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Les opportunités de faire face aux changements climatiques : atteint-on un point de non-retour ?

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La COP29 à Bakou, au lieu de marquer une avancée décisive face à l’urgence climatique, reflète l’incertitude géopolitique mondiale. Entre absence de leaders majeurs et débats houleux, les espoirs d’un consensus ambitieux se sont heurtés à des clivages persistants. Les tensions croissantes entre pays du Nord et du Sud, amplifiées par l’échec d’élargir la liste des contributeurs au financement climatique, témoignent d’une fracture qui complique toute action concertée. Alors que l’Europe progresse dans ses mécanismes de transparence carbone, la montée des populismes et des politiques climatiques rétrogrades aux États-Unis augure d’une période difficile pour les accords internationaux. Dans ce contexte, la COP29 pose une question cruciale : l’effort collectif peut-il encore prévaloir face aux intérêts divergents et à l’urgence d’une mobilisation mondiale ?

Pour le CEPS (Centre for European Policy Studies), la COP29 a été mitigée, car elle a reflété l’incertitude géopolitique générale. De nombreux dirigeants n’étaient pas présents et l’élection de Donald Trump a définitivement jeté une longue ombre sur la conférence. L’enthousiasme initial suscité par les engagements en faveur de la neutralité climatique d’ici à 2050 a cédé la place à des réalités décevantes et à un sentiment croissant de déception (1).

L’issue politique de la COP 29 à Baku associée à celle de la réunion du G20 sont en fait relativement catastrophiques face aux enjeux climatiques par rapport aux nécessités de mobilisations opérationnelles et financières devenues urgentissimes. N’atteint-on pas un point de non-retour, quand on observe les évolutions climatiques actuelles et celles anticipées dans les années qui viennent ? D’autant plus avec les conséquences attendues du retour d’un Donald Trump et de ses acolytes, tel un Elon Musk, supportés par 80 millions d’électeur/trices et qui seront suivis par d’autres pays : Argentine, Mexique, Moyen-Orient, voire Inde et Chine …
Et suivis aussi par tous ceux qui, déjà engagés dans des transitions à titre individuel ou collectif (entreprises, U.E. par ex. ), considéreront inutile de continuer à faire ou
poursuivre ces efforts si un des principaux pays émetteurs augmente à nouveau ses émissions de carbone (4 milliards de taux E.U, selon les prévisions) et accélère ainsi plus encore notamment celles enfouies dans les sous-sols et les glaciers. Ils deviendront de plus en plus victimes de cette concurrence déloyale.

Face à cette situation n’est-il pas urgent de changer de discours et d’actions, en particulier en direction des jeunes générations : ne faut-il pas les inciter à ce que ce soient elles qui engendrent sans autre délai un réel mouvement de soulèvement « révolutionnaire « , au sens propre du terme, qui ne doit pas nécessairement s’exprimer
de façon violente et destructrice ?

Pour Gilles Hanus (2), la rupture révolutionnaire s’adosse à un constat et à un refus. Elle prétend à un plus haut degré de lucidité : elle analyse les réformes comme autant d’armes, ou de subterfuges, pour maintenir inchangé, au fond, l’ordre des choses. Mais tout refus n’est pas la volonté de détruire – c’est la part réactive – mais d’un désir de recommencer, d’entreprendre le monde à neuf. Et reste la possibilité pour le monde actuel de se renouveler, de se modifier et d’opposer à la révolution son propre changement pour ne pas disparaître. Il est possible de le modifer, patiemment mais efficacement. Réformer, c’est changer la forme en gardant le fond ou, pour le dire autrement, s’efforcer de donner à la matière sociale inchangée une forme nouvelle, comme si elle était une réalité plastique susceptible d’être informée différemment.

Mobiliser et soutenir les jeunes générations

Les jeunes générations doivent être convaincues que ce sont à elles de se mobiliser car, au-delà de la fin du mois ou de l’année, c’est à relativement court terme la survie de ce qui seront leurs organisations (éco)sociétales, et donc leur propre (sur)vie, qui sera en jeu.
De nombreux jeunes panélistes, notamment ceux du pavillon nordique à la COP29, se sont sentis déçus à la fin de la conférence. Sibusiso Mazomba, jeune délégué sud-
africain, souligna que ce sont les pays pauvres qui sont les plus touchés par le changement climatique et que les pays riches qui sont à l’origine du plus grand nombre
d’émissions devraient donc en assumer la responsabilité. « Nous avons besoin d’une justice mondiale », déclare-t-il. Il estime également que les jeunes devraient pouvoir jouer un rôle encore plus important à la table des négociations. Lise Coermann Nygaard, jeune déléguée danoise déclara de son coté : « Je suis déçue de constater que les partenaires des négociations semblent plus éloignés les uns des autres qu’on ne le pensait, et je crains que cela n’engendre de la méfiance, ce qui creusera encore davantage le fossé entre le Sud et le Nord » (3) .

