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Idéal confiniste et néoténie

Idéal confiniste et néoténie

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En 2021, ne ruine-t-on pas la vie en confinant pour sauver des vies ? Quels sont les ressorts de cette passion confiniste qui s‘exerce sans frein depuis plus d’un an ? Celle-ci est si puissante que, même au moment où l’épidémie approche de son terme, le pouvoir doit encore faire semblant de confiner pour l’apaiser, tandis que certains recommandent déjà de poursuivre sans fin les restrictions à la vie sociale la plus élémentaire, tel l’échange de sourires lorsque l’on se rencontre… Quelle généalogie de l’idéal confiniste peut-on esquisser au XXIe siècle ? Autant de questions auxquelles le psychiatre Arnaud Plagnol apporte ses réponses, dans cette nouvelle chronique exclusive pour UP’ Magazine.


Je ne connais pas de principe qui, autant que l’idéal ascétique, a miné la santé […] ; sans exagération on peut l’appeler le fléau par excellence dans l’histoire sanitaire de l’homme en Europe. 
Nietzsche, Généalogie de la Morale. Troisième dissertation, § 21 [1887].

Il y a un an, une adolescente décède malheureusement d’une infection au Covid-19. L’information tourne en boucle sur les médias et contribue à enraciner la conviction que les enfants et les jeunes sont aussi à risque de forme sévère. Pourtant, dès cette époque, les données internationales montraient que de tels cas étaient exceptionnels, comme cela n’a cessé d’être confirmé depuis[1].

Début février 2021, la durée de l’immunité acquise après une infection au Covid-19 est une nouvelle fois confirmée[2]. Cette information, malgré son importance pour la stratégie sanitaire à conduire, est loin de faire la une des médias ; bien au contraire, les journaux télévisés ne parlent que du cas d’un patient de 58 ans re-contaminé par le variant Sud-Africain et insistent sur la soi-disante inquiétude des scientifiques et médecins. Bien que la généralisation à partir d’un cas isolé aille à l’encontre des fondements de la médecine scientifique, le « principe de précaution » est une nouvelle fois agité en faveur du confinement.

Plus d’un an après le début de l’épidémie, les mêmes emballements médiatiques à partir de cas tragiques, mais isolés, infléchissent la perception publique de la crise sanitaire, avec une incidence majeure sur les décisions politiques à prendre face à cette crise. De façon générale, la présentation de l’information, orientée par une logique de la peur, n’a cessé d’occulter des données cruciales relatives au contrôle de l’épidémie ou aux conséquences mortifères des mesures de confinement.

En fait, en 2021 comme au Moyen-Âge, la présentation des données disponibles, leur interprétation, et la mise en œuvre d’approches rationnelles à partir de leur analyse, est altérée par des systèmes de croyance et de valeurs, porteuses de passions. Ces passions ne sont pas le fait d’une opinion ignorante qui comprendrait mal les raisons des « savants ». L’attitude de ceux-ci, malgré ce que suppose l’idéal de la science, est infiltrée de valeurs cachées, ainsi que la crise sanitaire actuelle n’a cessé de le confirmer.

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Les experts « confinistes », dominants sur les chaînes d’information continue, qui nourrissent l’audience avec les délices de la peur à l’écran, ont entretenu cette peur avec une belle ardeur. Bien sûr, ces médias ont clamé avec constance que scientifiques et médecins exigeaient des mesures fermes. Cependant, si la science officielle des « conseils » et « autorités » a été et demeure confiniste, en réalité une majorité de médecins qui se sont exprimés n’a cessé de dénoncer les méfaits du confinement[3], et si l’on considère l’ensemble des disciplines scientifiques — et non pas seulement l’avis d’une poignée d’épidémiologistes reclus dans leurs laboratoires, ou au contraire de quelques réanimateurs dans le feu de l’action — nul ne sait où pencherait la majorité. 

Comment comprendre ces passions qui altèrent le traitement des informations ? Lorsqu’il s’agit d’« experts » censés savoir, on est tenté de parler de « mensonges de la peur »[4]. De fait, on a parfois observé des manipulations de l’opinion, de façon à ce qu’elle suive les injonctions confinistes. Cependant, ce qui prédomine est l’aveuglement à la complexité — typiquement, la marotte du savant obnubilé par son domaine (l’épidémiologiste formaté pour éteindre la fièvre Ébola quoi qu’il en coûte), et qui « oublie » de faire une évaluation risques/bénéfices des mesures qu’il recommande.

