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Les Jardiniers, nouvel espace culturel hybride à Montrouge

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Le 27 avril 2024 a ouvert à Montrouge aux portes de Paris un nouveau lieu culturel hybride : les Jardiniers. Dans une ancienne usine d’hélices d’avion, les Jardiniers est un lieu ouvert à tous, engagé socialement et écologiquement, dédié à l’art contemporain et à l’écologie. Lieu hybride, entre art contemporain et restauration engagée, cet espace réhabilité de 600 m2 lie espace d’exposition, activités culturelles et moments culinaires en un lieu convivial et ouvert. Pour l’occasion, les Jardiniers rassemble onze artistes pour l’exposition inaugurale NO FUTURE, comme disaient les punks, présentée jusqu’au 21 juillet 2024.

Avant tout lieu d’exposition, les Jardiniers suivent le rythme des saisons culturelles en se découvrant au travers d’autres voix et d’autres regards portés sur notre monde. La Galerie – espace de 300 m2 – est rythmée chaque année par quatre temps forts, dont l’un en lien direct avec le Salon de Montrouge. Elle propose tout au long de l’année des événements ouverts à tous : conférences, ateliers pédagogiques, résidences…

Dans un décor pensé par l’agence septembre architecture, la Cantine – d’environ 200 m2 – privilégie les produits locaux, de saison et d’agriculture responsable, avec un engagement environnemental fort. Offrant une ambiance conviviale, elle propose quotidiennement une possibilité de restauration et de bar engagée, pour un bien manger respectueux des conditions environnementales et sociales.

Le projet des Jardiniers est piloté par une équipe réunie autour de l’artiste et académicien Fabrice Hyber et rassemblant l’artiste Adrien van Melle – Nehama, le commissaire d’exposition Henri van Melle et le directeur artistique Christophe Vix-Gras. Tiers-lieu semi-associatif, les Jardiniers sont cogérés par une association (La Galerie et les activités éducatives) et la société « L’Atelier des Jardiniers » (La Cantine).

Un espace d’exposition de 300m2 et un restaurant de quartier écoresponsable

Situé rue Paul Bert, le bâtiment, construit dans les années 1940, a d’abord accueilli les usines Ratier de fabrication d’hélices 1900 avant d’être utilisé comme lieu de stockage pour le service Espaces Verts de la Ville de Montrouge. En 2023, le lieu est occupé par L’Atelier des Jardiniers de Montrouge qui donne son nom à ce nouvel espace : Les Jardiniers.

La Galerie des Jardiniers accueillera chaque année trois expositions principales, autour de réflexions curatoriales portant à la fois sur les écologies et plus largement au mieux vivre ensemble. Entre la jeune création et des artistes plus confirmés, français et internationaux, l’envie est d’ouvrir un dialogue intergénérationnel et polyphonique et d’en faire un lieu où les questions actuelles sont soulevées et où les réponses se font entendre dans leurs diversités. Chaque cycle sera complété par une exposition confiée à un curateur indépendant, en résonance avec l’engagement des Jardiniers. La programmation sera enrichie par des ateliers pédagogiques, des conférences, des week-ends thématiques – micro-édition, artisanats d’art et des résidences d’artistes.

Pensé comme un lieu de vie pour accueillir tous les publics, Les Jardiniers s’adressent aux habitants de Montrouge, aux actifs du secteur pour le déjeuner et les afterworks, aux visiteurs de Montrouge durant les manifestations de la ville et tout au long de l’année, aux Parisiens avides de sorties comme aux entreprises souhaitant y organiser des événements.
Avec ce nouveau lieu, l’équipe des Jardiniers souhaite créer une véritable communauté d’usagers impliqués, toucher les différentes associations citoyennes, thématiques et éducatives du secteur ainsi que les comités éducatifs de quartier et les écoles. Les Jardiniers se veulent un lieu qui se construit et qui vit à travers ceux qui y participent.

Un lieu de vie engagé

Dans une démarche responsable, en adéquation avec les problématiques environnementales contemporaines et l’urgence climatique, ce lieu de vie a été entièrement pensé pour avoir un impact minimal sur la planète. Ce projet, qui est aussi celui de la valorisation du patrimoine de Montrouge, offre une nouvelle vie à une ancienne friche industrielle de 600m2.
Ici, l’art se fait médiateur entre l’Homme et la Nature, avec au cœur du projet, la sensibilisation et la participation du public.

L’équipe des Jardiniers a à coeur de défendre un projet culturel dialoguant avec des réflexions sur l’écologie environnementale et nos tissus sociaux contemporains. La programmation sera imaginée dans une volonté de sensibiliser et d’amener à la réflexion et à l’action. Elle promouvra les gestes écocitoyens, la cuisine zéro déchet ou encore l’agriculture urbaine et la permaculture. Afin de répondre aux besoins des publics, les Jardiniers proposeront également du soutien scolaire et des activités ludo-éducatives, encadrés par des intervenants associatifs locaux et qualifiés,
ainsi que des débats autour des thématiques du lieu, animés par des experts.

