Du 7 février au 23 mars 2025, le Jeu de Paume dévoile « Paysages mouvants », la deuxième édition de son festival dédié aux métamorphoses de l’image contemporaine, mêlant une exposition, des performances, des projections, des soirées, des ateliers avec les artistes et un livre. Le festival invite les spectateurs à une immersion dans un univers sensoriel où les paysages naturels sont réinventés sous forme d’installations, de photographies et de projections. En investissant l’intégralité des espaces du Jeu de Paume, l’exposition crée un environnement qui permet de ressentir et d’explorer chacune des œuvres, en engageant les sens et l’imaginaire des visiteurs. L’exposition aborde des enjeux incontournables de notre époque tels que l’environnement, les migrations et les questionnements identitaires. Les œuvres invitent ainsi le public à une réflexion profonde sur les transformations du monde naturel et sur notre place dans ces dynamiques.
Après « Fata Morgana » en 2022, le Jeu de Paume dévoile la deuxième édition de son festival dédié aux métamorphoses de l’image contemporaine. L’événement mêle une exposition, des performances, une riche programmation et un livre. Véritable laboratoire de production d’œuvres d’artistes de la scène actuelle, le Jeu de Paume veut s’affirmer plus que jamais comme le lieu de soutien à la création contemporaine, tout en offrant un espace de réflexion sur les images.
Cette nouvelle édition du festival met en avant 15 artistes de la scène artistique contemporaine, qui pour la plupart, présentent des œuvres inédites dont 8 commandes spécialement créées
pour l’occasion. La collaboration entre la commissaire d’exposition, Jeanne Mercier et la scénariste, Loo Hui Phang, permettra aux spectateurs de se plonger dans l’univers des « Paysages
mouvants » grâce à une narration vivante tout le long du festival.
« Paysages mouvants » est pensé comme un récit collectif qui déroule une histoire des représentations des environnements naturels et des imaginaires qui les convoquent. La commissaire, Jeanne Mercier, a invité la scénariste Loo Hui Phang à collaborer sous la forme d’une voix qui, à travers une narration, parcourt les œuvres de 15 artistes de la scène artistique actuelle, pour la plupart inédites car spécialement produites pour cet événement : Andrea Olga Mantovani, Edgar Cleijne, Eliza Levy, Ellen Gallagher, Julien Lombardi, Julian Charrière, Laila Hida, Léonard Pongo, Mónica de Miranda, Mounir Ayache, Mathieu Pernot, Prune Phi, Richard Pak, Thomas Struth, Yo-Yo Gonthier. Chaque projet se saisit des espaces naturels aux prises avec des stéréotypes – la jungle, l’oasis, le ciel, le désert, la forêt… – pour en proposer un nouvel imaginaire.
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Le festival, qui dévoile pas à pas une histoire sensorielle et intime de notre rapport au monde, se veut également un espace de réflexion sur les enjeux contemporains, les œuvres entrant en résonance avec les questions environnementales mais aussi d’identité ou de flux migratoires. Conçue comme une expérience immersive et interactive, cette nouvelle édition du festival offre au public une fresque artistique où les mondes de la photographie, de la littérature et des sciences se rencontrent et se transforment : le paysage devient alors un territoire vivant et en perpétuel mouvement.
Le Festival propose également une riche programmation de performances, concerts, projections, conférences, ateliers, souvent en dialogue direct avec les artistes. Parmi les temps forts : les performances inédites de Mounir Ayache, Laurie Bellanca, Clara Hédouin, Jeanne Alechinsky et Violaine Lochu, mais aussi une soirée exceptionnelle avec le collectif Disko Zakvas Kolektiv du Fotofestiwal invité par le Jeu de Paume pour célébrer le week-end d’ouverture à travers un DJ set et un mapping.
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Tout au long du festival, l’expérience se poursuit durant trois week-ends avec la performance olfactive de Julie C. Fortier, l’expérience culinaire signée Prune Phi et Céline Pham, les rencontres avec Eliza Levy et Philippe Descola et des performances de Nicolas Moulin et de Vincent Moon. Des événements animés par Yo-Yo Gonthier, Wilfried N’Sondé et le duo Raffard-Roussel enrichissent ce voyage sensoriel et interactif au cœur de l’art contemporain et interrogent encore davantage nos représentations des paysages.
