The futur is now !En 1994, nous avions un squat dans le Fort, ancienne caserne militaire qui héberge aujourd’hui Le Tetris. Déjà à l’époque, Maxime projetait des boucles en 16 mm derrière les groupes pendant qu’Hervé tirait des câbles aux plafonds pour y suspendre une caméra HI8 et la faire coulisser pour réaliser des travellings.La culture Punk a toujours été en phase avec les technologies et les nouveautés, le courant « Cyberpunk » en est un exemple. Idem pour le mouvement « Electro » un peu plus tard qui va utiliser (outre les ordinateurs et synthétiseurs pour composer) des visuels via les vidéoprojecteurs et autres nouvelles technologies pendant les concerts. Sans parler des Velvet Underground et leur concept de « spectacle total » mêlant projection vidéo et art contemporain (1966).Le Tetris est aujourd’hui une salle de concerts et de spectacles qui croise les disciplines, et le numérique transpire dans toutes les esthétiques : musique, danse, théâtre, mais aussi dans l’art contemporain, le cinéma. Il est partout tout le temps, et il nous interroge. Des milliers de questions sur le futur, dystopique ou utopique.Quand le projet Tetris a été imaginé en 2010, nous avons inscrit les arts numériques dans son ADN pour plusieurs raisons : réduire au maximum la fracture numérique, interroger les évolutions et leurs conséquences, et rester en veille sur certains développements technologiques. Les artistes sont là pour ça : interroger, déranger, inventer. Et rêver ! C’est ainsi qu’au travers d’EXHIBIT!,Le Tetris explore toujours plus les cultures numériques. Le festival convoque des artistes à exposer leurs récits issus de l’imaginaire, au travers de formes plastiques, visuelles ou interactives. Quant aux spectateurs, ils sont invités à contempler, s’interroger et aussi participer. C’est confort d’être dans la Matrice, et c’est bien d’en sortir. Bon festival ! »Franck TESTAERT, Directeur artistique Exhibit
Le Tetris, pourquoi ?
Temps fort : l’exposition paysage-fiction
Avec les œuvres de : HeHe, Justine Emard, David de Tscharner, Fabien Léaustic, Claire Isorni, Jung Yeondoo, Jacques Perconte, Laurent Pernot, Niklas Roy, Naïmé Perrette, Bertrand Lamarche, Gabriel Lester, Mischa Daam, Quentin Euverte et Florimond Dupont, Atsunobu Kohira et Olivier Ratsi.
En ce sens, le paysage est toujours une création ou une reconception des notions d’espace et de réalité. Avant le XXe siècle, le terme paysagiste désigne d’ailleurs le fabricant d’imagespaysages aux dépends du créateur d’espaces-paysages. Depuis l’apparition de la photographie jusqu’à l’ère postnumérique où les pratiques artistiques ont intégré les médias dans leur diversité, la représentation du paysage intègre aussi la technologie. Si l’artificialité des paysages créés ne se cache plus sous l’illusion du naturel, elle ne rompt pas pour autant tout à fait avec cette illusion. Au travers de formes plastiques, visuelles, immersives et interactives, les artistes invitent à la contemplation d’une nature devenue matière vivante, animée, sublimée, parfois sur-réelle et ré-inventée. Ils imaginent des paysages fictionnels comme autant d’histoires dont le spectateur est également l’auteur. Pourtant, la mise en image du paysage est intimement liée à une évolution industrielle dont on ne cesse de souligner les menaces qu’elles représentent pour la nature. L’omniprésence de ces messages d’alerte est aujourd’hui si grande qu’au caractère purement contemplatif du paysage peuvent se mêler désormais des sentiments d’anxiété ou de nostalgie.Les artistes empruntent à d’autres disciplines, notamment scientifiques, des outils d’enquête, de réflexion et d’invention. A l’ère de l’anthropocène, leurs œuvres se font témoignages de l’empreinte de l’humanité sur notre planète et interpellent le visiteur face à ces enjeux. Ainsi se conjuguent dans Paysagefiction, des visions tantôt naturalistes et sensibles, tantôt scientifiques et mathématiques où coexistent technologies et natures. La nature devenant « technologique » et la technologie se dissimulant dans des approches « naturelles ». Conçue comme une série de récits issus de l’imaginaire d’artistes, elle contextualise le paysage dans une époque qui le sublime et l’anéantit à la fois. Au travers de formes plastiques, visuelles ou interactives, les artistes invitent à la contemplation d’une nature contrôlée ou sublimée en jouant avec les éléments qui la constituent : couleurs, lumières et mouvements. »CHARLES CARCOPINO, Commissaire de l’exposition Paysage-Fiction