Mais l’on peut toujours s’époumoner à dénoncer des experts « menteurs » ou des savants « bornés », ou bien traiter deux fois de « criminels » ceux qui ont enfermé 36 millions de personnes de moins de 45 ans qui ne risquaient pratiquement rien et dont l’immunisation aurait protégé les personnes vulnérables. Cela est tout aussi vain que de rêver d’éclairer un idéaliste passionné avec une belle argumentation rationnelle : malgré un an d’échecs retentissants, nul confiniste n’a changé d’avis, ni ne changera à l’avenir. Aucun des membres des conseils officiels n’a reconnu ses erreurs, bien au contraire, certains se vantent aujourd’hui d’avoir tout prévu ![5]   Et si le pragmatisme du pouvoir l’a conduit finalement à prendre en compte les désastres de l’enfermement à domicile — reconnaissons ici que le Président de la République assume maintenant avec courage son intuition — il lui faut ruser avec un « vrai-faux » confinement, de sorte que le levier le plus puissant pour le salut collectif, à savoir laisser les jeunes s’immuniser naturellement et leur rendre la liberté, n’est toujours pas actionné.

En réalité, un idéal puissant oriente en profondeur la passion confiniste :  il s’agit à tout prix de sauver des vies, et surtout de préserver de l’angoisse de la mort sans pouvoir sur celle-ci. Peu importe que les stratégies mises en œuvre se révèlent absurdes puisqu’induisant plus de morts qu’elles ne sauvent de vies : depuis un an l’illusion du pouvoir technique sur l’épidémie est tant bien que mal préservée.

Dans sa célèbre Généalogie de la Morale (1887), Nietzsche soupçonnait que des valeurs souterraines sous-tendent l’idéal scientiste et ramenait celui-ci à une forme d’idéal ascétique : sous les belles intentions, il s’agit de supprimer par tous les moyens la souffrance inhérente à la vie, ce qui relève finalement du désir de néant (ou nihilisme), car finalement on en vient à détruire la vie pour supprimer l’angoisse de la souffrance. En 2021, ne ruine-t-on pas la vie en confinant pour sauver des vies ? Quels sont les ressorts de cette passion confiniste qui s‘exerce sans frein depuis plus d’un an ? Celle-ci est si puissante que, même au moment où l’épidémie approche de son terme, le pouvoir doit encore faire semblant de confiner pour l’apaiser, tandis que certains recommandent déjà de poursuivre sans fin les restrictions à la vie sociale la plus élémentaire, tel l’échange de sourires lorsque l’on se rencontre… Quelle généalogie de l’idéal confiniste peut-on esquisser au XXIe siècle ? L’idéal confiniste s’organise autour d’une série de symptômes étroitement articulés entre eux.

1. La monomanie de l’enfermement

Depuis février 2020 et la fascination exercée par le modèle coercitif chinois pour la région de Wuhan, l’idéal confiniste n’envisage que l’enfermement comme salut — monomanie bien connue, hélas, en psychiatrie asilaire en raison de ses tragiques effets iatrogènes. En principe, face à ce type d’épidémie, il faut surtout laisser la population non vulnérable s‘immuniser, ce qui protège à terme tout le monde — ceci en aidant les personnes vulnérables à se protéger humainement — en attendant une immunisation collective suffisante, naturelle et/ou vaccinale, pour que l’épidémie s’éteigne[6]. Par l’immunisation naturelle rapide d’une grande partie de la population, on évite aussi de sélectionner des variants plus dangereux. Cependant, au lieu de laisser tout le monde respirer librement à l’extérieur où personne ne risque rien, l’idéal confiniste a tout fait pour que des personnes vulnérables soient enfermées sans protection en lieu clos avec des personnes contaminées[7].  Pour les plus enragés des confinistes, même l’immunisation de la population vulnérable ne suffira pas pour lever les mesures d’encellulement social.

2. La passion de sauver des vies à tout prix

Qui ne voudrait sauver des vies ? Les soucis commencent lorsque l’on demande des précisions : combien de vies seront sauvées ? Sur quelle échelle de temps ? Pour quelle vie ? Car le confinement induit lui-même des morts. Beaucoup de morts. Les seules mesures de confinement de mars-avril 2020 seront responsables de centaines de milliers de morts prématurées : retard des soins ou de dépistage pour les autres pathologies, impact lourd de la misère ou des troubles mentaux induits sur l’espérance de vie, etc.[8]  Et pour quelle vie ?  Faut-il évoquer le sort des personnes âgées longtemps enfermées, voire attachées[9], au mépris de leurs droits constitutionnels et de leur dignité[10] ? Des personnes en situation de handicap aspirées dans cette spirale mortifère, alors qu’elles ne risquaient rien le plus souvent[11] ? De l’emprisonnement de tous, privés de ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue ? Platon ironisait déjà sur le médecin Hérodicos dont la vie entière était absorbée par ses propres soins par peur de la mort[12].  Il y a un siècle, le Dr Knock arrivait à persuader toute une ville de se confiner mentalement à la condition de malade[13]. Nous avons progressé : maintenant toute une population est confinée physiquement par la terreur sanitaire.

