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Conséquences du changement climatique
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Les catastrophes climatiques ont coûté 320 milliards $ en 2017 : un record. Et ce n’est qu’un début.

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L’année 2017 a été la plus coûteuse jamais observée en ce qui concerne les incidents météorologiques et climatiques extrêmes. Et la situation ne s’arrange pas : « 2018 a débuté par des situations désastreuses » dans ce domaine, a affirmé jeudi l’ONU à Genève.
Dans sa Déclaration sur l’état du climat mondial en 2017 publiée avant la Journée météorologique mondiale vendredi 23 mars, l’OMM compile des données de nombreuses institutions. Début janvier, les pertes totales liées à des catastrophes en 2017 avaient été évaluées à plus de 320 milliards de dollars.
 
Une saison cyclonique très active dans l’Atlantique Nord, des inondations de grande ampleur sur le sous-continent indien dues à la mousson et une forte sécheresse persistante dans certaines zones d’Afrique de l’Est sont autant d’éléments qui ont contribué à faire de 2017 l’année la plus coûteuse de l’histoire en ce qui concerne les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes.
 
La Déclaration de l’OMM sur l’état du climat mondial en 2017 met en lumière l’ampleur des conséquences des phénomènes météorologiques extrêmes pour le développement économique, la sécurité alimentaire, la santé et les migrations. Se basant sur des données compilées par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et grâce à la contribution des Services météorologiques nationaux et des partenaires du système des Nations Unies, cette publication fournit des informations détaillées à l’appui des actions menées à l’échelle internationale dans le domaine de la prévention des catastrophes, du développement durable et de la lutte contre le changement climatique.
 
 

Températures

2017 figure parmi les trois années les plus chaudes jamais enregistrées, alors que c’est aussi l’année sans Niño la plus chaude. D’autres indicateurs du changement climatique sont aussi examinés, comme l’augmentation des concentrations de dioxyde de carbone, la hausse du niveau de la mer, la fonte de la banquise ainsi que l’acidification et le réchauffement des océans.
 
La température moyenne à la surface du globe en 2017 a dépassé de quelque 1,1 °C les températures de l’époque préindustrielle. À l’échelle du globe, la moyenne de la température pour la période 2013-2017 est la moyenne quinquennale la plus élevée jamais constatée. Les neuf années les plus chaudes qui aient été répertoriées sont toutes postérieures à 2004 et les cinq années les plus chaudes, à 2009.
 
 
«2018 a débuté comme 2017 s’est terminée, par des extrêmes météorologiques meurtriers et désastreux pour les moyens de subsistance. L’Arctique a enregistré des températures anormalement élevées, alors que les zones très peuplées de l’hémisphère Nord étaient aux prises avec un froid glacial et des tempêtes hivernales dévastatrices. L’Australie et l’Argentine ont été touchées par des vagues de chaleur intense, la sécheresse a persisté au Kenya et en Somalie et la ville du Cap, en Afrique du Sud, a fait face à une pénurie d’eau critique », a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.
 
 
« Depuis la publication de la première Déclaration sur l’état du climat mondial, en 1993, la compréhension scientifique du fonctionnement complexe de notre système climatique a progressé rapidement. Il nous est possible désormais de démontrer la fréquence des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, d’évaluer dans quelle mesure ils sont causés par les activités humaines et de déterminer la corrélation entre le changement climatique, les épidémies et les maladies à transmission vectorielle », a indiqué M. Taalas.
 

Gaz à effet de serre

« Au cours des 25 dernières années, les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone sont passées de 360 à plus de 400 parties par million (ppm). Elles resteront au-dessus de cette valeur sur plusieurs générations, condamnant notre planète à un réchauffement inexorable et entraînant une multiplication des phénomènes météorologiques, climatiques et hydrologiques extrêmes », a-t-il ajouté.
 
Les mesures directes des concentrations de CO2 dans l’atmosphère ces 800 000 dernières années ont mis en évidence des fluctuations naturelles comprises entre 180 et 280 ppm. Selon la Déclaration, cela prouve que la concentration actuelle de CO2 (400 ppm) est supérieure à celle correspondant à la variabilité naturelle observée sur des centaines de milliers d’années.
 

Conséquences socio-économiques

L’année 2017 a été particulièrement riche en catastrophes à fort impact économique. La compagnie de réassurance allemande Munich Re a évalué les pertes totales résultant de catastrophes dues à des phénomènes d’origine météorologique et climatique pour 2017 à 320 milliards de dollars, soit le montant annuel le plus élevé jamais atteint (compte tenu de l’inflation).
 
Exacerbée par des températures de surface de la mer élevées, la saison des ouragans dans l’Atlantique Nord a été la plus coûteuse de l’histoire des États-Unis et a fait reculer de plusieurs décennies le développement économique de certaines petites îles des Caraïbes, comme la Dominique. Les centres nationaux d’information sur l’environnement ont estimé que le montant total des pertes imputables aux ouragans Harvey, Irma et Maria s’élevait à 265 milliards de dollars. Selon les estimations de la Banque mondiale, le montant total des pertes et préjudices causés par l’ouragan à la Dominique s’élèvent à 1,3 milliard de dollars, soit 224 % du produit intérieur brut (PIB).
 
Les pays vulnérables ont été durement touchés, comme le montre une étude récente du Fonds monétaire international, qui attire l’attention sur le fait qu’un accroissement de 1 °C de la température réduirait sensiblement le taux de croissance économique de nombreux pays à faible revenu.
 