Un lieu de vie nouvelle génération

Les Jardiniers imaginent un écosystème des communs où des relations nouvelles se forment, où des outils se prêtent au jeu de l’expérimentation. Terreau fertile, Les Jardiniers invitent à la construction collective d’autres récits du mieux vivre ensemble.
En transformation permanente, pensé comme une cabane, un refuge, ce lieu évoluera et s’inventera par et pour les usages de qui nous sommes et deviendrons. Les Jardiniers s’inscrit dans la lignée du 6b, des Grands Voisins ou encore des guinguettes Rosa Bonheur.

Avec son esprit cantine à l’heure du déjeuner et une ambiance cave à manger le soir, la Cantine met à l’honneur une cuisine saine, de terroir. Dans un esprit de convivialité, elle propose quotidiennement une offre de restauration et de bar engagée, orientée vers des produits locaux, de saison et de petits producteurs, pour un bien manger respectueux des conditions environnementales et sociales.
Nicolas Simoes, chef culinaire ancré dans la diversité des saveurs, forge son identité gastronomique à travers un parcours international et d’apprentissage continu. Dès son jeune âge, sa passion pour les arts culinaires l’entraîne vers les cuisines réputées, telles que le restaurant étoilé
La Balette en 2010. Son parcours se poursuit avec Lapérouse, puis au Café de l’Homme, et un passage enrichissant à l’Hôtel Costes. Son exploration
culinaire le mène ensuite en Australie, où il développe sa pratique et élargit son horizon gastronomique. De retour en France, il devient chef du groupe au 3615 Démesure. Nicolas marie habilement les influences multiculturelles et la modernité pour créer des plats frais et délicats.
Ouverte toute la semaine, la Cantine propose un menu du jour et des plats sains et de qualité à des prix accessibles. La carte présente une large
sélection de vins natures et des boissons bios et locales.
Le restaurant est ouvert tous les jours de 10h à 18h, et du mercredi au vendredi jusqu’à 23h, avec un brunch dominical.
La Cantine est membre du réseau Écotable.

L’exposition inaugurale NO FUTURE, comme disaient les punks

Le paysage qui se dresse devant nous aujourd’hui, celui qu’on s’imagine pour demain, est le tableau d’un monde abîmé et bouleversé. Les dérèglements climatiques et sociaux marquent nos environnements.
NO FUTURE comme disaient les punks donne à voir ce paysage, les perspectives de ce que nous sommes, étions et espérions être. L’exposition inaugurale de la Galerie des Jardiniers s’intéresse à ce rapport esthétique et critique qu’entretiennent les artistes avec les enjeux écologiques. La penseuse contemporaine McKenzie Wark propose ceci dans sa conférence Blue Ruins – Spectacle of disintegration : « L’art peut devenir une contemplation non pas des origines mais des fins. (…) Le paysage de la fin du monde, comme le produit fini de l’esthétique moderniste. » Quels
constats dressent-iels par leurs regards et leurs gestes en observant ce monde ?

Le titre NO FUTURE, comme disaient les punks est tiré de l’ouvrage Esthétique des ruines : poïétique de la destruction, où il est soulevé l’inscription d’un passé (par les ruines, par les contestations) dans notre réalité présente; en quoi cela est le signe du “temps à l’œuvre”. Ce slogan “NO FUTURE”, caractéristique du mouvement punk, rappelle à une forme d’urgence, parfois enclin au nihilisme mais aussi à leur inventivité dans le désordre. La formule complète “no future .. for you!” s’adresse à la bourgeoisie, en s’opposant fermement à sa morale et ses mœurs. Par un renversement de l’ordre dominant, l’idée du beau convenu est questionné – ainsi le propose Paul B. Preciado dans son article Après la beauté.

Jusqu’au 21 juillet 2024, cette exposition collective réunit et met en dialogue onze artistes qui ensemble forment un prisme complexe – par les
formes et la pensée – pour observer, comprendre autrement nos relations au monde et à la création artistique contemporaine. Les trois axes majeurs
de l’exposition sont : les fragments contemporains de ce qu’il reste de nous, les images stratifiées ou ouvertures des récits par le trouble et l’abstraction et enfin, les paysages abandonnés dans nos tristes regards. Entre document d’archives et vidéo 3D, photographie et peinture (parfois dans le trouble NO FUTURE, comme disaient les punks du médium), les artistes, toutes générations confondues, remarquent les désastres et la désolation en anticipation des fins. Notre réalité s’est élargie dans ce présent sans fin ni futur. Il est aujourd’hui question de décomposer
et recomposer avec les strates infinies de réalité et de virtualité.
Les artistes invité·es, ces romantiques de notre siècle, de cette « ère de la perte » ne se contentent peut-être pas de constater dans l’urgence un état
du monde. Ils explorent sensiblement ces ruines affectives et ces fragments contemporains, contemplent d’un triste regard les paysages abandonnés,
étudient la stratification des images troublées. NO FUTURE comme disaient les punks revient avec une certaine mélancolie sur les récits que
l’on se fait de la fin, pour mieux les consoler, les vivre et déjà esquisser des réponses.