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Il faut donc inciter ces générations montantes à agir massivement et collectivement sans autre délai avec, bien sûr, un soutien moral et opérationnel sans faille des « mobilisés » des autres générations. Et ce qu’il faudrait qu’elles provoquent, c’est un tsunami d’opinions qui force les (ir)responsables politiques à enfin réellement prendre à tout prix le cap du long terme face aux bouleversements climatiques à venir plus que probablement déjà d’ici la moitié du siècle, plutôt que d’en revenir à prioritiser par exemple le retour à l’achat d’équipements militaires, même si, bien sûr, ceux-ci sont politiquement à considérer.

Il est clair que ces visions des faits, qualifiées de « catastrophistes » sont souvent dénigrées sous prétexte de pessimisme mais quand on voit où leur ignorance, et donc le manque d’anticipation de leurs conséquences, peut mener, (comme en matière politique en Ukraine, à Gaza, en Somalie au Liban, en Syrie, voire bientôt aux E.U. …), ce refus de (notre) lucidité devient lui-même complice de la survenue bientôt inéluctable des événements.

De multiples mobilisations de jeunes générations existent déjà, bien sûr, mais ce qui leur manque, ce sont les processus catalytiques qui leur permettraient de s’amplifier et de s’harmoniser collectivement aux niveaux continental et planétaire. Et cela avant qu’une dictature numérique et politique généralisée rende bientôt ces
mobilisations sociales matériellement impossibles. Dictatures y compris au niveau mental (fake news, réseaux pseudo-sociaux, populisme d’extrême droite, …), comme on le constate, et pas seulement en Chine ou Russie, mais dans bien d’autres pays, dont aussi déjà parfois les nôtres …
Et que va engendrer un Elon Musk dans ce contexte ? ? Tout cela dit, il n’y a pas de recette toute faite pour engendrer cette dynamique … Et les leçons du passé dans ce domaine de mobilisation sociétale ne sont pas toujours  encourageantes, que ce soit la Commune de Paris, en Russie en 1917, à Tien An Men ou ailleurs (Gilets Jaunes …)… Mais l’urgence est vraiment là si nous voulons encore avoir la moindre chance que les générations montantes échappent à l’Apocalypse de leur (notre) civilisation, occidentale en particulier …

Un bilan de la COP29

Le Sommet sur le Climat de Bakou ou COP 29 est parvenu à un accord sur un ensemble de décisions, dont celle sur le financement de la politique climatique. Après dix ans de négociations, un accord a également été trouvé sur les règles qui vont permettre l’achat et la vente de crédits carbone, certifiés par l’ONU.

Deux accords majeurs en sont ressortis. Le premier, adopté dès l’ouverture, porte sur la mise en place d’un nouveau marché carbone, débloquant ainsi les négociations sur l’Article 6 de l’Accord de Paris, restées en suspens pendant près d’une décennie. L’objectif de cet accord est notamment d’établir un nouveau système plus efficace que le marché volontaire en place actuellement, qui facilite les dérives liées au marché du carbone actuel (4). Ce nouveau cadre impose aux porteurs de projets d’évaluer et d’atténuer les impacts environnementaux et sociaux de leurs activités et de démontrer leur contribution aux objectifs de développement durable. Cependant, cet accord a été critiqué par plusieurs ONG pour le manque de transparence ayant entouré son adoption et les nombreuses questions encore en suspens (5).

En matière de financement, les participants sont finalement tombés d’accord sur un montant devant atteindre au moins 300 milliards de dollars par an d’ici 2035. Ce
processus s’inscrit dans le contexte d’un « objectif d’investissement » plus large visant au moins 1.300 milliards d’ici 2035. La cible de 1.300 milliards nécessitera une
transformation profonde de l’économie mondiale et des marchés financiers, ainsi qu’une mobilisation conjointe des acteurs publics et privés, au niveau international comme national. Par contre, les pays riches ne sont plus considérés comme responsables de ce budget mais simplement appelés à « prendre le lead” et les pays en développement, dans une coopération Sud-Sud, « encouragés à faire des contributions« .
Par ailleurs, d’autres Etats, comme la Chine, certains des États du Golfe ou la Corée du Sud émetteurs substantiels de gaz à effet de serre du fait de leurs activités industrielle et économiques, ont refusé de s’intégrer au groupe des contributeurs, ce que souhaitaient les pays occidentaux en se limitant à des « participations volontaires (6). Ce budget de 300 milliards adopté ouvre certes la voie à des politiques publiques nationales plus fortes pour orienter ces subventions vers la production d’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique et réduire la dépendance aux énergies fossiles. Cependant, la sortie des énergies fossiles n’est à présent plus mentionnée dans les textes de la Convention ! …