Une réflexion sur le monde : l’environnement menacé
Les œuvres du festival abordent, tout au long du parcours, des thématiques phares parmi lesquelles les changements climatiques, invitant à repenser la responsabilité de l’être humain envers son environnement, qu’il soit polaire, insulaire ou forestier. Julian Charrière ouvre ce festival avec Towards No Earthly Pole – Conway (2019), offrant une plongée dans l’Arctique et l’Antarctique,
régions caractéristiques des effets du réchauffement climatique. Tirées de son film co-réalisé avec la philosophe Dehlia Hannah, An Invitation to Disappear, les images et œuvres liées au film, comme la lampe de lave ou le bois carbonisé, explorent les liens entre la nature et la création artistique, en hommage au 200e anniversaire de l’éruption meurtrière du Tambora en Indonésie. Sur une autre île en péril, Richard Pak explore le destin tragique de Nauru, dévastée par l’exploitation du phosphate. Dans son installation photographique, il capture la beauté perdue des paysages en ruines et les altère chimiquement, leur donnant ainsi une dimension mythologique, tel un oracle moderne.
Andrea Olga Mantovani propose avec Racines, (2020 à 2025 – œuvre spécialement produite pour le festival) un voyage introspectif dans le massif des Carpates en Ukraine. À travers ce lieu mystérieux, l’artiste interroge notre relation aux forêts primaires et relie passé familial, mémoire collective et enjeux géopolitiques actuels.
Mémoire et migration : des récits de territoires
D’autres œuvres du festival retracent les mémoires migratoires et culturelles. Prune Phi poursuit ce travail mémoriel dans son installation .cóm (2025, œuvre spécialement produite pour le festival), qui explore l’histoire de sa famille vietnamienne et la politique migratoire coloniale qui a soutenu le développement de la culture intensive du riz en Camargue. L’œuvre, une installation
qui évoque un paysage de rizière, annonce le début d’une fiction qui se joue au pied des plants de riz.
Path to the Stars (2022), de Mónica de Miranda, rassemble des biographies complexes qui se chevauchent et interagissent : le passé et les combattants de la liberté anticoloniaux en Afrique centrale, l’incertitude du présent et le désir d’appartenance, la projection vers l’avenir et le désir de symbiose avec l’environnement. Dans sa vidéo, une femme observe attentivement la nature qui l’entoure, métaphore d’un espace féminin qui traverse plusieurs temps et espaces.
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Mathieu Pernot s’intéresse en particulier à la circulation des savoirs dans L’Atlas en mouvement (2022), une œuvre réalisée en collaboration avec des réfugiés. Mélangeant astronomie, botanique et cartographie, ce projet collectif retrace les chemins de l’exil et les savoirs partagés de l’humanité.
Enfin, l’installation d’Edgar Cleijne et Ellen Gallagher rappelle le paradis perdu dans une forêt submergée dans laquelle les êtres humains parviennent à la conclusion brutale : celle de ne pas avoir d’autre choix que de vivre séparément des animaux.
Mythologies contemporaines : réinventer les imaginaires du monde moderne
Toujours au fil du récit, les artistes explorent les mythes et les récits imaginaires qui façonnent notre rapport aux paysages et aux cultures. En s’inspirant des traditions congolaises et des cultures kasaïennes, Tales From The Sources (2025, œuvre spécialement produite pour le festival), de Léonard Pongo, présente le paysage comme un personnage doté d’une volonté et d’un pouvoir propres. Superposition d’images, de couches, de calques et de projections recréent un paysage complexe et vibrant, l’œuvre est telle un livre ouvert racontant une histoire de l’humanité et de la planète, dont le centre se situe au Congo.
Avec The Scylla/Charybdis Temporal Rift Paradox (2025, œuvre spécialement produite pour le festival), Mounir Ayache puise ses références dans la mythologie grecque, la série animée Ulysse 31 et la figure de Léon l’Africain, explorateur et diplomate nord-africain du XVIe siècle. Projetée au XXVIe siècle, cette œuvre s’inspire des versions arabes du mythe de Charybde et Scylla, personnifiées par deux figures féminines symbolisant deux pôles politiques.
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Yo-Yo Gonthier propose avec Le nuage qui parlait (2011 à nos jours – œuvre spécialement produite pour le festival) qui réunit sculpture, dessin, vidéo et photographie – une œuvre librement inspirée par l’exploration, la conquête, les découvertes, le voyage physique et fantasmé. Née d’une histoire et d’une expérience commune, elle porte l’engagement collectif des personnes qui l’ont
construite, et son envol à différents endroits du monde est une action et un symbole : celui de l’émancipation.
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© Yo-Yo Gonthier © Adagp, 2025
Eliza Levy, avec Les Hospitaliers (2025, œuvre spécialement produite pour le festival), poursuit l’exploration de nos expériences de perceptions des mondes. Elle propose un paysage que l’on habite : un espace-conte multisensoriel pour faire ressurgir de nos mémoires les mondes enfouis. Aventure merveilleuse qui suspend le temps, l’installation est à la fois la continuité et le prélude d’un film et d’une création théâtrale.
