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Que faut-il attendre d’une COP à Dubaï ?

Que faut-il attendre d’une COP à Dubaï ?

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La conférence mondiale sur le climat débute aux Émirats arabes unis ce 30 novembre. Des dizaines de milliers de personnes venues du monde entier se rendront à Dubaï cette semaine pour cette conférence annuelle des Nations unies sur le changement climatique. Ce sommet intervient dans les Émirats arabes unis, royaume du pétrole, alors que des scientifiques de renom avertissent que le monde est loin d’atteindre ses objectifs en matière de climat. Que faut-il attendre de cette COP28 ?

COP est l’acronyme de « Conference of the Parties », le mot « parties » désignant les quelque 200 pays qui ont adhéré à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques en 1992. Les diplomates de ces pays se réunissent chaque année depuis 1995. C’est la 28e fois qu’ils se réunissent, du 30 novembre au 12 décembre, d’où le nom de COP28.

La conférence se tiendra à l’Expo City Dubaï, qui se présente comme une « mini-ville » futuriste avec des appartements, des restaurants et d’autres attractions. Le site est situé au sud-ouest du centre de Dubaï, une ville aux multiples contradictions climatiques, avec des pistes de ski couvertes sur des kilomètres d’immenses parcs solaires.

Des dizaines de dirigeants mondiaux, dont le bilan climatique est variable, ont déclaré qu’ils seraient présents. Parmi eux figurent le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui s’est engagé à mettre un terme à la déforestation de la forêt amazonienne, et le Premier ministre britannique Rishi Sunak, qui a récemment reporté les objectifs du Royaume-Uni en matière de climat en raison des inquiétudes suscitées par leur coût.

Le roi Charles III a également confirmé son intention de participer à la COP28. Mais le pape François, qui a averti le mois dernier que « le monde dans lequel nous vivons est en train de s’effondrer », a annulé son voyage à Dubaï en raison d’un traitement en cours pour une inflammation pulmonaire, a indiqué le Vatican ce 28 novembre.

Le président chinois Xi Jinping ne devrait pas participer au sommet, bien que le vice-premier ministre Ding Xuexiang et le négociateur chinois sur le climat Xie Zhenhua prévoient d’y prendre part. La guerre en Ukraine faisant toujours rage, le président russe Vladimir Poutine ne sera probablement pas non plus de la partie.

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Le président Biden ne participera pas à un sommet des dirigeants mondiaux vendredi et samedi, au début de la COP28, selon le programme officiel de la Maison Blanche publié dimanche. Il n’est pas certain que M. Biden se rende à Dubaï pour la deuxième semaine de négociations, lorsque les autres dirigeants mondiaux seront probablement partis.

Le président Emmanuel Macron sera à Dubaï vendredi 1er et samedi 2 décembre. Il était déjà à Charm El-Cheikh en 2022 et à Glasgow en 2021. Le chef de l’État y portera plusieurs objectifs : triplement des capacités renouvelables dans le monde d’ici à 2030, triplement des capacités nucléaires d’ici à 2050, accélération de la fin des financements privés pour des centrales à charbon, préservation des puits de carbone comme les forêts et démonstration du lien entre lutte contre pauvreté et engagements climatiques ou de biodiversité.

Qu’attend-on de la COP28 ?

Le principal point à l’ordre du jour est le « bilan mondial », qui vise à évaluer si le monde est sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Ce bilan a lieu tous les cinq ans et, jusqu’à présent, les diplomates ont toujours conclu que le monde n’était pas du tout sur la bonne voie.

Le point le plus épineux de l’ordre du jour est toutefois la négociation d’un nouveau fonds destiné à indemniser les pays pauvres pour les « pertes et dommages », c’est-à-dire les ravages causés par le réchauffement climatique dans le jargon de l’ONU. Lors du sommet de l’année dernière à Charm el-Cheikh, en Égypte, les pays riches ont conclu un accord historique sur la création de ce fonds. Mais depuis, elles ne sont pas parvenues à se mettre d’accord sur l’identité des contributeurs et sur le montant des contributions.

