Du 10 au 12 février, François Hollande sera en voyage officiel à Washington, reçu par Barack Obama, mais aussi en Californie : une grande première pour un chef d’état français depuis 30 ans. Il rencontrera les dirigeants des géants de l’internet américain comme Google, Twitter ou Facebook, mais également des entrepreneurs français installés en Silicon Valley.
François Hollande s’est fixé comme ambition de faire de la France une « start-up république », sur le modèle d’Israël, surnommé la « start-up nation » pour son vivier d’entrepreneurs. Mais il ne part pas seul dans cette mini campagne de promotion de l’entrepreneuriat et de l’innovation technologique à la Française. Une dizaine de chefs d’entreprises sélectionnée accompagne le Président et les ministres : une délégation présidentielle qui pourrait permettre le passage de certains messages autant à l’international qu’au sein de l’équipe même de ce voyage officiel.
Programme chargé au coeur d’internet
Avec le maire de San Francisco, François Hollande inaugurera le « US French Tech Hub », accélérateur de start-ups françaises, financé par des fonds publics et intégré au réseau French Tech, présenté par la ministre Fleur Pellerin récemment : vitrine nouvelle des sociétés innovantes françaises comme Sculpteo, qui propose des services d’impression en 3D, ou Carmat, rendue célèbre pour son coeur artificiel implanté avec succès sur un patient français.
La France « peut être innovante, créatrice, fondatrice », a déjà déclaré François Hollande. « En France aussi, on est aussi capable d’inventer, de soutenir l’entreprise et de faire confiance aux entrepreneurs. Au moment où je lance le pacte de responsabilité, c’est aussi ce mouvement vers l’entreprise que nous devons accompagner », a-t-il encore souligné.
L’émergence de start-ups était déjà au programme du président socialiste François Mitterand : « Des cadres se lancent à l’aventure. Pour cela, le gouvernement met en place toute une série de dispositions fiscales pour permettre à ces audacieux de réussir » annonçait-il déjà en 1984…
Pendant deux heures, la délégation ira à la rencontre de jeunes pousses innovantes et de patrons français installés dans la Silicon Valley depuis plusieurs années. Le président rencontrera une quinzaine d’entrepreneurs français installés dans la Vallée, dont la plateforme de curation Scoop.it, Kwarter, Talend, ubergizmo.com, Smartsy, Scality,…
Dans ce cadre, L’Atelier BNP Paribas, la cellule de veille technologique de BNP Paribas, accueillera la délégation présidentielle le mercredi 12 février, lors de ce passage à San Francisco : échanges sur l’énergie et la vitalité du secteur des nouvelles technologies et des atouts français que startups et grands groupes nationaux peuvent faire valoir outre-Atlantique.
Les sujets qui fâchent
L’occasion est trop belle pour les éviter. Face aux grands groupes américains, le président voudra sans doute s’expliquer sur son plaidoyer pour une harmonisation mondiale des pratiques fiscales afin d’empêcher l’optimisation agressive pratiquée sur une vaste échelle par certains géants de l’économie numérique. Le Conseil national du numérique estime en effet qu’en France, pour des revenus compris entre 2,5 et 3 milliards d’euros par an, quatre des plus grandes entreprises de l’économie numérique ne versent que quatre millions d’euros d’impôt sur les sociétés au lieu des 500 millions d’euros dont elles seraient en principe redevables.
Google vient d’être sanctionné par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) à 150.000 euros pour non respect de la loi avec sa politique de confidentialité.
Selon Atlantico (6 février 2014), Google ne serait pas le seul : Apple, Microsoft, Facebook, Groupon, eBooking ou encore Airbnb seraient tous dans le viseur du fisc.
Face aux entrepreneurs français de la Silicon Valley, il faudra dissiper les malentendus accumulés entre la France et ses entrepreneurs et, espèrent ces derniers, créer le déclic nécessaire pour que les responsables politiques français encouragent davantage la création d’entreprises (Source : afp.com/Justin Sullivan).
Une immersion jugée essentielle pour recoller avec les réalités de l’écosystème des start-ups et l’esprit d’innovation.