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© Eliza Levy
Vestiges de l’Éden : de la conquête spatiale aux forêts tropicales
Le thème du paradis traverse également ce parcours. Julien Lombardi transpose l’Éden dans l’espace à travers Planeta (2025, œuvre spécialement produite pour le festival), qui, à partir des traces de l’expansion de la conquête spatiale dans le désert de Sonora (Amérique du Nord), jonchés de débris technologiques, tisse un dialogue entre ciel et terre, sciences et imagination.
Thomas Struth et Laila Hida poursuivent quant à eux cette exploration et questionnent notre fascination pour les espaces exotiques. Thomas Struth interroge la représentation du paradis et capture la beauté des forêts tropicales et des jungles dans le monde entier. Il en dévoile une image monumentale, Paradise 24, Sao Francisco Xavier, Brazil, 2001, invitant le public à pénétrer dans l’image. Laila Hida retrace quant à elle, avec Le voyage du Phoenix (2025, œuvre spécialement produite pour le festival), l’exploitation financière d’une part et d’autre part, l’implantation du palmier marocain sur la Riviera française puis en Californie, interrogeant les notions d’exotisme et de loisir depuis l’Orientalisme du XIXe siècle à nos jours.
Une expérience multisensorielle, collective et interactive
Le festival se déploie dans tous les espaces du Jeu de Paume, multipliant les supports et les formats pour offrir une immersion totale grâce à la voix de la scénariste qui guide les visiteurs. Outre les projections des œuvres de certains artistes qui transforment les salles en des espaces de méditation visuelle et sonore, l’événement propose une riche programmation de performances, concerts, projections, conférences, ateliers, souvent en dialogue direct avec les artistes.
Parmi les temps forts : les performances inédites de Mounir Ayache, Laurie Bellanca, Clara Hédouin, Jeanne Alechinsky et Violaine Lochu, mais aussi une soirée exceptionnelle avec le collectif Disko Zakvas Kolektiv du Fotofestiwal invité par le Jeu de Paume pour célébrer le week-end d’ouverture à travers un DJ set et un mapping.
Tout au long du festival, l’expérience se poursuit durant trois week-ends avec la performance olfactive de Julie C. Fortier, l’expérience culinaire signée Prune Phi et Céline Pham, les rencontres avec Eliza Levy et Philippe Descola et des performances de Nicolas Moulin et de Vincent Moon.
Des événments animés par Yo-Yo Gonthier, Wilfried N’Sondé et le duo Raffard-Roussel enrichissent ce voyage sensoriel et interactif au cœur de l’art contemporain et interrogent encore davantage nos représentations des paysages.
Un livre pour prolonger l’expérience
La publication du festival rassemble les contributions d’auteurs et autrices littéraires invités à produire un récit autour des représentations des paysages. Ainsi les textes de la publication sont-ils des fictions allant du conte à l’aventure jeunesse.
Pensée comme un récit collectif et pluridisciplinaire, la deuxième édition du festival du Jeu de Paume intitulée « Paysages mouvants » convoque de nouveaux imaginaires liés aux espaces naturels, les confrontant aux archétypes – la jungle, l’oasis, le ciel, le désert, la forêt – et aux symboles intemporels que des siècles de représentation ont contribué à ancrer dans l’inconscient collectif.
Le catalogue publié à cette occasion se compose de deux livres assemblés sous une même couverture. Le premier réunit les contributions d’écrivains invités à imaginer un récit inspiré par un paysage, allant d’une traversée dans un monde de sensations à une plongée originelle dans le bassin du Congo, et poursuivant le voyage sur une embarcation en Patagonie, invitant à l’aventure au pied d’un glacier, suivant, enfin, les chemins de l’exil et du retour aux sources. Le second livre peut s’ouvrir en vis-à-vis du cahier des textes : il contient un portfolio des œuvres exposées, accompagnées de leurs notices respectives. Le lecteur peut ainsi faire défiler simultanément les pages des deux livres, et provoquer des rencontres aléatoires entre le recueil littéraire et les œuvres présentées.
Édition : Jeu de Paume, février 2025
16 x 23 cm, 2 livres de 64 pages assemblés sous une même couverture – Prix de vente : 35 €
Exposition « Paysages mouvants », du 7 février au 23 mars 2025 – Musée du Jeu de Paume, 1 Place de la Concorde – 75008 – Paris
Photo d’en-tête : Julian Charrière, An Invitation to Disappear, 2018 © Julian Charrière © Adagp, 2025