3. La hantise des responsabilités

Depuis plus d’un an, la vie de tout un pays est suspendue au risque de saturation du nombre de respirateurs artificiels. Si de brefs confinements localisés en fonction de situations précises de saturation sont compréhensibles, la généralisation du confinement est absurde, car confiner non seulement entraîne davantage de morts que l’épidémie, mais ne fait que différer les morts dus à l’épidémie avec des rebonds plus mortifères encore. Pourquoi cette terreur de la « saturation » qui finit par induire l’effet qu’elle redoute ? Parce qu’elle révèlerait crûment la priorisation nécessaire dans la répartition des ressources de soins. Pourtant cet exercice des responsabilités est au cœur de la santé aujourd’hui comme hier[14].  Les ressources pour le soin n’étant pas infinies, être responsable, c’est assumer le courage de décisions parfois difficiles. On ne cesse de nous parler de guerre, mais c’est une drôle de guerre en vérité : face à l’ennemi supposé, l’idéal confiniste demande à tous de déserter et de se cacher chez soi de peur d’avoir à révéler la priorisation dans la répartition des ressources (base de la médecine militaire en temps de guerre) …

Pour une discipline comme la psychiatrie, la saturation bien au-delà de 100% est le lot quotidien toute l’année, non seulement lors de pics épidémiques, et les praticiens sont malheureusement « habitués » à devoir reculer de plusieurs mois, voire d’un an, les accueils de jeunes patients aux troubles sévères, souvent suicidaires, ce qui s’est accentué de façon dramatique avec le confinement : les pédopsychiatres ne cessent d’alerter sur les drames liés au tri mortifère et honteux à l’encontre des plus jeunes[15].

La hantise des responsabilités est caractéristique de la peur de la vie, de la peur de faire des choix, d’affirmer des valeurs portant l’avenir. Heureusement, la grande majorité silencieuse des réanimateurs, des médecins généralistes, des infirmiers, et de tous les soignants impliqués, assume leurs responsabilités, effectivement très lourdes, sans pathos larmoyant dans les médias, avec sensibilité, dévouement et courage, et sans demander aux politiques ou aux administratifs de le faire à leur place.

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4. L’addiction à la moraline

Incapables de justifier scientifiquement leur marotte, les confinistes citent leurs contradicteurs devant le tribunal de la Morale, tout au moins de leur morale. De façon paradoxale, ceux qui refusent l’enfermement de quiconque en prônant une protection ciblée sont accusés de trahir l’éthique du soin et de vouloir sacrifier les personnes vulnérables. Étonnant renversement quand le confinement a empêché tant l’immunisation collective, seule protection durable pour les personnes vulnérables, que la mise en œuvre de la solidarité nécessaire à leur égard ! Le sort atroce réservé depuis un an à nos aînés ou aux personnes en situation de handicap en institution, au mépris de leur droits élémentaires et de leurs désirs évidents, n’émeut guère les confinistes qui leur veulent du bien et s’imaginent sauver leurs vies.

Un tel renversement est en fait caractéristique de l’idéal confiniste : la culpabilité induite par l’enfermement délétère imposé à tous est projetée sur ceux qui le dénoncent : ce n’est pas nous qui excluons, discriminons… Les grands principes sont brandis, mais en réalité les bases de l’éthique du soin aujourd’hui ne cessent d’être bafouées, à commercer par les principes de l’autonomie et du consentement de la personne soignée. Quelle personne âgée a demandé, ou même simplement consenti, à être enfermée ? À être privé du soutien affectif de ses proches, seule raison souvent de vivre encore ? À sacrifier les jeunes ? Mais l’idéal confiniste ne voit guère d’obstacle à la privation de liberté : il s’agit de préserver la vie à tout prix, même si personne ne l’a demandé, et si la vie en est éteinte.

5. Le déni de la vie

Le déni des faits récalcitrants est toujours associé à la passion du monomane, ces faits fussent-ils évidents. La force stupéfiante de tels processus est bien connue en psychopathologie, mais elle semble avoir pris une dimension collective nouvelle depuis un an, tout au moins dans les présentations médiatiques dominantes associés à la logique de la peur. Dressons un bref inventaire, nullement exhaustif, des principales figures du déni depuis l’émergence de l’épidémie.

* Déni des conséquences sanitaires dramatiques du confinement, physiques et psychiques, à commencer par la mortalité induite

Aussi incroyable que cela paraisse pour des experts censés éclairer la politique d’un pays entier, jamais les confinistes n’ont donné d’estimations précise des retards de soins, morts prématurées, altérations à long terme de la santé (dépressions, addictions, surpoids, etc.) et de l’espérance de vie qu’entraînaient les mesures prônées. Les agences officielles garantissent que les évaluations bénéfices/risques des vaccins sont en faveur de ceux-ci, et suspendent en principe ceux-ci au moindre doute : que ne l’ont-elles fait pour les mesures de confinement ?