 
 
L’analyse confirme l’existence d’un effet linéaire statistiquement significatif de la température sur la croissance économique par habitant. Dans les pays à température moyenne élevée, une hausse de la température freine l’activité économique, alors qu’elle a un effet opposé dans les pays à climat beaucoup plus froid.
Pour l’économie de marché émergente médiane, la hausse de 1 °C d’une température annuelle moyenne de 22 °C a pour effet de réduire la croissance de 0,9 % dans la même année. Pour un pays en développement à faible revenu médian dont la température annuelle moyenne s’établit à 25 °C, l’effet d’une hausse de 1 °C de la température est encore plus marqué : la croissance chute de 1,2 %. Les pays dont l’économie devrait être considérablement affectée, selon les projections, par une hausse de la température n’ont généré qu’environ 20 % du PIB mondial en 2016 ; c’est cependant dans ces pays que vivent actuellement près de 60 % de la population mondiale et que devraient y vivre plus de 75 % de la population mondiale d’ici la fin du siècle.
 
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le risque global de maladie ou de décès lié à la chaleur s’est accru régulièrement depuis 1980, et environ 30 % de la population mondiale vit désormais dans des régions climatiques sujettes à des canicules meurtrières au moins 20 jours par an. On trouvera aussi, dans la Déclaration, des informations sur les liens entre le climat et l’épidémie de la maladie à virus Zika qui a frappé les Amériques de 2014 à 2016.
 

Migrations

En 2016, les catastrophes d’origine météorologique ont entraîné le déplacement de 23,5 millions de personnes. Comme les années précédentes, la plupart de ces déplacements à l’intérieur d’un pays donné allaient de pair avec des inondations ou des tempêtes et ont eu lieu dans la région Asie-Pacifique.
 
La Somalie continue d’être confrontée à des déplacements internes massifs de population à cause de la sécheresse et de l’insécurité alimentaire. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a enregistré 892 000 personnes déplacées à cause de la sécheresse entre novembre 2016 et décembre 2017. Dans la corne de l’Afrique, une mauvaise saison des pluies 2016 a été suivie d’une saison sèche particulièrement éprouvante en janvier et février 2017 et d’une saison des pluies médiocre de mars à mai. En Somalie, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), plus de la moitié des terres agricoles étaient touchées par la sécheresse en juin 2017, et les troupeaux avaient perdu 40 à 60 % de leurs effectifs depuis décembre 2016 par suite de la hausse de la mortalité et des ventes en catastrophe.
 
Des inondations ont touché le secteur agricole, en particulier dans des pays d’Asie. En mai 2017, de fortes pluies ont provoqué des inondations et des glissements de terrain de grande ampleur dans le sud-ouest du Sri Lanka. D’après la FAO et le PAM, les effets négatifs des crues sur la production végétale ont encore aggravé la situation alimentaire dans le pays, déjà frappé par la sécheresse.
 

Océans

En 2017, la température de surface de la mer était quelque peu inférieure, en moyenne mondiale, à ce qu’elle était en 2015 et 2016, mais ne se plaçait pas moins au troisième rang des plus élevées jamais constatées. Le contenu thermique de l’océan, qui sert à exprimer la chaleur contenue dans les couches supérieures des océans jusqu’à une profondeur de 2 000 mètres, a atteint en 2017 de nouveaux pics.
 
D’après la Déclaration, il apparaît que la contribution de presque tous les facteurs de l’élévation du niveau de la mer a gagné en importance ces dernières années, en particulier la fonte de l’inlandsis du Groenland et, dans une moindre mesure, de celui de l’Antarctique.
 
Pour la deuxième année consécutive, la chaleur anormale des eaux de surface au large de la côte est de l’Australie a entraîné un blanchissement notable des coraux dans la Grande barrière de corail.
 
Une partie de la Déclaration est consacrée à l’acidification des océans, sur la base des informations communiquées par la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO. Ces dix dernières années, diverses études ont confirmé que l’acidification de l’océan avait des conséquences directes sur la santé des récifs coralliens, sur l’abondance, la qualité et la saveur des poissons et des fruits de mer élevés en aquaculture ainsi que sur la survie et la calcification de plusieurs organismes primordiaux. Ces bouleversements se répercutent sur la chaîne alimentaire ainsi que sur l’économie des zones côtières, qui en subit de plus en plus les conséquences.
 

Cryosphère

Tout au long de 2017, l’étendue de la banquise a été bien inférieure à la normale calculée pour la période 1981-2010, tant dans l’Arctique qu’en Antarctique. Le maximum saisonnier de la banquise arctique a atteint la valeur la plus basse pour un maximum hivernal qui ait été constatée depuis le début des observations par satellite. Le minimum saisonnier s’est classé au huitième rang des moins étendus, mais du fait de la lenteur de l’embâcle, l’étendue de la banquise affichait une fois de plus des valeurs basses quasi record pour le mois de décembre.
 
En Antarctique, l’étendue de la banquise est restée toute l’année à des niveaux qui sont les plus faibles, ou proches des plus faibles, jamais constatés.
 
De septembre à décembre 2017, l’évolution du bilan de masse de l’inlandsis groenlandais a été proche de la normale. Cette augmentation globale de la masse glaciaire ne représente toutefois qu’une petite exception dans la tendance générale constatée depuis deux décennies, l’inlandsis du Groenland ayant perdu environ 3 600 milliards de tonnes de glace depuis 2002.
 
L’étendue du manteau neigeux dans l’hémisphère boréal a été proche de la moyenne de la période 1981-2010, ou bien légèrement supérieure, durant la majeure partie de l’année.
 
Source : OMM
 

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