Les négociateurs devraient également s’opposer sur la question de savoir si l’accord final de la COP28 prévoit l’élimination progressive des combustibles fossiles, principaux responsables du réchauffement de la planète. Les principaux pays producteurs de pétrole sont susceptibles de s’opposer à la formulation d’une élimination progressive des combustibles fossiles et d’insister sur l’importance de la technologie de capture du carbone, qui aspire le dioxyde de carbone des installations polluantes et le stocke dans les profondeurs du sous-sol. (De nombreux défenseurs du climat considèrent cette technologie comme une fausse solution climatique qui prolonge la durée de vie des infrastructures de combustibles fossiles pour les décennies à venir).

Pourquoi un royaume pétrolier accueille-t-il la COP28 ?

Chaque année, les Nations unies répartissent les lieux des COP entre cinq régions : Afrique, Asie-Pacifique, Europe de l’Est, Amérique latine et Caraïbes, et Europe de l’Ouest. Cette année, c’était au tour du groupe Asie-Pacifique d’accueillir la COP, et les Émirats arabes unis ont présenté une candidature sans opposition en mai 2021.

Sultan Al Jaber, qui préside la branche des Émirats arabes unis chargée des énergies renouvelables et qui est également directeur général de la compagnie pétrolière nationale d’Abou Dhabi, dirige les négociations de cette année.

Son rôle sera important pour le succès ou l’échec de cette COP. Ces conférences ont déjà une longue histoire de laquelle n’émergent que quelques rares réussites. La COP de 1997 au Japon a débouché sur le protocole de Kyoto qui, pour la première fois, a défini les obligations légales des pays riches en matière de réduction des émissions. La COP de 2015 en France a débouché sur l’accord de Paris sur le climat, qui appelle à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius (2,7 degrés Fahrenheit) par rapport aux niveaux préindustriels.

La COP de 2021, qui s’est tenue en Écosse, a également été considérée comme un succès, les pays ayant pris une série d’engagements audacieux en vue de réduire davantage leurs émissions. Toutefois, de nombreux militants considèrent désormais Glasgow comme un sommet de fausses promesses, car les principales économies ne sont pas en passe d’atteindre les objectifs qu’elles se sont fixés il y a deux ans.

La COP de l’année dernière en Égypte a failli se solder par un échec, mais elle a été sauvée par l’accord conclu en fin d’après-midi sur la création d’un fonds pour les « pertes et dommages ».

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Pourquoi continuer à organiser des COP si les pays continuent à ne pas atteindre leurs objectifs en matière de climat ?

Les partisans de ces sommets affirment qu’ils restent la plus grande occasion annuelle de réunir les dirigeants du monde entier dans une même salle pour discuter du changement climatique. Ils considèrent que ces réunions sont essentielles pour accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre et protéger les nations les plus vulnérables au changement climatique, dont beaucoup se trouvent dans le Sud.

Les critiques notent toutefois que les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère terrestre ont continué à monter en flèche depuis 1995, date à laquelle ces réunions ont commencé. Les niveaux de gaz à effet de serre ont atteint un record en 2022, et « aucune fin n’est en vue », a déclaré l’Organisation météorologique mondiale ce mois-ci. Les détracteurs de ces sommets affirment également qu’ils ont été fortement influencés par le grand nombre de lobbyistes et de représentants de l’industrie des combustibles fossiles qui y ont participé au fil des ans.

Malgré cela, des progrès notables ont été accomplis depuis l’adoption de l’accord de Paris en 2015. En 2014, avant l’adoption du traité, la planète était en passe de se réchauffer de près de 4 °C d’ici à la fin du siècle, un résultat largement considéré comme catastrophique. Aujourd’hui, les engagements les plus fermes des pays en matière de climat mettraient la planète sur la voie d’un réchauffement de 2,5 °C d’ici à 2100, ont déclaré les Nations unies la semaine dernière. Un chiffre encore loin de l’objectif de 1.5°C pris à Paris en 2015.

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