* Déni de la gravité des conséquences sociales et économiques

Certes, l’impact économique ne pouvait être nié, et l’idéal confiniste s’en est même gavé en prétendant de façon absurde défendre la santé contre l’économie. (Comme si les centaines de milliards à rembourser en raison du confinement n’avaient pas d’impact sur les structures de soins !) Mais les faillites innombrables, les drames sociaux quotidiens, le million de nouveaux pauvres, n’ont en réalité aucun poids pour les confinistes, étant hors de leur paysage mental absorbé par la passion de sauver des vies à tout prix.

* Déni de la réalité de l’épidémie pour les jeunes

Ce déni a des conséquences particulièrement tragiques en sacrifiant la vie sociale de nos enfants, adolescents et jeunes adultes ; en empêchant la population non vulnérable de s’immuniser et de protéger leurs aînés ; en cassant la solidarité entre générations ; en abîmant à long terme notre système immunitaire. Aujourd’hui encore, on affirme que les jeunes sont aussi à risque, on dramatise la diminution observée de l’âge moyen des patients en service de réanimation, en réalité modérée et multifactorielle[16] ; aujourd’hui encore, on met en exergue des singularités dramatiques ; aujourd’hui encore, le « Covid long » est brandi comme risque pour les jeunes, alors que cette pathologie typiquement favorisée par la logique de la peur[17], est heureusement peu fréquente chez eux. Cependant, comme toujours le déni finit par heurter le principe de réalité et il a bien fallu réserver les premiers vaccins aux personnes vraiment vulnérables, c’est-à-dire surtout aux plus âgés sauf comorbidité sévère[18] : quel aveu !

* Déni des bases de l’écologie infectieuse et immunitaire, pourtant connues depuis cent ans :

Impossibilité d’éteindre une épidémie de type grippal (certains en sont toujours à prôner le « zéro Covid » en prenant la France pour une île que l’on pourrait couper du monde, quitte à basculer dans une dictature) ; immunité durable dans ce type d’épidémie pour les personnes ayant contracté la maladie ; délai nécessaire minimal pour élaborer, produire et administrer des vaccins efficaces et sûrs ; risque de sélection de variants davantage pathogènes si l’on empêche la population non vulnérable de s’immuniser naturellement ; risque d’affaiblissement à terme des capacités immunitaires si l’on interdit de facto la confrontation aux germes…

Ces dénis multiples procèdent d’un même déni fondamental de la vie. En fait, les tenants de l’idéal confiniste ne comprennent pas les objections faites à l’enfermement, car ils sont déjà confinés mentalement, ignorent tout de la vie qu’ils prétendent vouloir sauver, ne voulant rien savoir en fait de la vie psychique, de l’érotique, de la créativité, de la spiritualité, de la liberté, et ce jusqu’au déni des fondations de notre vie biologique.

6. Le catastrophisme

L’idéal confiniste est associé à un pessimisme profond qui ne cesse d’annoncer le pire depuis plus d’un an. Pourtant, l’épidémie de Covid-19 n’avait pas lieu de susciter un tel catastrophisme. Très vite, dès février 2021, on a su que seuls certains sujets étaient à risque, que la mortalité n’excédait pas 0,7%, que les enfants et les jeunes, et finalement tous ceux qui ne présentaient pas de pathologies sévères (y compris les personnes âgées[19]) ne courraient guère de risque. Ceci aurait dû conduire à rassurer la population au lieu de l’affoler en nourrissant la logique de la peur.

En fait, dans un pays comme la France, une telle épidémie ne soulevait pas de problème majeur pour être contrôlée grâce à l’immunisation naturelle et sans danger du plus grand nombre, au point que l’on aurait pu fixer l’objectif idéal de « zéro mort – zéro personne isolée », atteignable en mobilisant la population autour de la protection ciblée. Mais l’on a préféré s’en remettre à la seule technologie et isoler tout le monde pendant deux ans en attendant l’immunité vaccinale ! La défiance envers la nature est caractéristique du pessimisme confiniste, allant de pair avec la défiance envers la jeunesse, a priori supposée incapable de responsabilité. Que n’a-t-on lancé le défi de la solidarité au lieu de prétendre que la porosité entre générations était incontrôlable !

Le pessimisme confiniste a brandi chaque jour le nombre de contaminations comme une catastrophe alors que ce nombre ne signifie rien en soi — ce qui compte est son rapport au nombre de formes sévères hospitalisées — et l’on aurait pu se réjouir, bien au contraire, de chiffres élevés améliorant notre immunisation collective — il est vrai que le pessimisme confiniste a confondu avec constance immunisation collective et seuil d’immunité collective, tout en brandissant un taux étonnamment élevé pour celui-ci, sans la moindre base scientifique solide, pour prétendre que ce seuil était hors de portée[20]  … tout en reconnaissant que seule une immunité collective peut arrêter ce type d‘épidémie car il fallait quand même justifier l’attente du vaccin !

