climate variability

Indoor climates, people's words

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En écho à la Conférence de Paris de 2015, les membres de la jeune entreprise de l’économie sociale et solidaire Singuliers Collectifs sont allés, dès octobre, à la rencontre de 13 habitants de la région Bretagne pour recueillir leurs ressentis, leurs vécus, leurs climats intérieurs autour de ce sujet qui nous concerne tous. En quoi se sentent-ils directement concernés par le réchauffement climatique… ou pas ? Quelles inquiétudes, quels espoirs portent-ils ? Quels changements individuels et collectifs leur semblent possibles ? Quelles paroles du « coeur » et des tripes », en contrepoint aux paroles d’experts ? Un livre est né, une exposition photographique est en cours.
 
Singuliers Collectifs a souhaité donner place à la parole citoyenne et contribuer à mettre la pensée habitante en mouvement.
La démarche des histoires de vie pratiquée par Singuliers Collectifs s’inscrit dans un courant de pensée et une éthique. Le contenu de chaque entretien individuel et chaque table ronde est enregistré, retranscrit et réécrit, avec validation finale par les participants.
Chaque femme, chaque homme a son mot à dire et contribue par son histoire singulière à l’Histoire avec un grand H.
 
Ces regards posés sur le monde, ces ressentis, réflexions, pistes d’actions, esquisses de solutions individuelles et collectives, résonneront-ils en nous ? Face aux enjeux colossaux de notre présent, qu’ils soient écologiques, démocratiques ou sociaux, n’est-il pas temps de donner place à toutes les paroles ? Par une réflexion collective autour d’un thème commun, l’enrichissement est double et la reconnaissance mutuelle : chacun se nourrit des savoirs produits par le groupe, tandis que le groupe s’enrichit du partage des savoirs individuels. Le collectif prend alors sa place dans un devenir commun, se met en mouvement et développe le pouvoir d’agir ensemble. 
 
Pour la COP 21, y a trop d’enjeux économiques derrière tout ça. C’est la possession qui est la mort de tout. Nous sommes des possédants mais c’est pas pour ça qu’on est plus heureux. Tu peux posséder, posséder mais c’est pas pour ça que tu possèdes le bonheur. Le bonheur on ne le possède pas, on le fabrique, c’est un effort. Moi je comprends pas que les citoyens ne sont pas dans la rue aujourd’hui pour dire « nous ne voulons pas ce que vous faites pour nous, nous voulons être heureux ».
Ma grand-mère disait qu’on fait partie d’un tricot et qu’on ne sait pas quelle maille on est. Quand une maille lâche, tu peux avoir un trou. Maintenant faut retricoter ce qu’on a détricoté dans notre planète.
Parole d’Elisabeth
 
Pour Anne, Paul et Thierry, les trois co-fondateurs de Singuliers Collectifs, ce projet est né de considérations communes pour les questions écologiques. Comme le dit Paul : « A force de taper dans la cagnotte Terre, qui va finir par payer l’addition ? »
En novembre 2013, Anne, Paul et Thierry ne se connaissent pas. Ils habitent le même département : le Morbihan. Leur engagement, durant deux ans dans la même formation « Histoires de vie en formation », à la faculté de Lettres et langages de l’Université de Nantes, va constituer le terreau d’où germera, en septembre 2014, l’entreprise « Singuliers Collectifs, Histoires de vie en partage ».
Au printemps 2015, ce projet « Climats intérieurs, paroles d’habitants » avait été élaboré dans l’espoir de le voir financé dans le cadre de la préparation de la COP21 de décembre 2015, à Paris. Mais ce n’était pas son heure… Il glissa dans un carton !
C’est le souvenir d’une petite phrase de son amie Maria Koleva qui poussa Thierry à suggérer l’idée de lancer Singuliers Collectifs dans l’aventure sans attendre de financement qui est actuellement en cours sur le site de crowdfunding bulbintown.com.
 

La parole aux photographes !

Pour ces paroles d’habitants, quatre photographes amateurs ont apporté leurs regards sensibles à la réalisation de l’ouvrage. 
 
Réaliser un portrait est toujours un exercice passionnant, «Climats intérieurs» nous a permis de vivre cet instant, surtout quand nous ignorons tout de la personne concernée. Nous prenons alors le temps pour la découvrir dans son univers, la mettre en confiance, voire attendre ses confidences.
Un premier contact téléphonique ou visuel nous fournit quelques informations, quelques indices propices à mettre en route notre imaginaire créatif et ébaucher une photo avant d’avoir appuyé sur le déclencheur. Ensuite, se laisser porter par la rencontre. Écouter, surtout écouter, mais aussi ne rien ignorer de l’environnement immédiat choisi par son modèle. Bien imprégné de l’échange et du décor, se laisser porter par ce temps suspendu pour que la magie opère.
Cela arrive parfois si l’interlocuteur est disponible et en communion avec nous. Un instant rare peut alors se présenter, parfois la fraction de seconde qui permettra de percer un peu de sa personnalité, de son climat intérieur et rendra la photo si particulière. C’est ce qui s’est passé avec quelques-uns de nos modèles.
Yvonnick Aubin, Daniel Poulain, Jacques Quinton (L’Objectif Redonnais)
 
Regarder une photo, c’est appeler les souvenirs qui y sont liés et c’est ce que j’aime. J’essaye de faire passer une émotion ou un message à travers ma pratique. Chaque séance m’aide à progresser, à trouver des nouvelles idées, de nouveaux lieux, à envisager des nouvelles retouches… La plupart des personnes que j’ai photographiées pendant l’aventure « Climats intérieurs » ne s’étaient jamais mises en scène devant un appareil photo et ce fut un réel plaisir pour moi de leur proposer mon point de vue photographique et de tout mettre en œuvre pour que les portraits correspondent à ce qu’elles avaient imaginé. Ma rencontre avec ces habitants de Vannes fut enrichissante : découvrir leurs ressentis avec la nature, leurs avis sur les conséquences du réchauffement climatique, ce qu’ils savent sur la nature et que je ne connaissais pas…
Klervie Breton
 
Cette rencontre avec 13 habitants de Vannes dans le Morbihan et du Pays de Redon en Ile et Vilaine a permis à Singuliers Collectifs d’apporter ainsi, à sa mesure, sa pierre à la prise de conscience générale concernant les problématiques inhérentes au dérèglement climatique, sachant que la première observation de l’effet de serre date de… 1827 ! Et ses premières analyses, de 1895. Le phénomène n’est donc pas nouveau. On ne peut pas en dire autant de la prise de conscience collective … 
 

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