Les Parties sont aussi convenues dans le cadre d’un Nouvel Objectif Collectif Quantifié (NCGQ) que le financement combiné de toutes ces sources devrait atteindre au moins 1,3 milliard de dollars par an d’ici 2035 (7). Une décision a également été prise pour assurer la pleine opérationnalisation du Fonds pour pertes et dommages, attendue depuis longtemps par les pays en développement, y compris les petits États insulaires, les pays les moins avancés et les nations africaines.

D’après, notamment les membres du groupe Afrique , ajustée à l’inflation, la somme de 300 milliards de dollars correspond à peu près à celle des 100 milliards promis en 2009 et vaudra encore bien moins en 2035 alors que leur octroi partiel sous forme de prêts risque d’exacerber la dette des Etats concernés. Le financement promis pour 2035 « est trop faible, trop tardif et trop ambigu« , a immédiatement regrtté le Kényan Ali Mohamed, parlant au nom du groupe Afrique (8). Et « C’est un montant dérisoire », a déclaré le délégué indien Chandni Raina aux autres délégués après l’approbation de l’accord.

Mais l’accent mis sur ces négociations a éclipsé d’autres enjeux cruciaux, comme ceux liés à l’atténuation, à l’adaptation, au bilan mondial. C’est à Belem (Brésil) que la COP 30 abordera ces sujets tels que l’adoption du texte sur l’atténuation, le fonds « pertes et dommages », mais aussi la déforestation, un enjeu particulièrement significatif dans le cadre brésilien.

Pour Matt McGrath, correspondant Environnement de la BBC (8), « Un règlement en espèces plus généreux lors de la COP29 aurait sans aucun doute eu un effet d’entraînement positif sur ces efforts et à une époque d’incertitude et de distraction géopolitiques, il devrait être fondamental de maintenir l’unité des pays sur la question climatique. »
De son côté, Ann Harrison, conseillère en matière de justice climatique à Amnesty International (9), a déclaré : « que les longues négociations qui ont eu lieu à Bakou laissent craindre qu’elles n’amènent aucun progrès sur cette question essentielle. Il s’agit là d’un affront aux droits humains ».

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Un très bref état des lieux en Europe

En Europe, les investissements publics et privés en faveur du climat progressent et ont dépassé 400 milliards d’euros en 2022. C’est cependant le double qu’il faudrait
engager pour atteindre l’objectif 2030 en vigueur, qui est celui d’une baisse de 55 % des émissions nettes de carbone. L’élan des Vingt-Sept a fléchi à l’approche des élections européennes de juin 2024, sur fond de montée des populismes, ce qui s’est traduit par la difficulté des dirigeants européens à mobiliser les financements nécessaires à la mise en œuvre des acquis législatifs du Pacte vert (10). Cet élan a encore clairement ralenti depuis avec le déplacement du centre de gravité politique consécutif aux résultats de ces élections européennes.

La PPE, notamment, pose le principe que le parc de réacteurs atomiques actuel et désormais âgé retrouvera, après le déclin de ces dernières années, un niveau de
production élevé et constant au moins jusqu’en 2035. Ce qui suppose de pouvoir exploiter jusqu’à l’âge de 60 ans, voire plus, des équipements qui ont été conçus pour
tenir une quarantaine d’années. Rien n’est moins sûr, surtout au regard d’incidents récents, comme le phénomène de corrosion sous contrainte, qui, sur un parc très
standardisé, peuvent conduire à devoir mettre à l’arrêt non pas un, mais tout un groupe de réacteurs. Pour Philippe Huet, un ancien haut dirigeant d’EDF, le niveau de
dépendance nucléaire de la France est « un risque majeur » que le vieillissement de ces centrales ne fait qu’aggraver d’année en année.