Aujourd’hui ce pessimisme se prolonge dans la prédiction d’une épidémie sans fin, imposant le changement de vie sociale et le port des masques à l’extérieur ad vitam æternam, avec déjà l’annonce d’un triste été où toute vacance serait interdite, alors même que l’épidémie est pratiquement finie, et que des pays comme Israël, le Portugal, l’Espagne, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis… relâchent déjà les contraintes. Certes, les confinistes ne cessent de brandir de nouvelles menaces, telles celles de variants davantage pathogènes, et il est vrai qu’ils font tout pour réussir à en sélectionner, mais la leçon devrait de toute façon être de laisser au plus vite l’immunité naturelle se forger pendant qu’il en est encore temps, au lieu de vouloir confiner pour l’éternité. En effet, nous sommes peut-être déjà pris dans le piège décrit par les scénarios les plus noirs de science-fiction où une humanité de plus en plus confinée devient de plus en plus vulnérable aux épidémies. Allons-nous condamner nos enfants à la vie sous bulle, voire au triste destin des habitants de North Sentinel ! Il s’agit ici des conséquences les plus graves à long terme des mesures de confinement qui créent les conditions d’épidémies nouvelles bien plus terribles que le Covid-19. Même si cela peut paraître paradoxal, et demander lucidité et courage, alors que s’imposent des variants plus dangereux ou échappant à l’immunité acquise vis-à-vis de la souche initiale de Covid-19, comme on le constate peut-être déjà au Brésil ou en Inde, nous n’avons pas le choix face à des phénomènes inhérents à la vie biologique : aux mesures de (semi) confinement sans fondement rationnel, nous devons substituer des stratégies intelligentes de protection ciblée, en cessant de nous en remettre tels des désespérés au tout technologique.

Le pessimisme confiniste s’exhibe sans frein dans la façon dont les informations sur les autres pays sont traitées, et leurs médias n’évoquent guère que les pays en difficulté ou ceux pour lesquels la monomanie de l’enfermement pouvait être mise en œuvre (îles ou dictatures). Cependant, pour les confinistes, le cas de la Suède est insupportable : ce pays d’Europe démocratique a une mortalité due au Covid-19 moindre qu’en France de 8% actuellement ; et ce, sans que des mesures comparables à celles en vigueur chez nous aient jamais été prises. De façon presque comique, on nous assure régulièrement que les Suédois ont changé de politique et sont devenus confinistes, qu’ils sont honteux de leur taux de mortalité en comparaison de celui de leurs voisins, que Carl XVI Gustav a protesté… En fait, les images qui parviennent de Suède montrent qu’il fait bon vivre là-bas sans masques inutiles à l’extérieur, et les Suédois n’ont pas renversé leur gouvernement ni chassé les responsables de leur politique sanitaire. Si l’on prend en compte les conséquences dramatiques du confinement, à commencer par les morts qu’il induit, le bilan sera largement en faveur de la Suède à la fin de l’épidémie — surtout, les Suédois auront continué à porter les valeurs fondatrices de la liberté et de la solidarité.

7. Le figement de la pensée

Au cœur de la vie se situe la capacité d’adaptation, et pour la vie humaine la capacité à imaginer des alternatives, en particulier lorsqu’il s’agit d’activité scientifique, a fortiori lorsqu’il s’agit de fonder des pratiques de soins confrontées à la singularité des personnes et de leur environnement. Cependant, comme tout idéal commandé par une passion, l’idéal confiniste est associé à un figement de pensée qui rend impossible l’imagination, la créativité, la recherche de solutions novatrices, et déjà l’évaluation critique des alternatives à l’enfermement.

Il est frappant de constater que 16 mois après le début de l’épidémie, les seules solutions proposées par certains sont encore et toujours un confinement d’un autre âge (et pour des épidémies autrement graves qui supprimaient un tiers de l’humanité). De même, il est frappant de voir qu’une solution unique et uniforme est exigé pour tout le pays, malgré les différences évidentes entre territoires. En fait, aucune inflexion de stratégie, aucune modulation ciblée, n’est envisageable par les confinistes, malgré tous les désastres. Soulignons que ce figement de la pensée, inhérent par nature au confinisme, contraste avec l’heureuse inventivité dont a fait preuve la majeure partie de la population, souvent réduite à découvrir des moyens de survie, et avec la formidable ingéniosité de tous ceux qui ont développé de nouvelles formes de solidarité pour que les plus démunis traversent le surcroît d’épreuves qui leur est imposé[21].

L’idéal confiniste, aisé à reconnaître lorsque cette série de symptômes se manifeste, est susceptible de multiples modulations. Mentionnons notamment :

–  la forme perverse, associé à la jouissance d’enfermer les autres, dont ont été particulièrement victimes les personnes âgées en EHPAD et les personnes en situation de handicap. Les énarcoïdes des organismes officiels de santé s’en sont données à cœur joie.

– la forme narcissique, caractérisée par le besoin de briller dans les médias, à l’instar de ces « experts » avides de micros qui occupent la scène médiatique en dénonçant les retards au confinement, tout en déplorant hors caméra les retards mortifères de dépistage, par exemple de cancer[22], et de tous les soins non liés au Covid-19.

