Les business angels, le crowdfunding et les usines à startup…
En ce début de 21ème siècle, l’innovation a beaucoup évolué. Elle devient un des principaux vecteurs de compétitivité, non plus des entreprises, mais des Nations elles-mêmes. Notre compétitivité passe donc désormais par la maîtrise des nouveaux processus d’innovations dans le tissu économique mondialisé.
Le financement des startups innovantes en est une des composantes. L’irruption du « financement participatif », appelé aussi crowdfunding, nous place face à nos responsabilités quant à notre manière de faire éclore, de retenir et d’attirer des startups innovantes. Elle a pour but de ré-aiguiller l’épargne publique vers l’économie réelle. Soutenue pas Obama, elle est appelée à être mondialisée.
Bien entendu, l’épargne publique ouverte sur le monde entier ne s’intéressera qu’aux startups localisées sur des terres d’accueil favorables.
Les plateformes de « financement participatif » internationales sont déjà à nos portes. Elles gagnent leur vie en prélevant 10 % des sommes collectées. Actuellement, nos (rares) business angels prélèvent tout au plus 2.5 % pour assurer le fonctionnement de leur club. Or, à y regarder de près, nous constatons qu’ils apportent bien plus que du financement. Issus du monde de l’entreprise, ils mettent à disposition leur savoir-faire, leurs réseaux de relations et une précieuse capacité à relier le futur au passé. Autant de richesses immatérielles qui ne s’apprennent pas dans les livres et qui ne s’obtiennent pas par injonction. En revanche, leurs moyens sont inexistants, leurs outils et leurs méthodes sont peu professionnalisés et le peu de récompenses qui leurs sont octroyées rendent leurs contributions incertaines.
Les Nations qui s’appuient sur leurs anciens entrepreneurs pour accompagner les nouvelles générations obtiennent de meilleurs résultats que nous, en France. Croire que sans moyens ni reconnaissance, nos business angels vont jouer un rôle stratégique dans « le redressement productif » est une illusion.
Pour le moment, en France, les plateformes de financement participatif ont des marges de manœuvre limitées en raison des règles liées à l’appel à l’épargne publique.
Par ailleurs, nos rares « grands angels » se professionnalisent. Ainsi, les business angels traditionnels se trouvent pris en tenaille entre les grands angels et les crowfunders, des acteurs qui se donnent les moyens de capter les meilleurs dossiers : les uns avec de gros tickets sur peu de projets, les autres avec des petits tickets sur un grand nombre de projets.
Ces trois acteurs doivent être placés en synergie et non en concurrence.
La publication «Des business angels au Crowdfunding» décortique méthodiquement la situation actuelle.
Il ressort de cette publication qu’il est nécessaire de regarder en face les causes de notre inefficacité. Les efforts consentis à l’innovation ne sont pas à la hauteur des résultats : la France perd en compétitivité et le renouvellement des PME et des ETI n’est pas assuré.
Comme toujours, le diable se cache dans les détails, ce qui donne à penser que notre modernisation va être un vaste chantier. Néanmoins, notre retard nous donne l’opportunité d’intégrer directement les spécificités du 21ème siècle.
En effet, une approche complétement nouvelle se présente à nous : celle qui consiste à considérer la prise de risque liée à l’innovation, non pas projet par projet, mais thème par thème. Dans cette approche, les trois familles d’investisseurs privés peuvent occuper une place complémentaire (familly office, business angels et crowdfunders).
Les business angels en particulier s’avèrent stratégiques pour leur connaissance de l’entrepreneuriat. Selon les résultats obtenus dans d’autres pays, leur expertise est précieuse, à condition que leur travail soit reconnu et récompensé.
Nous savons que la structure du tissu d’entreprises du 21ème siècle sera très différente de celle du 20ème siècle. En nous fixant comme objectif de fiabiliser l’entrepreneuriat innovant, nous finirons, assurément, par mettre en place les entreprises qui vont être capables de prendre place directement dans l’économie circulaire (cradle to cradle) et l’économie des fonctionnalités (biens partagés). Nous serons également capables de monter des entreprises de toutes sortes quant à l’amplitude de leur capitalisation : des entreprises servicielles comme des entreprises industrielles.
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