Le calendrier accéléré de Donald Trump avec un climatosceptique nommé à l’Énergie

L’une des priorités de Donald Trump serait de lever l’interruption sur les nouveaux permis d’exportation de GNL mise en place par Biden. Il prévoit aussi d’approuver des permis d’exportation pour de nouveaux projets de gaz naturel liquéfié (GNL) et d’accroître les permis de forage sur les terres fédérales et rouvrir les plans de forage quinquennaux au large des côtes américaines pour inclure davantage de ventes de baux. Dans un geste symbolique, Donald Trump devrait aussi approuver l’oléoduc Keystone, un projet de plusieurs milliards de dollars interrompu par Joe Biden le premier jour de son mandat. Il prévoit encore d’abroger certaines lois et règlementations sur l’énergie et sur le climat, passées par son prédécesseur démocrate : les crédits d’impôt pour les véhicules électriques ou les normes sur les centrales électriques propres.

Dès septembre, Donald Trump a nommé au poste de secrétaire à l’Énergie, Chris Wright, PDG de l’entreprise Liberty Energy, avec pour feuille de route la dérégulation du secteur. Dans un post sur son compte LinkedIn, ce climatosceptique juge qu’« il n’y a pas de crise climatique et nous ne sommes pas non plus en pleine transition énergétique ». « Le terme de pollution par le carbone est scandaleux car toute vie dépend du dioxyde de carbone», avait-il ajouté, réfutant également les termes « d’énergie propre ou d’énergie sale, toutes les sources d’énergie ont des impacts à la fois positifs et négatifs sur le monde ».
Donald Trump a salué dans le communiqué annonçant sa nomination « un entrepreneur de premier plan dans le domaine de l’énergie », qui « a travaillé dans les domaines du nucléaire, du solaire, de la géothermie, ainsi que du pétrole et du gaz ».

Ce programme énergétique pourrait contourner les obstacles législatifs et réglementaires et être appliqué selon un calendrier accéléré, notamment grâce à une proclamation d’urgence énergétique dès les premiers jours du mandat. De facto, cinq projets américains d’exportation de GNL ont été approuvés par la Commission fédérale de réglementation de l’énergie, mais attendent toujours l’autorisation du département américain de l’Énergie, selon les archives fédérales. Le gel sur les permis d’exportation de GNL par l’administration Biden en janvier 2024 pour en étudier l’impact environnemental devait publier son rapport avant l’entrée en fonction de Trump, mais l’administration Biden a interrompu les études environnementales nécessaires, dont certaines parties peuvent encore être requises pour que les cinq permis en attente passent l’examen juridique. Selon diverses sources, cela n’aura bien sûr aucune influence sur l’administration républicaine.

Le président républicain demandera par ailleurs au Congrès de lui fournir de nouveaux fonds afin de reconstituer la réserve stratégique de pétrole du pays, épuisée sous Joe Biden pour faire face à la hausse des prix causée par la guerre en Ukraine et par la pandémie de Covid-19. Un réapprovisionnement de la réserve stimulerait la demande de pétrole à court terme et encouragerait la production américaine. Scott Bessent, nommé par Donald Trump pour diriger le Trésor lui a conseillé de mener une politique « 3-3-3 » dont celle de produire 3 millions de barils de pétrole ou l’équivalent supplémentaires par jour (11).
« Les Américains peuvent compter sur le fait que le président Trump utilisera son pouvoir exécutif dès le premier jour pour tenir les promesses qu’il leur a faites pendant la campagne électorale », a déclaré Karoline Leavitt dans un communiqué, porte-parole de la transition de Donald Trump.

Par ailleurs, l’Agence internationale de l’énergie (AIE), déjà critiquée par l’administration Trump pour ses politiques de réduction des émissions carbone, devrait également rencontrer des pressions, dont la menace de coupes budgétaires, si elle n’adoptait pas une position plus favorable au pétrole. « J’ai poussé Trump en personne et son équipe en général à faire pression sur l’AIE pour qu’elle revienne à sa mission principale, la sécurité énergétique, et qu’elle s’éloigne de l’écoblanchiment », a affirmé Dan Eberhart, directeur général de la société de services pétroliers Canary.

Les avancées de l’Union européenne à la COP29

L’Union européenne, malgré ses ambitions, a également exprimé sa déception, face à l’échec de l’élargissement de la liste des contributeurs, établie en 1992 même si le Royaume-Uni a notamment revu ses engagements à la hausse et s’est engagé à réduire « d’au moins 81 % » ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2035 (12).