Dans tous les cas, la peur de la vie libre, de l’avenir, de la spontanéité, de l’élan qui déborde, se manifeste par un signe pathognomonique : le besoin forcené d’enfermer les jeunes, et même de s’en prendre aux enfants, quitte à les masquer, leur barrer les relations vitales entre amis, gâcher leur vie scolaire et les bases de leur éducation, obérer leur avenir immunitaire, voire les marquer par une vaccination forcée[23].

La pathogénie de l’idéal confiniste n’a en réalité rien d’original : crainte de la souffrance, hantise d’affirmer des choix en fonction des valeurs, déni de la vie, addiction à la moraline, ressentiment contre la jeunesse… Nous sommes bien dans une forme d’idéal ascétique tel que Nietzsche en a dessiné les lignes de force, tout en anticipant ses inflexions induites par l’évolution de la « science ». Relevons cependant les spécificités de cet idéal ascétique aujourd’hui, avec cette involution inédite de l’espace social, ce désir régressif de repli à la maison, cette rétraction caractéristique de la dépression : on peut y voir la sclérose finale de l’idéal de la Maison[24], c’est-à-dire l’idéal de l’espace safe, du refuge secure contre les dangers extérieurs, et la nostalgie puissante de la solution totale et simple, de l’ordre et du contrôle universels, en particulier de la vie érotique. Hélas, chute de 13 % des naissances en janvier 2021 en France !

Au-delà de la crise sanitaire, jetons donc un bref regard sur le sens de l’idéal ascétique aujourd’hui. En effet, la maladie de l’idéal confiniste, profondément ancrée dans la société contemporaine, ne guérira pas avec la fin de l’épidémie. L’idéal confiniste, caractérisé par cette folie de l’enfermement à la maison, n’est-il pas l’avatar ultime de cette éternelle déception néolithique de la Maison où tout devrait prendre place dans un ordre idéal ?

Pourtant, l’idéal ascétique vit sans doute ses derniers feux avec cet avatar confiniste. À l’orée du troisième millénaire, nous parvenons sans doute, après quelques milliers d’années néolithiques, au cours desquelles l’idéal de la Maison était nécessaire et fécond, aux générations où la néoténie inhérente à l’humain[25], qui fonde notre capacité d’adaptation et nous dote d’un potentiel infini d’extension du monde connu, exprime sa pleine puissance, même si c’est au prix de maints dangers nouveaux[26].

Aujourd’hui l’idéal naïf de la Maison, de l’ordre patriarcal et total, du savant qui sait le bien d’Autrui et l’enferme au besoin, n’est plus possible, quelle que soit la nostalgie qu’il induit. Sauf régression totalitaire et dérisoire, à l’instar des dictateurs d’opérette qui sévissent encore sur la planète, d’avance condamnés partout par le mépris de l’Histoire, seule une crise sanitaire peut imposer cette ultime tentative de contrôle parfait des corps et des esprits. Mais ceci est peine perdue, il ne sert plus à rien de fermer les plages, les cinémas, les casinos, les cafés, les restaurants, ou d’interdire la danse, le théâtre et les fêtes. Déjà des horizons neufs et infinis s’ouvrent pour la défense de la vie, l’exploration de l’espace, la conquête des univers mentaux et spirituels, la fondation de sociétés plus solidaires… Parions que vers les grands anniversaires, second week-end de mai sans doute, l’esprit néoténique soufflera sur les Quais ou sur les Champs, la Garonne ou la Loire, et débordera toute barrière à l’air libre pour emporter les masques au fond des âges !

Descendant des hauteurs où pense la lumière
Jardins rouant plus haut que tous les ciels mobiles
L’avenir masqué flambé en traversant les cieux
Nous attendons ton bon plaisir ô mon amie
J’ose à peine regarder la divine mascarade
Quand bleuira sur l’horizon la Désirade

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

Arnaud Plagnol, chroniqueur invité de UP’ Magazine, psychiatre, professeur de psychologie à l’Université Paris 8, docteur en sciences cognitives et en philosophie. Il a notamment coordonné l’ouvrage Nouveaux modèles de soins aux éditions Doin (2018) et contribué à introduire en France la clinique fondée sur les valeurs.


Notes

[1] Chaque année en France, environ 3500 décès sont à déplorer chez les moins de 15 ans, et 15000 décès entre 15 et 44 ans ; au 6 avril  2021, 5 décès pour lesquels le Covid-19 est mentionné parmi les causes de la mort ont été observés chez les moins de 15 ans (dont quatre liés à une comorbidité majeure connue ; la grippe avait causé 11 décès dans cette classe d’âge en 2020) ; sur les 251 décès associés au Covid survenus entre 15 et 44 ans, au moins 172 étaient liés à une comorbidité majeure (Santé Publique France).

