’environnement capturé par un appareil photo…) ou « logique » (habitudes de navigation sur le web, réseau d’amis et de connaissances, agenda…). Pour le constructeur, il s’agit d’une immense opportunité de développer les usages de ses gammes de capteurs et de processeurs, les premiers permettant de capturer le contexte (« physique ») et les seconds de l’analyser et de l’exploiter.
Mais les chercheurs d’Intel s’intéressent également à la manière d’intégrer le contexte « logique » dans le corpus d’informations disponibles ainsi qu’aux modèles pertinents de personnalisation de l’expérience utilisateur (comment et jusqu’à quel point le contexte peut influer sur le fonctionnement d’une application). Sans oublier de prendre en compte les comportements et les préférences des consommateurs, afin de s’assurer de l’acceptabilité des solutions qui pourront être proposées. Convaincu que le contexte est une clé de l’informatique du futur, Intel a présenté quelques prototypes issus de ses réflexions, parmi lesquels un assistant personnel de voyage, développé avec Fodor, qui prend en compte les préférences du vacancier, sa position, ce qu’il a déjà fait, son agenda… pour recommander sa prochaine activité. Pour les banques (et autres entreprises), ces idées peuvent sembler un peu futuristes mais l’exemple des applications exploitant la géolocalisation montre bien que l’adoption peut être extrêmement rapide, ouvrant des opportunités aux acteurs les plus innovants. La recommandation que l’on peut faire est donc de se préparer, comme, il y a quelques années, lorsque Gartner conseillait aux entreprises de prévoir les informations de géolocalisation dans leurs modèles de données, même si elles n’étaient pas exploitées immédiatement. Cette préparation devra également prendre en compte les attentes des consommateurs et identifier les frontières à ne pas franchir pour éviter les réactions de rejet.
9) LE SMART GRID
Le nouveau rapport du Forum Economique Mondial identifie les réseaux électriques intelligents comme la clé pour une économie plus verte. Le Smart Grid ou le réseau électrique intelligent est devenu un vecteur essentiel pour une économie à faible émission de carbone et une réponse à une demande d’énergie de plus en plus forte. Aujourd’hui, 40% de l’énergie est consommée pour générer de l’électricité, et pourtant, les systèmes électriques sont basés sur des technologies qui sont plus de 50 ans. Les réseaux électriques obsolètes d’aujourd’hui exigent des réseaux intelligents, c’est-à-dire une mise à niveau dramatique afin d’être en mesure de soutenir les besoins en énergie du 21ème siècle.
Les gouvernements ont commencé à reconnaître l’importance des réseaux intelligents en tant que catalyseur pour un ensemble de technologies à faible émission de carbone et voient de plus en plus les réseaux intelligents comme un investissement dans une infrastructure stratégique. Au cours de la dernière année, la Chine a elle-seule, dépensé 7,3 milliards de dollars pour le développement d’un réseau électrique intelligent, tandis que les États-Unis ont investi 4,5 milliards de dollars dans un plan de relance budgétaire dédié aux activités de réseau intelligent. En conséquence, un nombre croissant de projets pilotes pour la mise en oeuvre de réseaux électriques intelligents sont en cours dans le monde.