L’équipe de négociation de l’UE a néanmoins finalisé avec succès, et au titre de l’article 6 de l’Accord de Paris, les règles qui renforceront l’intégrité environnementale, la transparence et la responsabilité vis-à-vis des marchés internationaux du carbone. Le mécanisme de crédit prévu à l’article 6.4 établira une nouvelle norme soutenue par l’ONU pour les compensations carbone de haute qualité et les nouvelles règles pour l’enregistrement et le suivi des transferts internationaux apporteront de la transparence aux accords bilatéraux sur le carbone entre les Parties. Cela permettra une réduction et une élimination rentables des émissions (9).

En ce qui concerne les marchés du carbone, l’UE a explicitement choisi de ne pas utiliser les crédits carbone internationaux pour atteindre ses objectifs de réduction et ne prévoit pas de les réintroduire dans le système européen d’échange de quotas d’émission (13).

Les objectifs climatiques de la Banque Centrale européenne (14)

Les banques doivent intégrer de manière adéquate les risques liés au climat et à l’environnement dans leur stratégie, leur gouvernance et leur cadre de gestion des
risques, en se conformant progressivement aux attentes des autorités de contrôle d’ici à la fin de 2024.
Les objectifs de la BCE impliquent notamment :

  • d’intégrer les risques climatiques et environnementaux à nos priorités prudentielles pour 2024-2026 et continuer à développer le cadre pour les risques liés au climat qui pèsent sur la stabilité financière ;
  • de poursuivre nos efforts en vue d’obtenir des données plus nombreuses et de meilleure qualité sur les risques liés au climat et la dégradation de la nature ;
  • d’améliorer les outils analytiques dans le but de mieux comprendre les conséquences macroéconomiques du changement climatique et de la transition et renforcer la gestion des risques liés au changement climatique qui pèsent sur le bilan de l’Eurosystème.

Les banques doivent ainsi pouvoir répondre rapidement aux attentes des autorités de surveillance en matière de gestion des risques liés au climat et à l’environnement. Les autorités de surveillance utiliseront les outils à leur disposition pour garantir des progrès suffisants. Dans ce contexte, elles doivent aussi remédier aux faiblesses de leurs dispositifs de gouvernance interne.

Conclusion provisoire

A la COP29, la frustration à l’égard des processus a atteint son paroxysme. Pour le CEPS, la question n’est plus de savoir si le cadre de la COP a besoin d’une révision, mais plutôt quelle forme cette révision pourrait prendre. Toutefois, même si cette COP a été décevante pour de nombreuses personnes, elle est loin d’être terminée.

Jacques de Gerlache, Eco-toxicologue, professeur à l’institut Paul-Lambin à Bruxelles. Conseiller scientifique auprès du Conseil fédéral belge du développement durable. Manager du site www.greenfacts.org

(1) https://www.ceps.eu/yes-cop29-was-too-liƩle-too-late-but-its-a-reality-we-must-accept-at-least-for-now/
(2) https://www.researchgate.net/publication/327437652_Le_desir_de_revolution
(3) https://www.norden.org/en/news/young-people-disappointed-funding-decisions-cop29-next-point-national-action-plans
(4) https://www.theguardian.com/environment/2023/jan/18/revealed-forest-carbon-offsets-biggest-provider-worthless-verra-aoe
(5) https://www.france24.com/fr/plan%C3%A8te/20241111-cop29-r%C3%A8gles-internationales-march%C3%A9-cr%C3%A9dits-carbone-environnement
(6) https://www.france24.com/fr/info-en-conƟnu/20241123-climat-les-pays-pauvres-se-r%C3%A9signent-%C3%A0-un-accord-financier-d%C3%A9cevant
(7) https://belgium.representation.ec.europa.eu/actualites/cop29-lue-parvient-un-accord-sur-les-regles-du-marche-du-carbone-et-sur-un-nouvel-objectif-de-2024-11-24_fr

(8) https://www.bbc.com/afrique/articles/cy4gz031p5yo
(9) https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2024/11/cop29-climate-negociation-drafts-are-an-affront-to-human-rights/
(10) https://www.alternatives-economiques.fr/face-a-surchauffe-climatique-sommes-train-de-baisser-bras/00113373#footnote5_iz8934p
(11) https://www.wsj.com/politics/trump-treasury-secretary-scott-bessent-cabinet-2470c09a?mod=hp_lead_pos1
(12) https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/11/12/cop29-le-royaume-uni-s-engage-a-reduire-ses-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre-de-81-d-ici-a-2035_6389880_3244.html
(13) https://www.ceps.eu/yes-cop29-was-too-little-too-late-but-its-a-reality-we-must-accept-at-least-for-now/
(14) https://www.bankingsupervision.europa.eu/framework/priorities/html/index.en.html

Photo d’en-tête : AFP

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