[2] Sokal A. et al., Cell 2 février 2021,  https://doi.org/10.1016/j.cell.2021.01.050 ; Dimeglio C. et al., Clinical Infectious Diseases 27 janvier 2021, https://academic.oup.com/cid/advance-article/doi/10.1093/cid/ciab069/6121509.

[3] Il suffit d’étudier le nombre de signataires des tribunes parues et les opinions exprimées dans les journaux médicaux.

[4] Plagnol A., UP’ Magazine 28 septembre 2020, https://up-magazine.info/le-vivant/sciences/67255-covid-19-les-12-mensonges-de-la-peur/.

[5] Que n’avaient-ils expliqué en mars 2020 que la mise en œuvre de leurs recommandations impliquerait une vie de zombie pour tous jusqu’en 2022 !

[6] Plagnol A., UP’ Magazine, 23 novembre 2020, https://up-magazine.info/decryptages/analyses/74612-sortir-de-la-crise-sanitaire-par-la-protection-ciblee/.

[7] Le port obligatoire du masque à l’extérieur, dénué de toute rationalité, a été fatal au port du masque à l’intérieur, d’où tant de drames dans les logements où vivaient des personnes vulnérables.

[8] Plagnol A., UP’ Magazine 27 octobre 2020, https://up-magazine.info/le-vivant/sciences/70661-nouveau-confinement-100-000-morts-de-plus/.

[9] La Dépêche 9 avril 2021, https://www.ladepeche.fr/2021/04/09/tarn-la-famille-dun-residant-decede-dans-un-ehpad-a-mazamet-porte-plainte-pour-homicide-involontaire-9477915.php.

[10] Delsol, C., Delsol J.-P., Le Monde 10 février 2021, https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/09/covid-19-dans-les-ehpad-le-virus-semble-avoir-deboussole-les-autorites_6069266_3232.html.

[11] Plagnol, A. Psychiatrie, Sciences Humaines, Neurosciences, 18(2), 9-25, https://www.cairn.info/revue-psn-2020-2-page-9.htm

[12] République, III, 406ab.

[13] Jules Romains, Knock ou le Triomphe de la Médecine (1923).

[14] Manaoui C., Dalloz 30 avril 2020, https://www.dalloz-actualite.fr/dossier/reflexions-sur-tri-des-patients-en-periode-de-crise-sanitaire#.YHYS8S0itGM.

[15] Le Monde 24 mars 2021, https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/24/sommes-nous-vraiment-prets-a-trier-les-enfants-et-adolescents-suicidaires_6074245_3232.html.

[16] Cette baisse de quelques années de l’âge moyen des personnes en réanimation en raison du Covid-19 est liée à de multiples raisons dont la vaccination pour les personnes âgées, mais aussi sans doute hélas les premiers effets de la sélection par confinement de variants plus sévères. Les cas de personnes sans facteurs majeurs de risque, âgées de moins de 40 ans et développant une forme sévère restent exceptionnels, et sont sans commune mesure avec les autres causes de morbidité à cet âge (accidents, dépressions, addictions…), dont certains terriblement aggravés pas le confinement.

[17] Sur le « Covid long », voir l’entretien avec le Pr C. Lemoigne, Quotidien du Médecin 2 avril 2021. https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/psychiatrie/pr-cedric-lemogne-il-faut-distinguer-lanxiodepression-post-covid-et-les-troubles-somatoformes.

[18] La liste des facteurs de risque de forme grave établie par le Haut Conseil de la Santé Publique n’a que très peu évolué depuis mars 2020 : tout était déjà connu sur les personnes vulnérables au Covid-19. https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/AvisRapportsDomaine?clefr=942.

[19] L’âge n’est pas un facteur de risque en lui-même, bien sûr, mais rend seulement plus probable un terrain à risque tel une pathologie cardiaque. Malheureusement, aucune approche individualisée du risque pour les personnes âgées n’a été élaborée par les experts officiels – un triste exemple d’« âgisme » délétère aujourd’hui.

[20] À ce jour, aussi incroyable que cela paraisse, la référence principale de nos experts officiels sur le seuil d’immunité collective reste un « commentaire » de 2 pages (https://doi.org/10.1038/s41577-020-00451-5).

[21] Denez F. & Jenni A. UP’ Magazine 8 avril 2021, https://up-magazine.info/decryptages/analyses/85938-pauvrete-lautre-epidemie.

[22] Citons le Pr Axel Kahn, à propos du premier confinement : « Environ 50% des cancers n’ont pu être traités avec un pronostic qu’on peut imaginer ». Quotidien du Médecin 22 janvier 2021, p. 5.

[23] Alors que les enfants et adolescents ne risquent rien, il faudrait les vacciner pour protéger leurs aînés, tel est en tous cas le raisonnement froid de confinistes pasteurisés (https://modelisation-covid19.pasteur.fr/evaluate-control-measures/vaccination/), brandissant des modèles mathématiques hors-sol et démentis avec constance depuis le début de l’épidémie. Il est pourtant trivial qu’une fois les personnes vulnérables immunisées, personne ne risquera plus rien.