Un second volet de l’exposition envisagera les formes que peuvent prendre les résolutions de nos présents. Il y a sûrement des questions sans réponse,
peut-être existe-t-il déjà des réponses qui n’ont pas trouvé la bonne question. L’exposition présentera une suite à ces paysages; donnera place
aux voix contestataires, remarquera avec quelle joie et amusement, avec quel cri, les artistes contemporain·es imaginent et pansent les lendemains

Avec : Pauline Bazignan, Jean – Baptiste Boyer, Sacha Cambier de Montravel, Bruno Gadenne, Louis Le Kim, Anita Molinero, Eva Nielsen, Lucy Ivanova, HA Schult, Julie Vacher et Gaspar Willmann.
Commissariat : Adrien van Melle – Nehama, Henri van Melle et Titi M. Cerina.

Les fondateurs du projet

Fabrice Hyber
Fabrice Hyber est un artiste français, lauréat du Lion d’Or de la Biennale de Venise en 1995, élu à l’Académie des Beaux-Arts en 2018. Connu pour son Homme de Bessines, il a réalisé plusieurs monuments à travers le monde. De formation scientifique avant d’entrer à l’École des Beaux-Arts de Nantes, son œuvre est un rhizome qui se développe sur un principe d’échos. Le Vivant et la Nature sont explorés à l’envi par l’artiste, issu d’une famille d’agriculteurs, qui a fait du vert sa couleur de prédilection : « Mon vert renvoie évidemment à la nature et à l’écologie ». Près de la ferme familiale, il aménage sa vallée en lieu de rencontres artistiques. Fabrice Hyber est ambassadeur de bonne volonté de l’Office National des Forêts.

Henri van Melle
Licencié en Histoire de l’art de la Sorbonne et ancien élève de l’ICART (école des métiers de la culture et du marché de l’art), Henri van Melle a débuté sa carrière comme galeriste en 1989 à Paris. Sa double activité entre Design et Photo lui permet de se faire remarquer du milieu artistique. En 2000, il crée la société Division Créative, agence d’ingénierie culturelle et de production événementielle qui fut en charge de nombreuses expositions à l’international dont Paris Plages. En 2011, il rejoint la Maison Hermès en tant que directeur international des événements et des expositions. Ancien administrateur du FRAC Normandie, il est aujourd’hui administrateur du Centre Chorégraphique National de Caen en Normandie.
Commissaire d’exposition, il a récemment exposé Pascal Convert à l’Abbaye Royale de Fontevreaud.

Adrien van Melle – Nehama
Adrien est artiste, auteur et commissaire d’exposition. Il participe au 64e Salon de Montrouge en 2019 et en 2021 il présente Un Voyage au Musée national Jean-Jacques Henner à Paris, exposition personnelle pour laquelle il publie son premier roman, du même nom. Sa seconde exposition personnelle muséale, Éros et Thanatos est présentée en septembre 2022 au centre Pompidou. Il fonde et dirige entre 2015 et 2022 les Éditions
Extensibles et l’artist run-space AU LIEU dans lequel il curate plusieurs expositions chaque année. Comme commissaire d’exposition indépendant, il crée le cycle d’exposition Narrations des Ordinaires qui est présenté AU LIEU, à la galerie Laure Royenette et enfin à POUSH.

Christophe Vix-Gras
Co-fondateur des guinguettes Rosa Bonheur, Christophe Vix-Gras a développé la marque qui compte aujourd’hui quatre établissements à Paris et à Asnières. Il crée en 1992 le premier fanzine dédié aux musiques électroniques eDEN avec Michaël Amzalag (M/M Paris). Suivent plusieurs réalisations en marge de la direction artistique et de l’animation de Radio FG, comme de 1995 à 2001, 8 expositions et festivals Global Tekno, la création et l’organisation de la Techno Parade de 1997 à 2012, sans oublier la biennale Villette Numérique à la Grande Halle en 2002 et en 2004 F.2004@Shanghai dans le cadre de l’Année de la France en Chine.
Il est Chevalier des Arts et des Lettres et membre des associations PlaySafeParis, Fréquence Gaie, Paris LGBT, Famille Hérisson, Deviant Disco et Kareron.

Les Jardiniers – 11 rue Paul Bert – 92120 Montrouge

Photo d’en-tête : Vue de l’exposition inaugurale NO FUTURE, comme disaient les punks © Les Jardiniers

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