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Degrés bleus: récupérer la chaleur des eaux usées pour se chauffer

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Il y a de l’énergie dans l’eau et notamment dans les eaux usées, pourquoi ne pas en profiter ? Baptisé Degrés Bleus, un nouveau système de chauffage fournit une offre innovante et durable d’énergie renouvelable jusqu’ici inexploitée : les eaux usées ! Cette technologie permet de récupérer la chaleur calorifique des eaux usées et de la convertir en énergie pour le chauffage, la climatisation et l’eau chaude sanitaire. Explications sur une technologie d’avenir.
 
Suez a racheté les brevets en 2008 d’une technologie suisse existant depuis une vingtaine d’années et a lancé des procédures d’appels d’offre dans la foulée. Deux ans plus tard, la première application en France voit le jour dans le centre aquatique de Levallois. Depuis, une quinzaine d’installations ont bénéficié de cette innovation comme par exemple, le quartier de la ZAC Sainte Geneviève à Nanterre où l’équivalent de 800 logements est entièrement chauffé grâce à la récupération de la chaleur des eaux usées.
 
Les eaux usées ont un fort potentiel énergétique, elles circulent dans le réseau avec une température comprise entre 12°C et 20°C. Le système Degrés Bleus consiste à exploiter cette température pour en produire de l’énergie, en installant des échangeurs de chaleur en inox dans les canalisations d’eaux usées qui se trouvent sous les voies publiques.
Les échangeurs récupèrent la chaleur, qui est ensuite transportée à travers un réseau caloporteur vers les pompes à chaleur se trouvant dans le bâtiment à chauffer ou à refroidir. Techniquement, la pompe à chaleur démultiplie les calories et est réversible, c’est-à-dire qu’elle peut produire de la chaleur pour le chauffage ou l’eau chaude sanitaire ou, à l’inverse, rejeter la chaleur dans les eaux usées et produire du rafraichissement à travers les circuits de climatisation. « Le projet nécessite de disposer d’un flux d’eaux usées d’une population au moins équivalente à 10 000 habitants », précise Gilles Bideux, responsable Pôle Energie à la Direction de l’Ingénierie Environnementale de Suez Eau France.
 
Le procédé Degrés Bleus fonctionne sur tout type de bâtiment (piscine, hôpitaux, logements, bureaux…) mais, pour être financièrement intéressant, il faut pouvoir livrer annuellement au moins 1 000 MWh, soit l’équivalent d’une consommation annuelle d’une centaine de logements.
La réalisation des travaux dure de 4 à 6 mois en fonction de l’ampleur du projet. Il est par ailleurs souvent nécessaire d’obtenir des autorisations d’occupation du domaine public afin de placer les échangeurs.
Les clients peuvent solliciter Suez pour la mise en place de l’installation, auquel cas ils deviennent propriétaires des équipements, et leur demander d’assurer le suivi de l’installation. Ou alors, Suez peut rester propriétaire de ses équipements et contracter des délégations de service public pour vendre lui-même la chaleur aux utilisateurs du réseau de chaleur.
 
La technologie développée par Suez a pour vocation de remplacer les grandes chaudières au gaz chauffant les bâtiments à grande surface, elle produit donc une énergie verte et renouvelable qui se substitue aux énergies fossiles. Ainsi, elle contribue à la préservation des ressources et évite les atteintes à l’environnement et les émissions de gaz à effet de serre liées à leur extraction. D’autant plus qu’en utilisant la chaleur calorifique des eaux usées, Degrés Bleus valorise une chaleur produite mais perdue, à défaut d’être récupérée. « L’économie circulaire propose de limiter les pertes d’énergie, en ce sens nous cherchons à trouver d’autres ressources », commente Gilles Bideux.
 
Cette solution locale offre aux collectivités la possibilité de développer une approche territoriale de la question énergétique. Cette production énergétique décentralisée capitalise sur une ressource du territoire, insensible aux variations du marché. « Des signaux encourageants proviennent aujourd’hui des territoires, les plans carbone ou les plans de protection de l’atmosphère rédigés par les grandes agglomérations impliquent des actions concrètes et les villes cherchent aujourd’hui à produire localement leur énergie ».
 
 
Récompensée par le Grand Prix de l’Environnement d’Île-de-France en 2011, la solution Degrés Bleus tire profit d’une communication favorable. Elle a été exposée dans les « bungalows de démonstration  » installés par la mairie de Paris lors de la COP 21. De plus, «Suez a eu l’opportunité d’équiper des bâtiments emblématiques tels que le Palais de l’Elysée», souligne Gilles Bideux.
 
En mettant en place cette technologie, les clients, soucieux de l’environnement et novateurs, ont l’opportunité de verdir leur consommation d’énergie et de valoriser des territoires fortement urbanisés comme source d’énergie. Le modèle économique linéaire actuel (« extraire, produire, consommer, jeter ») montrant aujourd’hui ses limites, l’économie circulaire propose ainsi une alternative basée sur l’optimisation de l’utilisation des ressources et le bouclage des flux de matière, d’énergie, d’eau… Son fonctionnement en boucles fermées permet de développer des écosystèmes territoriaux sobres, efficients et durables.Les subventions de l’ADEME, via le Fonds Chaleur, permettent de réduire le coût de l’investissement et de rééquilibrer le prix par rapport à un approvisionnement en gaz naturel.
 
L’implantation de cette technologie est pour l’instant restreinte au rayon national mais il est prévu qu’elle s’exporte en Angleterre et en Espagne, « Nous prospectons actuellement en ce sens » renseigne Gilles Bideux.
Par ailleurs, Degrés Bleus bénéficie d’un programme de recherche autofinancé et il n’est pas exclu que de nouveaux éléments viennent améliorer l’existant. Le renchérissement des énergies fossiles où une fiscalité verte offrirait également de nouvelles perspectives d’avenir pour la compétitivité de la solution.
(Source : association Orée – Juillet 2016)
 
 

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