Au Japon, le déploiement de ces réseaux intelligents capables de réguler automatiquement la distribution d’électricité, est considéré par le gouvernement japonais comme une des actions essentielles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays. En introduisant des outils issus des technologies de l’information à tous les niveaux du réseau, il devient possible de maîtriser la consommation électrique de chaque appareil. Cette volonté se traduit au niveau industriel par le développement de « smart meters » (compteurs intelligents) et d’autres dispositifs permettant de mesurer la consommation en temps réel. Dernièrement, Fujitsu a dévoilé une rampe multiprise capable de mesurer la consommation de chacun des appareils qui y sont branchés. Les « smart grids » devraient également permettre une meilleure intégration des petites unités de production d’électricité dont le nombre va grandissant avec le déploiement accéléré des systèmes photovoltaïques et des piles à combustible dans les maisons et les entreprises. Ces réseaux intelligents ne peuvent être construits sans la coordination des différents acteurs au niveau national, et même international. Aussi le gouvernement japonais a-t-il annoncé récemment un certain nombre d’actions allant dans ce sens. Le 8 avril 2010, le METI a annoncé le lancement prochain de quatre projets de tests grandeur nature des réseaux « smart grid ». Il a sélectionné quatre sites parmi vingt candidats : la ville de Yokohama (Kanagawa), la ville de Toyota (Aichi), la ville de Kita-Kyushu (Fukuoka) et Kansai Science City, un pôle de recherche qui s’étend sur les départements de Kyoto, Osaka et Nara. La France qui est le 8è investisseur mondial dans ce secteur, avec 250 millions d’euros d’investissements prévus, avance pas à pas dans le smartgrid : alors que ERDF installe les premiers compteurs électriques communicants Linky, à Lyon et en Indreet- Loire, et que EDF travaille sur un test de maîtrise de l’énergie en Bretagne via sa filiale Edelia, une autre expérimentation, baptisée Premio et initiée par le pôle de compétitivité Capénergies, va entrer en phase d’expérimentation fin juin à Lambesc (Bouches-du-Rhône) pour une durée d’un an. Objectif : étudier le pilotage des ressources et des besoins en énergie sur le réseau d’une collectivité.
10) LES CLEANTECHS
Une étude récente en 2010 du CleanTech Group et du cabinet Deloitte fait état d’un impressionnant retournement de situation de l’investissement du capital risque dans le secteur des technologies propres. Au premier trimestre 2010 on assiste à un nombre record de tours de table réalisés par les entreprises auprès d’investisseurs du type capital risque dans ce domaine dans le monde, avec 81% de ce résultat pour l’Amérique du Nord à elle seule, et plus particulièrement la Californie et l’Oregon totalisant à eux deux plus d’un milliard de dollars d’investissement. Cela contraste beaucoup avec l’état d’esprit apparent du secteur : tous les yeux étaient tournés en ce début d’année vers le solaire dont les investissements en 2009 avaient faibli par rapport à l’année précédente de 64%. En fait, c’est le secteur des transports qui a réalisé la plus belle envolée en Californie avec 520 millions de dollars investis, notamment grâce à la performance de Better Place (350 millions d’investissements). Better Place est une startup Americano-Israélienne, dirigée par Shai Agassi, un ancien de SAP, qui se positionne sur le secteur des véhicules particuliers électriques et dont la particularité est de développer l’infrastructure des stations de recharge où les voitures peuvent directement changer leur batterie plutôt que d’attendre le temps de la recharge. Cette entreprise collabore notamment avec Renault-Nissan qui lui fournit les véhicules électriques.
Le deuxième plus bel investissement du secteur est fait chez Fisker Automotives, constructeur de voitures électriques sur le segment du très haut de gamme, avec tout de même 140 millions de dollars. Fisker se positionne sur un marché similaire à celui de Tesla Motors, en adoptant une stratégie de communication beaucoup plus discrète que cette dernière. A ce propos il est important de rappeler que Tesla a récemment sécurisé un prêt de 465 millions de dollars auprès du Département de l’énergie pour la construction d’une usine supplémentaire. Ce prêt du gouvernement américain avait été fait selon Steven Chu, ancien directeur du Lawrence Berkeley National Lab (LBNL) et actuel Secrétaire américain à l’énergie, dans le but de soutenir le développement du transport électrique et du même coup de réduire la dépendance des Etats-Unis à l’égard du pétrole. Il reste à noter Coda Automotive, qui récupère 30 millions de dollars d’investissements pour ses batteries et véhicules électriques et Coulomb Technologies (14 millions), qui développe des stations de chargement pour véhicules électriques.
On peut en conclure sur le transport que les sociétés d’investissement sont en train de prendre confiance et d’emboîter le pas au gouvernement. Dès lors, on doit s’attendre à une accélération des développements et, enfin, à la création de nombreux emplois dans ce secteur. Le secteur du solaire n’est pas en reste avec 322 millions de dollars investis au premier trimestre dans le monde dont plus d’un quart en Californie et Oregon : SpectraWatt, basée en Oregon, a sécurisé plus de 40 millions de dollars d’investissements pour ses développements sur les cellules photovoltaïques en silicone polycristallin. C’est aussi la somme récupérée par Enphase Energy pour développer ses micro-invertisseurs pour panneaux solaires. Le troisième secteur, celui de l’Efficacité Energétique, totalise 220 millions investis, notamment sur des sociétés développant des diodes électroluminescentes dans d’autres régions du monde. A contrario, il est intéressant de noter l’absence d’acteurs californiens dans le stockage énergétique, les bios fuels et les smart grids. Il faut relativiser pour les smart grids car Silver Springs Network avait pour sa part terminé l’année sur un tour de table à 100 millions de dollars. Et Amyris, dans les bio-fuels, vient tout juste de sécuriser 47 millions de dollars de capital risque.
