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Produire et consommer durablement

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L’objectif de développement durable engage les Etats à adopter des politiques de production et de consommation compatible avec le développement durable. Comment penser cet impératif ? Comment aborder la consommation et la production durables vingt ans après Rio ? Est-on effectivement passé de la gestion de la rareté à l’intégration des cycles de production et de consommation ? Quelles politiques mettre en œuvre ? La revue « Regards sur la Terre » (IDDRI), référence en matière de développement durable, publie un dossier thématique de Lucien Chabason (Iddri) et Stéphanie Leyronas (AFD). Explications.
 
Le Sommet de la Terre sur l’environnement et le développement tenu à Rio en 1992 a ouvert la recherche collective de la durabilité, notamment en préconisant l’élimination des modes de production et de consommation non durables. La problématique posée, les solutions envisagées se sont très vite concentrées sur des innovations techniques capables de limiter l’empreinte environnementale de nos modes de production. Cette question est déjà éminemment complexe : ce qui peut apparaître comme une politique efficace dans un domaine peut avoir des répercussions néfastes dans un autre.
 
L’année 2015 a été marquée par deux événements majeurs qui traduisent le souci grandissant de la communauté internationale de concilier nos modes de consommation et les enjeux environnementaux et sociaux auxquels nous devons faire face. Il s’agit d’abord des 17 objectifs de développement durable (ODD), adoptés par les Nations unies, et en particulier l’objectif 12 qui reconnaît le rôle essentiel et transversal de la consommation et de la production dans le développement durable.
Il s’agit ensuite de la Conférence de Paris sur le climat où a été adopté à l’unanimité un accord qui fixe pour objectif de limiter le réchauffement climatique à moins de 2 °C, en visant la barre des 1,5 °C. L’accord doit être validé par les parlements des États parties et entrera en vigueur en 2020 : il appelle à une réorientation de l’économie mondiale et à une transformation profonde des modes de production et de consommation qui ont été développés au XXe siècle sur la base de l’exploitation des énergies fossiles.
 
La question n’est pas nouvelle : le Sommet de la Terre sur l’environnement et le développement, tenu à Rio en 1992, annonçait déjà l’espoir d’une économie soutenable. Il préconisait d’éliminer les modes de production et de consommation non durables au profit de ceux profitables à tous et dont la diffusion devait être encouragée. La déclaration de 27 principes et les 2 500 recommandations de l’Agenda 21 adoptés à cette occasion restent des références communes à tous les pays signataires engagés dans la construction d’un avenir durable.
 
Lors de la Conférence Rio+20 en 2012, les Nations unies ont réitéré leur soutien à cet agenda avec un programme d’actions (10 YFP) sur la production et la consommation durables, adopté à l’article 226 du texte final, « L’avenir que nous voulons ». Confié au Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), ce programme reposait sur cinq composantes : éducation et styles de vie, construction et immeubles, tourisme, information du consommateur et achats publics. Les pays étaient invités à mettre en place des structures participatives adéquates et à se doter de stratégies d’intervention. Mais que signifient finalement les termes « production durable » et « consommation durable » ?
 
D’un point de vue environnemental, il s’agit de tendre vers une utilisation de produits et services qui répondent aux besoins de base et apportent une meilleure qualité de vie, tout en minimisant l’utilisation de ressources naturelles et de substances toxiques ainsi que l’émission de déchets et de polluants pendant le cycle de vie des produits et services. La production et la consommation durables doivent permettre de ne pas compromettre la satisfaction des besoins des générations futures.
L’objectif est bien de limiter les impacts et perturbations sur les principaux cycles naturels (eau, carbone, azote, phosphore) de l’ensemble des activités socio-économiques (procédés de production tout au long du cycle de vie ; régimes alimentaires ; modes d’habitat et de transport ; pertes et gaspillages ; etc.). Cette question est déjà éminemment complexe : ce qui peut apparaître comme une politique efficace dans un domaine peut avoir des répercussions néfastes dans un autre. Par exemple, élargir l’offre de biocarburants pour substituer des énergies renouvelables à des énergies fossiles peut aussi contribuer à faire peser des pressions sur la terre ou l’eau (RST 2010, Repère 4). Des pays visant leur sécurité alimentaire ou énergétique ont aussi acquis des terres à l’étranger, au détriment de l’accès au foncier des communautés locales. Un raisonnement qui se limiterait à une optimisation de l’efficacité des usages, en intra et en inter-usages, ne serait pas satisfaisant : la réduction nette de l’impact de nos modes de vie sur les ressources est devenue une nécessité.
 
 
Pour aller plus loin :
–          Lire l’interview de Christophe Bonneuil, Historien au Cnrs : Anthropocène : les implications humaines et politiques d’une nouvelle époque géologique
–    Lire l’entretien avec Homi Kharas, Brookings avec Bertrand Charrier (AFD), Lucas Chancel (Iddri) et Isabelle Biagiotti (AIDA, Regards sur la terre) : Émergence d’une classe moyenne mondiale et d’une économie à faible émission de carbone      
 
 

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