Pour nourrir le débat sur le projet de réglementation européenne sur les moyens de paiement, une étude a été menée par IPSOS auprès de commerçants français[1], déjà bon connaisseurs du sujet[2].
Les commerçants français des secteurs moyens et hauts de gamme acceptant des cartes de crédit déclarent soutenir une législation européenne s’appliquant de la même manière à toutes les cartes visant à réglementer les coûts d’acceptation de cartes de ces dernières.
Pour les commerçants français, American Express et Diners Club doivent être traités de la même manière que Visa, MasterCard et les systèmes nationaux dans la proposition de législation européenne sur les paiements par carte.
Parmi les principaux enseignements de cette étude, les commerçants français demandent l’égalité de traitement législative entre tous les acteurs du marché. Ils sont ainsi :
– favorables (à 53%) à une législation instaurant un plafonnement de l’interchange pour toutes les transactions réglées par carte dans l’UE uniquement si celle-ci s’appliquait à tous les réseaux de cartes. Seulement 34 % y seraient favorables si certains réseaux de cartes en étaient exclus. Si la proposition de législation devait être adoptée en l’état, plus de 28% des commerçants français déclarent qu’ils cesseraient d’accepter les cartes les plus chères ;
– satisfaits du fonctionnement des réseaux de paiements (MasterCard, Visa comme American Express)…
– estiment que les frais d’American Express sont plus élevés que MasterCard et Visa, sans différence de qualité de service : en France, 65 % des commerçants interrogés estiment les frais d’American Express « très élevés » ou « assez élevés », contre 36 % pour ceux de MasterCard et 34 % pour ceux de Visa.
Aujourd’hui, seuls les systèmes quadriparties (MasterCard, Visa, GIE Cartes Bancaires) sont concernés par le projet législatif alors que les systèmes tripartites (tel que American Express) ne sont pour l’instant pas pleinement dans le champ d’application du projet de règlement. Il n’y a en effet aucune raison objective pour que les réseaux de cartes les plus chers et les moins transparents échappent à une réglementation européenne concernant les paiements par cartes…
[1] Cette enquête repose sur 901 entretiens téléphoniques menés entre le 15 avril et le 9 mai 2014 auprès de directeurs généraux et propriétaires issus d’une sélection de secteurs d’activité dans six marchés européens (Grande-Bretagne, France, Allemagne, Espagne, Italie et Pologne). Les secteurs choisis ont été sélectionnés à partir de leur probabilité de présenter une valeur et un volume relativement élevés de transactions payées par carte de crédit (vente de billets d’avion, agences de location de voiture, grands magasins, hôtels, bijouteries, restaurants, etc.).
Au sein de chaque marché, un grand nombre d’entretiens ont été menés dans ces secteurs et auprès d’entreprises de diverses tailles. Les personnes interrogées ont été sélectionnées parl’intermédiaire du questionnaire selon leur degré de connaissance des transactions effectuées chaque jour dans leur agence ou commerce ainsi que leur connaissance des processus relatifs aux frais des cartes de paiement.
[2] Plus de trois sur quatre (79 %) déclarent connaître « beaucoup » ou « assez de choses » sur les différents frais facturés pour les différents moyens de paiement. En France, les niveaux de connaissance sont comparables, trois personnes interrogées sur quatre (75 %) indiquant connaître « beaucoup » ou « assez de choses » sur les commissions d’interchange.
Rapport étude IPSOS
Selon un nouveau sondage, 53 % des commerçants français d’une sélection de secteurs moyens et hauts de gamme estiment que la nouvelle législation actuellement à l’étude par les décideurs politiques européens et qui, si adoptée, instaurerait un plafonnement des frais appliqués aux commerçants pour l’acceptation des cartes bancaires dans l’UE, devrait être appliquée à tous les réseaux de cartes de crédit, y compris American Express et Diners Club, tandis que 34 % soutiennent la législation si celle-ci exclut les cartes American Express et Diners Club.
D’une manière générale, la majorité (55 %) des commerçants moyens et hauts de gamme seraient favorables à une législation européenne uniquement si celle-ci s’appliquait à toutes les cartes, tandis que 34 % indiquent qu’ils y seraient favorables si certaines cartes en étaient exclues.
Le sondage, réalisé pour le compte de MasterCard Worldwide par l’institut de sondages d’envergure mondiale Ipsos, intervient au moment où les décideurs politiques européens envisagent d’introduire une nouvelle législation qui, entre autres, instaurerait dans toute l’Europe de nouvelles commissions d’interchange non flexibles et modifierait l’utilisation faite des cartes de paiement par les consommateurs ainsi que leurs modalités d’acceptation par les commerçants.
Dans le cadre de ce sondage, 901 commerçants moyens et hauts de gamme ont été interrogés par téléphone entre le 15 avril et le 9 mai 2014 dans 6 pays : la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Italie, la Pologne et l’Espagne.
Les commerçants d’une sélection de secteurs de carte de crédit moyens et hauts de gamme affichent un niveau de connaissance assez élevé concernant l’ interchange. Plus de trois commerçants moyens et hauts de gamme sur quatre (79 %) déclarent connaître « beaucoup » ou « assez de choses » sur les différents frais facturés pour les différents moyens de paiement. En France, les niveaux de connaissance sont comparables, trois personnes interrogées sur quatre (75 %) indiquant connaître « beaucoup » ou « assez de choses » sur l’interchange.
