(1) Etude de l’Institut de veille sanitaire (InVS)du 23 novembre 2015 – www.invs.sante.fr
A l’occasion de la journée internationale de lutte contre le sida, ce mardi 1er décembre, le monde peut se réjouir des avancées dans beaucoup de pays. Mais tout ne va pas forcément dans le bon sens, comme le prouve l’appel à don que vient de lancer le réseau SIS (Santé Info Solidarité), via la plateforme de crowdfunding Ulule pour l’acquisition d’un fauteuil de soins dentaires. Une première !
Constitué en cause exceptionnelle au cours des années 1990, le sida est aujourd’hui moins présent dans l’espace public, parfois laissé à ses spécialistes. Au cours des années 1990, l’épidémie de VIH/sida a fait l’objet d’une attention proportionnelle à l’effroi suscité par cette maladie. Cette période est marquée par la prolifération des discours et des initiatives : productions artistiques, recherches, actions militantes, campagnes de prévention, levée de fonds, etc. Ce traitement exceptionnel appartient désormais au passé. L’arrivée des trithérapies, en 1996, a contribué à normaliser la maladie, aujourd’hui souvent présentée comme traitable et chronique, du moins dans les pays du Nord. Les usages des antirétroviraux, comme traitement et comme prévention, permettent de soigner les malades, de les rendre non contaminants, ou de protéger les individus séronégatifs. Ce sont ces éléments qui permettent à l’ONU d’envisager, depuis 2011 et à long terme, la « fin du sida ».
Ce récit de la fin du sida implique une conception linéaire et héroïque de médecins, d’organisation telle que le SIS – Santé Info Solidarité, progressant peu à peu dans leur lutte contre la maladie, si la mobilisation internationale, et en particulier les moyens financiers, sont à la hauteur. Ce qui n’est pas toujours le cas.
Marc Frémondière, cadre infirmier au « 190 », coordinateur des soins, interface financier et responsable des partenariats, témoigne ici des manques de moyens du centre, faisant entrevoir un monde associatif en crise. Le « 190 » est bien reconnu comme le premier centre de santé sexuelle en France, initié par l’association Sida-Info-Service, proposant un service de dépistage, de suivi et de soins, basé sur la non-discrimination et l’acceptation des modes de vie sexuelle de chacune et de chacun. Ils ont besoin d’un fauteuil dentaire pour permettre au plus grand nombre le libre accès aux soins. Car, comme le relève une étude publiée par l’Institut de veille sanitaire (InVS) (1), les chiffres montrent le VIH comme toujours actif.
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