En ce qui concerne en revanche le stockage, il est possible que ce secteur apparaisse encore aux yeux des investisseurs comme difficile et risqué, et c’est sans doute pour cela qu’un grand nombre de projets sur ce sujet sont financés par l’Advanced Reseach Project Agency – Energy (ARPA-E), agence créée par le DoE en 2007 pour financer le développement de technologies risquées à fort retour sur investissement ( »high risk – high reward »). Avec 70% de l’investissement américain dans le clean-tech et 55% de l’investissement mondial, la cote ouest des Etats-Unis conforte sa position de leader dans ce domaine pour le financement de type capital risque. Par comparaison, cette région a reçu ce trimestre plus de 4 fois les investissements réalisés en Europe et en Israël confondus, et plus de 15 fois ceux de la Chine.
11) LA E-SANTÉ
En matière de santé, il faut bien le reconnaître, nous sommes les mieux protégés au monde et notre médecine est l’une des plus performantes. Mais, en contrepartie, cela coûte cher et la France comporte quelques « zones désertiques thérapeutiques », notamment dans nos campagnes. Oui, mais le réseau téléphonique filaire et cellulaire couvre tout l’Hexagone, donc Internet aussi, et l’électronique fait des bonds spectaculaires en matière de miniaturisation. Résultat : la e-Santé ou la télémédecine est en train de se développer. Et les domaines sont vastes comme par exemple, la téléprescription qui permet la dématérialisation des prescriptions médicales et évite ainsi des déplacements inutiles, ou encore la télévigilance. Elle consiste à surveiller à distance des personnes grâce à des capteurs qui détectent positions, comportements, fonctionnement des organes vitaux et même géolocalisation.
A titre d’exemple, un projet pilote est en cours au Centre Hospitalier de Moulins-Yzeure, suite à un accord entre Orange et Intel. L’objectif est de mettre en place un système de télésanté pour accompagner et améliorer la prise en charge des patients souffrant d’insuffisance respiratoire chronique depuis l’hospitalisation jusqu’au suivi à domicile. Son ambition est d’être reproductible et de démontrer le principe, notamment grâce à la mise en oeuvre d’un dispositif de suivi médical à domicile de type Intel® Health Guide. Ce dernier, ou son équivalent, que nous pourrions très bien avoir à la maison d’ici 2015, relie les patients et l’équipe soignante via une liaison de type câble, ADSL, sans fil ou simple ligne RTC. Les prestataires de santé peuvent consulter et collecter des données à distance. Et les patients, prendre leur tension, effectuer des visioconférences avec leurs médecins…, être donc rassurés sans se déplacer.
Mais la e-Santé va plus loin encore. La mise en place d’un réseau à très haut débit a révolutionné le fonctionnement de la médecine dans la région des Pays de Loire. Par exemple, grâce à l’interconnexion entre 7 CHUs (Centre Hospitaliers Universitaires) avec 6 CHs (Centre Hospitalier), plus de 850 heures de visioconférence mensuelles permettent à des médecins de différentes spécialités, répartis sur le Grand Ouest, de se réunir 2 fois par mois, via une « table virtuelle ». Le but ? S’entendre sur des stratégies thérapeutiques de cancérologie pour des patients. Résultat : cette pratique est aujourd’hui reconnue par l‘Institut National du Cancer (INCA) qui considère qu’elle devrait être dupliquée dans tout l’hexagone. D’un autre côté, grâce au SITE (Syndicat Interhospitalier de Télécommunications de Santé des Pays de la Loire), le traitement des urgences en traumatologie et neurologie a été métamorphosé. Par l’envoi de scanners numérisés d’un accidenté depuis un service d’urgence vers des experts d’un CHU distant, via le même réseau à très haut débit, la décision sera prise de stabiliser le patient sur place, de le transporter par ambulance, ou de l’héliporter. Un enjeu vital aujourd’hui concret, qui évite des transferts inutiles. Enfin, ce réseau permet aussi à des chirurgiens du CH de Laval, dans le cadre d’opérations d’angioplastie coronaire, de pouvoir opérer tout en disposant de l’aide en temps réel, de collègues spécialistes du CHU d’Angers, via une solution de visioconférence installée dans le bloc.