[24] Plagnol A. (2004). Espaces de représentation : théorie élémentaire et psychopathologie. Paris : Editions du CNRS ; Plagnol A. (2019). Principes de navigation dans les mondes possibles – Tome 1 : Fondations. Garches : Terra Cotta. 

[25] La néoténie cérébrale désigne chez l’être humain le potentiel ouvert par les prodigieuses possibilités de recombinaisons synaptiques bien après la naissance. La néoténie cérébrale dépend en fait de la néoténie psychique, c’est-à-dire de la capacité de recombinaisons mentales potentiellement infinies dont les humains sont dotés. Voir Plagnol, A. (2020). Bains d’Hiver. Garches : Terra Cotta.

[26] Pour l’exprimer autrement, « La néoténie heureuse éclate aujourd’hui comme un fruit succulent ! » (Bains d’Hiver, p. 140).

Illustration d’en-tête : Anne Derenne © Adene pour UP’ Magazine 

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allotoxconsulting***
2 années

Bel exercice littéraire d’un psychologue non scientifique, qui déroule sa théorie anti-confiniste, sans comprendre les phénomènes pandémiques. Alors tout le monde se serait trompé ? , sauf lui ? Comparer la Suède avec une densité territoriale humaine très faible, avec la France ou l’Angleterre montre son absence de perspective scientifique. Pourquoi ne cite t’il pas aussi l’exemple du Brésil, dont la mauvaise gestion de l’épidémie fait accumuler les morts ? Cela avec l’exemple de revirement de l’Angleterre pendant la crise, réfute sa théorie de manière implacable. L’auteur, spécialiste du verbe, se vautre dans son analyse et s’étale dans un texte… Lire la suite »

Membre
isabelle.blaes***
2 années

Si un médecin n’est pas un scientifique alors qui peut bien l’être ?
Quant au Brésil, son nombre de morts covid est équivalent à celui de la France en proportion de la population. Alors pourquoi une telle diabolisation de ce pays ?

allotoxconsulting***
2 années

Vous avez raison, je me suis enflammé contre les « yaka faut qu’on ». Cet article prouve qu’un scientifique peut aussi développer des théories fumeuses, pour le plaisir du verbe. Cependant le Brésil comptait environ 1740 morts par million d’habitants et la France 1450 . 300 morts par million: visiblement la différence n’est pas très importante, mais très réelle en nombre total de morts et de malades. Pas de diabolisation du Brésil ni d’autres pays, mais une observation attentive d’une politique alternative et de ses résultats face au virus. L’immunité collective naturelle aurait pu être une bonne stratégie… Quant à  « l’évaluation précise… Lire la suite »

bkieffer88***
2 années

Cet article me dérange un peu. J’ai bien compris la thèse principale de l’auteur, qui est celle de l’immunité collective – mais je ne la trouve pas très étayée. Combien de pays ont réussi à l’atteindre ? Même la Suède, souvent citée en exemple, n’a pas laissé filé l’épidémie autant qu’on pourrait le croire ; voir le Government Response tracker (https://www.bsg.ox.ac.uk/research/research-projects/covid-19-government-response-tracker) où l’on voit que la Suède n’est pas si éloignée de la France. En nombre de cas positifs rapportés à la population, la Suède est à 89k/million, la france à 79k/million – l’immunité collective me semble loin d’être atteinte,… Lire la suite »

arnaud.plagnol***
2 années
Reply to  bkieffer88***

Merci de votre lecture attentive. Je vous rejoint tout à fait sur l’évolution de la réponse gouvernementale, j’ai d’ailleurs souligné celle du président de la République. Mais ce n’est pas le cas des conseils scientifiques officiels dont la doctrine n’a guère évolué. Et il n’y pas que moi qui se demande pourquoi ces experts officiels n’ont pas produit d’évaluation précise bénéfice/risques des mesures de confinement comme la loi l’exige pour toute décision sanitaire. Nuances et complexité sont effectivement au coeur de la démarche scientifique et des décisions pratiques qu’elle peut inspirer… De même que dans l’art médical. Interrogez en douceur… Lire la suite »

bkieffer88***
2 années

Merci pour votre réponse. Tout à fait d’accord que le manque d’évaluations bénéfice/risques est frappant. Concernant les médecins de terrain, il se trouve que j’en ai plusieurs de mon entourage très proches (dont ma compagne), et ce que je note et qui va dans votre sens, est que ces médecins sont loin d’être aussi alarmistes que les confinistes que vous dénoncez. Malgré tout, ils et elles n’ont pas forcément une vision globale de la situation, ce qui devrait être le cas des autorités sanitaires et autres conseils, à mon avis. Je pense qu’il faut toujours être extrêmement prudent et modeste… Lire la suite »

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