La recherche sémantique sur Google échauffe les esprits des référenceurs. En déclarant dans le Wall Street Journal qu’à moyen terme 20% des résultats de recherche devraient être impactés par la recherche sémantique, un haut responsable de Google a affolé les éditeurs web.
Pour rappel, la recherche sémantique, c’est tout simplement la capacité d’un moteur de recherche à comprendre ce dont parle une page, ou ce que recherche un internaute et de fournir directement une réponse pertinente aux requêtes qui lui sont envoyées. Par exemple, dans un futur proche, en tapant « Score nadal federer Roland Garros 2008 » sur Google, vous devriez voir s’afficher directement « 6-1, 6-3, 6-0» sans même avoir besoin de consulter un site… score que Google aura été récupérer lui même sur la fiche Wikipédia correspondante, ou sur le portail de Roland Garros, ou plus vraisemblablement en croisant plusieurs sources d’informations pour s’assurer de l’exactitude de la réponse. Ce n’est pas pour tout de suite, mais quand même…
Google expérimente cette approche depuis quelques années déjà sur des thématiques bien précises. Par exemple, lorsque vous tapez 5*4 dans le moteur de recherche, ce dernier renvoie le résultat de l’opération. Ou lorsque vous tapez « meteo rennes » il affiche les prévisions météo au lieu de vous renvoyer sur meteofrance.fr.
Cette nouvelle n’a pas forcément été bien accueillie dans le milieu du SEO et des éditeurs de site. En effet, si cette innovation va simplifier la vie des internautes, ce n’est pas forcément une avancée pour les éditeurs de site qui fourniront de l’information à Google mais n’en retireront aucun trafic !
Mais n’oublions pas que Google est encore et toujours un robot qui ingurgite, analyse et restitue les informations que l’on veut bien lui fournir.
Et si le Web sémantique était une opportunité pour le référencement ?
Plus globalement, on assiste sur la toile à la naissance progressive du web sémantique. L’objectif du web sémantique est d’organiser le web en donnant du sens à chaque contenu.
Plusieurs formats de balisage sémantique existent même si Google, Yahoo et Bing se sont accordés pour recommander les « micro-données ».
En utilisant des micro-données dans leurs pages web, les éditeurs de sites permettent ainsi aux moteurs de recherche -ou à n’importe quel autre service- d’extraire des données sémantiques en rapport avec leur contenu (nom de l’entreprise, téléphone, adresse, nom d’un produit, marque etc.).
L’ensemble des données interprétable, pour le moment, par google est disponible ici :http://support.google.com
A l’heure actuelle, Google lit les micro-données présentes sur les sites et les utilise (entre autre) pour afficher des informations supplémentaires dans ses « rich snippets ». Si vous l’ignorez, les rich snippets sont les informations supplémentaires qui apparaissent sous certains résultats de Google (adresse, carte, avis, note, tarifs etc…).
Prenons un exemple. Sur un portail de réservation en ligne d’hôtels, la fiche d’un établissement peut contenir les balises suivantes : prix, adresse, note donnée par les internautes et avis. Lorsqu’un moteur de recherche, ou plus largement un robot, analysera cette page pour l’indexer, il comprendra immédiatement que « 55 euros » correspond au prix de la chambre, que « 3 chemin des lanternes, 76000 Rouen » est l’adresse de l’hôtel, et que « 4,5/5 » est la note attribuée à cet hôtel par les internautes.
Regardons maintenant comment Google utilise ces informations dans ses rich snippets.En tapant « hotel des phares » sur Google, en plus du site « officiel » de l’hôtel, deux sites de réservation en ligne se distinguent parmi les 10 premiers résultats naturels. En utilisant les micro-données pour qualifier certaines informations comme le prix ou les avis consommateurs, on voit clairement que ces deux sites bénéficient d’une visibilité accrue sur la première page…. Peu importe leur classement, ils auront probablement pour cette raison un taux de clic largement supérieur à tous les autres sites présents sur la même page de résultat. En utilisant ces balises de formatage, on peut maintenant facilement ajouter une note à sa page web et la mettre en avant dans le listing des résultats de recherche. De plus en plus de sites de vente en ligne utilisent aujourd’hui ces « ratings » pour sortir du lot et développer leur visibilité à moindre coût.
De manière générale, le web sémantique est plutôt une opportunité pour les webmasters de qualifier leurs données. Dans les années à venir, ce type de formatage sera certainement un des critères préféré de Google et des moteurs de recherche pour juger de la pertinence d’un contenu.
Comme la balise « keyword » en son temps, il y a fort à parier qu’il y aura moyen de jouer sur ces données pour gagner en pertinence auprès de Google. Reste simplement à espérer que ce dernier n’abusera pas de sa position dominante pour afficher des résultats de recherche de plus en plus riches et garder les internautes sur son site… (Source : Le Journal du Net – 10 avril 2012)
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