La e-Santé avec des e-formations :
Le monde médical est donc un univers où le rythme des innovations est le plus rapide. Ce dont les patients veulent profiter au plus vite, et qui nécessite de la part du médecin, de travailler en équipe, même à distance. Pour le professeur Alexandre Mignon, de l’hôpital Cochin, « il faut former les professionnels de demain en utilisant les nouvelles techniques numériques ». Il a donc créé « iLUMENS », Laboratoire Universitaire Médical d’Enseignement basé sur les technologies Numériques et de Simulation, multidisciplinaire, ciblant les formations médicales initiale, spécialisée et continue, et développé à l’initiative de l’Université Paris Descartes et de sa faculté de Médecine. A l’aide de mannequins bardés de capteurs, représentant un adulte, une femme enceinte ou encore un nourrisson, des scénarii de situations réelles ou rarissimes sont reproduites afin que urgentistes, anesthésistes… puissent apprendre à réagir avec efficacité. Des chirurgiens peuvent aussi s’entraîner pour des opérations de coelioscopie, cardiologie, …grâce à des consoles de simulation 3D avec immersion, praticiens qui retrouvent les résistances, les contraintes, les sensations de force des « corps »… Enfin, si vous voulez maîtriser une dissection sans scalpel, vous pourrez chez iLUMENS voyager en 3D, à travers un corps virtuel et apprendre l’anatomie en « enlevant » la peau, les nerfs, les organes…
En 2028, le cabinet médical ne sera plus. Le médecin pourra faire faire à distance et par visioconférence, des examens médicaux dans les foyers ou des lieux spécifiques comme par exemple, dans des salles installées dans des centres commerciaux. Sans oublier que la robotique jouera un rôle primordial dans cet univers. Il existe déjà aujourd’hui en 2010, des robots chirurgiens opérationnels. Dans 20 ans, ils agiront comme des aides à la personne et des infirmiers à domicile.
12) LE PAPIER ÉLECTRONIQUE OU E-PAPER
Le papier électronique flexible et coloré fait l’objet de nombreuses études et prototypes. L’objectif est de remplacer le papier traditionnel issu de la sylviculture par un élément plus pérenne et à multi usage, plus économique, moins gourmand en énergie et donc permettant de concevoir des appareils électroniques plus légers. Tous les constructeurs asiatiques sont sur ce marché. Et les toutes dernières informations en date proviennent de la Corée du Sud et du Japon. LG a annoncé des écrans couleur en e-paper de 9,7 pouces pour ses tablettes et ses appareils portables. En attendant l’arrivée d’un 19 pouces pour un marché de masse. Et Sony a présenté un prototype qui au lieu d’utiliser un substrat en verre, fait appel à un substrat en plastique, donc plus léger et courbable. L’atout majeur ici est que l‘écran dans ce cas est très difficile à caser en cas de chute et qu’il est possible de le rouler comme un journal.
Au niveau industriel, Fujitsu a lancé un système de guidage pour des patients extérieurs à l’hôpital à base de papier électronique. L’appareil est conçu pour être utilisé au cours des processus d’enregistrement à l’arrivée dans les établissements médicaux. Au travers d’un système de communication sans fil, les porteurs se voient afficher sur leur appareil qui contient leur dossier médical électronique, une carte de navigation qui les guide vers les salles d’examens. Les malades peuvent ainsi voir leur place dans les files d’attente et être avertis pour leur consultation par un affichage visuel et des vibrations. Pour le corps médical, cela permet de réduire le nombre de terminaux fixes dans les locaux, de se concentrer davantage sur les soins car les malades extérieurs sont autoguidés, de réduire la consommation d’énergie et les émissions de CO2.
Pour relire la première partie.
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