Un soutien pour un plafonnement de l’interchange…
Les commerçants moyens et hauts de gamme ont été invités à réfléchir à une nouvelle proposition législative qui, si adoptée, instaurerait un plafonnement de l’interchange pour l’utilisation des cartes Visa et MasterCard partout dans l’UE mais ne s’appliquerait pas à American Express et Diners Club. En substance, la législation proposée signifierait un possible plafonnement des frais pour l’utilisation de certaines cartes de paiement et non d’autres.
Cette approche ne rencontre toutefois pas d’écho auprès de la majorité des commerçants européens moyens et hauts de gamme interrogés. Dans l’ensemble, 34 % soutiendraient une législation si celle-ci excluait certaines cartes de paiement (comme American Express ou Diners Club), tandis que 55 % des personnes interrogées dans tous les pays déclarent qu’elles soutiendraient une législation européenne visant à réguler les coûts d’acceptation des cartes de crédit seulement si celle-ci s’appliquait à tous les réseaux de cartes de crédit comme les cartes American Express et Diners Club.
En France, 53 % soutiendraient une nouvelle législation uniquement si le plafonnement s’appliquait à toutes les cartes de paiement, tandis que 34 % soutiendraient une législation excluant certaines marques comme American Express ou Diners Club.
C’est en Allemagne (66 %) que le soutien pour une législation incluant toutes les cartes de paiement est le plus élevé. Viennent ensuite l’Espagne (65 %), l’Italie (59 %), la France (53 %), la Pologne (44 %) et la Grande-Bretagne (42 %).
Utilisation des cartes de paiement et frais associés
Environ deux commerçants à forte valeur sur trois (63 %) dans les 6 pays européens acceptent American Express. Un pourcentage comparable (67 %) acceptent American Express en France.
En France, 65 % des commerçants moyens et hauts de gamme estiment les frais appliqués par American Express « très élevés » ou « assez élevés », tandis que 36 % jugent élevés les frais de MasterCard et 34 % ceux de Visa. American Express est également considéré comme la carte ayant les frais de paiement les plus élevés dans les 6 pays concernés par l’enquête ; 69 % jugent les frais d’American Express « très élevés » ou « assez élevés », contre 47 % jugeant élevés les frais de MasterCard et 46 % ceux de Visa.
Malgré la conviction que les frais appliqués par American Express sont, dans l’ensemble, plus élevés que pour MasterCard ou Visa, ces mêmes commerçants ne sont pas plus satisfaits des services et processus qu’ils ne le sont de ceux d’autres marques de cartes de crédit affichant des frais perçus comme moins élevés, à l’image de MasterCard et Visa.
Les taux de satisfaction enregistrés pour American Express sont légèrement inférieurs à ceux de Visa et au même niveau que ceux de MasterCard ; 57 % des commerçants moyens et hauts de gamme enregistrant des transactions à valeur élevée affirment être très ou assez satisfaits des processus et de l’assistance reçus de la part d’American Express, 60 % étant satisfaits de l’assistance offerte par MasterCard et 61 % de celle mise en œuvre par Visa.
Acceptation des cartes de paiement après la législation…
Si la proposition de législation devait être adoptée, 50 % des commerçants moyens et hauts de gamme de tous les pays affirment qu’ils continueront à accepter tous les moyens de paiement, tandis que 31 % déclarent qu’ils cesseraient d’accepter les cartes les plus onéreuses.
La réaction est identique en France, où 53 % des commerçants moyens et hauts de gamme interrogés affirment qu’elles accepteraient tous les moyens de paiement et 28 % qu’elles cesseraient d’accepter les cartes les plus chères.
Un intérêt pour plus d’éducation et de formation…
Enfin, deux commerçants moyens et hauts de gamme sur cinq (40 %) accueilleraient
également favorablement une formation sur la limitation des risques de fraude afin de mieux comprendre les processus associés aux cartes de débit ou de crédit.
Les pays qui trouveraient cette initiative la plus utile sont dans l’ordre l’Allemagne (49 %), la France (46 %), la Pologne (41 %), la Grande-Bretagne (34 %), l’Italie (33 %) et l’Espagne (33 %).
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Méthodologie de l’étude :
Ces résultats sont ceux d’une étude menée par l’institut de sondages d’envergure mondiale Ipsos pour le compte de MasterCard Worldwide.
Cette étude a été menée par téléphone auprès de commerçants à forte valeur définis comme suit :
– Décisionnaires sur les transactions par carte de paiement ;
– Travaillent dans un secteur de vente au détail en lien avec les voyages, les divertissements ou les produits de luxe comme la vente de billets d’avion, les agences de location de voiture, les hôtels/complexes hôteliers, les sociétés de gestion de voyages/agences de voyages, les stations-service, les restaurants, les théâtres, les musées/galeries, les bijouteries, les grands magasins et les autres commerces à forte valeur ;
– Enregistrent fréquemment en agence des transactions uniques à forte valeur effectuées par carte de paiement.
Les personnes interrogées se sont vu fournir des informations sur la question des commissions d’interchange.
« Comme vous le savez peut-être, tout type de paiement (espèces, cartes de paiement ou chèques) entraîne des frais pour le commerçant. Et lorsqu’un commerçant décide de permettre à ses clients de régler par carte de crédit, carte de débit ou carte prépayée, celui-ci négocie auprès d’une banque un accord permettant de traiter ces paiements via un réseau sécurisé en échange de frais connus sous le nom de commission d’interchange. L’interchange contribue à payer pour le réseau sécurisé, la protection contre la fraude, les garanties d’achat et la valeur dont bénéficient les commerçants en acceptant les cartes, les innovations continues et le service clients. Les sociétés qui développent et entretiennent l’aspect technologique des réseaux fixent les taux d’interchange par défaut pour l’utilisation de leurs systèmes. »