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Le futur du travail

Les nouvelles générations veulent un autre rapport au travail

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La quatrième révolution industrielle est bien là. Depuis l’arrivée des outils numériques au travail, la transformation des entreprises est inédite. Abolissant les frontières, réduisant les distances, et accélérant le temps, le digital a déstabilisé toute l’organisation du travail. Les nouvelles générations aspirent à un nouveau rapport au travail tissé sur le bien-être. Un bien-être qui favoriserait l’innovation.
Tribune libre
 
Désormais, l’efficacité et la productivité d’hier ne suffisent plus et sont détrônées par une impérieuse nécessité d’innover dans un contexte aussi souple qu’hyperconcurrentiel. Au passage, la vague numérique a également déstabilisé les salariés avec son lot d’effet pervers : hausse du stress, burn out et bore out. Face à cette situation, les jeunes générations diplômées ont parallèlement des attentes nouvelles. Le sacrifice d’une vie personnelle au profit d’une carrière stressante n’attire plus. Moins carriériste, la génération des 24-35 ans est en quête de sens. Elle aspire à construire un nouveau rapport au travail tissé sur le bien-être. Un bien-être favorisant l’innovation justement requise.

Un management participatif

Le premier fondement du bien-être au travail tient à la qualité du management. En 2019, le management trop pyramidal ne semble plus en phase avec la nouvelle société numérique du travail. Ni sa culture managériale d’ailleurs : en haut, ceux qui pensent, en bas, ceux qui exécutent.
 
De leur côté, les salariés aspirent à un allègement du poids hiérarchique. On recherche à l’inverse un nouveau management de proximité : un management accessible au collaborateur qui l’impliquerait davantage dans les processus de décision du groupe et d’innovation ainsi qu’un management fondé sur l’écoute et la liberté d’expression et sur des valeurs de transparence et de respect mutuel. Et cela, dans un contexte de grande convivialité où les collaborateurs pourraient poser n’importe quelle question aux managers et dirigeants. En effet, selon une étude de la DREES sur le bien-être au travail, 74 % des actifs pensent que la politique managériale joue un rôle en matière d’innovation participative. Avec pour 20% d’entre eux, l’ouverture du management à la nouveauté et au dialogue.

La conduite du bien-être

Un management repensé ne saurait suffire sans l’accompagnement d’une politique interne axée sur le bien-être salarié. Ces dernières années, le numérique a pu abolir les frontières domicile – travail. Tout comme les frontières vie privée et vie professionnelle. Par conséquent, la conduite du bien-être passe par un rétablissement de cet équilibre en laissant désormais le salarié maître de son emploi du temps : flexibilité des horaires ou de la pause déjeuner, allègement du temps de transport et télétravail. Pour confirmer ce propos, l’étude de l’Ifop pour Lavazza en 2019, montrait que le télétravail est plébiscité par 83% des cadres.
 
 Après le télétravail, les attentions quotidiennes sont les plus désirées par les employés pour 44% d’entre eux. Elles passent par des espaces dédiés à l’épanouissement personnel (salles de gym, salles de sieste ou massage, espaces de jeux-vidéo) et peuvent prendre d’autres formes comme l’aménagement de crèches ou d’aides aux devoirs.

Libérer l’innovation

Cette conduite du bien-être couplée à un management respectueux crée les conditions favorables pour innover dans un écosystème d’entreprises concurrentielles. L’innovation n’émerge que dans un cadre bienveillant posé en amont et qui va donner le droit au salarié d’exprimer de nouvelles idées, d’expérimenter par lui-même, d’adopter de nouvelles méthodes agiles ou de relever des challenges techniques sans craindre le faux-pas hiérarchique.
 
Enfin, l’innovation n’est pas qu’une entreprise solitaire. Elle doit se jouer sur le mode du collaboratif en offrant des espaces dédiés aux salariés. Ceci afin de partager le savoir de tous, faciliter la coopération et décloisonner les modes de fonctionnement habituels.
 
Le bien-être en entreprise est essentiel car il pose un cadre propice à l’innovation. Il instaure un cercle vertueux et productif. La politique du bien-être n’a pas que des effets bénéfiques à l’échelle individuelle du salarié. Elle satisfait l’ensemble des collaborateurs, les fidélise, les implique et les engage. Et à terme, elle satisfait les clients et favorise donc… la croissance.
 
Maud Lorant, Directrice du recrutement Groupe SII
 
Image d’en-tête : Photo de Zénaïde Gaboriau et Alice Leblanc ‘Bureau »,  primée au concours EXPLORE OUTSIDE THE BOX sur le thème du futur du travail, organisé par l’Institut Français du Design.
 

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