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L’aube de l’humanité

Vers un projet politique et sociétal évolutionnaire, eudémonique, harmonieux et pérenne

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Les gouvernements sont dépassés par la crise sanitaire et par ses conséquences sociales et économiques, les pires à venir, dans un contexte préalable, de contestation généralisée. Dans l’opinion et sur les réseaux sociaux, apparaissent des appels – est-ce une conscience ? – à ce que le jour d’après la crise marque une rupture évolutionnaire avec ce que l’on a connu avant, tout en évitant de sombrer dans le chaos.
Dès aujourd’hui, c’est une véritable transformation de notre philosophie politique et de l’action publique, nationale et internationale qui est désormais nécessaire.
Le texte ci-dessous, est un essai de philosophie politique dont le but est de repenser et de reposer des éléments de vision politique au service d’un projet politique, d’un projet de société.

Vers un projet politique et sociétal visionnaire, évolutionnaire, eudémonique, harmonieux et pérenne

Oui, nous sommes entrés dans l’ère de la déconstruction de la société telle que nous la connaissions. Les piliers occidentaux, capitalistes, démocratiques, économiques, sociaux de notre société s’effondrent. Pour aller au-delà du discours de la collapsologie, que peut-on faire pour créer un projet politique et sociétal évolutionnaire, eudémonique, harmonieux et pérenne ? Comment transformer la volonté de changement en une énergie mondiale de transformation et d’espoir ?
Il nous faut structurer et bâtir un projet politique, de vie ensemble locale et globale, de production de bien commun et d’interactions apaisées, transcendant les peurs pour inventer un avenir meilleur.

Photographie prise le 22 mars 2020 à Paris montrant la rue de Rivoli vide le sixième jour d’un confinement strict à l’échelle nationale visant à stopper la propagation du Covid-19. Franck Fife/ AFP

Que doit-on apprendre des crises, comment doit-on gérer les prochaines et autres crises et, plus largement, comment devons-nous concevoir, agir en faveur des enjeux humains, planétaires, écologiques actuels et à venir ? Ces questions appellent des réponses à la fois individuelles et collective.

Passons de l’interconnexion et de la dépendance à la coopération, passons de l’économique au politique, à l’espoir, l’humanité et la bienveillance. Il nous faut agir et bâtir un projet de société basé sur une vision d’humanité.

Trouvons l’ESPOIR dans une humanité meilleure, restructurée sur des fondements humains, une énergie collective, du bien commun, des échanges bâtis sur le don et le contre-don, sur la puissance de l’âme humaine reliée à celle de l’humanité.

Apax pour (nous) transformer et nous élever

Aujourd’hui c’est un apax existentiel pour nos sociétés, un moment unique propice au changement.

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Abandonnons les solutions de canapé, poncifs immédiats, le rejet de faute ou de responsabilité sur d’autres et prenons individuellement et collectivement notre part de responsabilité dans la dégradation du monde : écologique, humaine, violente, de rejet, de croissance économique insoutenable…
Il nous faut donc lutter contre la peur, contre nos réflexes et mauvais instincts de renfermement pour nous protéger, avec la recherche de responsables, coupables et boucs-émissaires (migrants, juifs, arabes, homosexuels, minorités, femmes, chinois…) pour se rassurer et se déresponsabiliser ; la fermeture des frontières, inutile mais rassurante (l’autre étant le virus), protection contre la peur de manquer (surstockage des denrées alimentaires au détriment des autres), les attaques contre ceux qui cherchent, inventent et trouvent des solutions et que nos modes de voir, de pensée et d’agir du passé ne nous permettent pas d’accepter.

Or il nous faut abandonner la peur pour simplement retrouver la pensée. Pour penser à l’autre, à nous, à bâtir, pour activer l’intelligence et le long terme, la pérennité. N’oublions pas de prendre le temps collectif de l’humanité, de la solidarité et de l’entraide. Pensons et aidons les plus fragiles et vulnérables, ceux qui sont dans la rue ou, les migrants dans les camps, aux continents qui n’ont pas accès aux soins de base.
C’est à cet effort d’élévation de nous-même… qu’on appelle juste la conscience ou l’humanité, que nous pourrons enfin entrer dans l’ère de la réflexion pérenne, de la création de solutions intelligentes, de projet politique et d’actions communes bienveillantes et bienfaisantes.

Il nous faut également élever notre conscience citoyenne, collective et démocratique. Nous vivons et sommes constamment gouvernés par la peur, instillée par nos dirigeants politiques (chômage, pauvreté, terrorisme, immigration, division entre les communautés, classes socio-culturelles, …). La politique se transforme en métacommunication, les peurs sont entretenues, les émotions manipulées, les messages simplistes diffusés de manière omniprésente. Conséquences : révolte, violence, poussée des extrémismes.

Au gré de la crise sanitaire, du confinement et de la réflexion qu’elle nous demande, c’est à nous, citoyens, d’inventer et de créer de nouveaux systèmes de gouvernance démocratique basés sur bien commun, sagesse. Que l’individu veuille se faire peuple et, ce n’est pas une révolte, mais une évolution basée sur un mouvement citoyen qui va advenir.
L’enjeu est de le faire dans la coopération et pas dans le nationalisme, le rejet et le repli identitaire qui ne manqueront pas telle la vague brune de déferler et ébranler nos démocraties déjà chancelantes.

Les représentants politiques et gouvernants sont gestionnaires, clientélistes, à la traîne, dépassés et défenseurs d’un système obsolète. Or l’enjeu politique est de passer à la déconstruction créatrice. Il nous faut passer à la société du dialogue, de la coopération et de l’action. Cela appelle à une nécessité de changements profonds sur nos modèles de société, notre projet commun et sur la place de chacun dans ce projet.

La politique, le gouvernement de la cité et de la Nation, a besoin d’être repensée par une citoyenneté individuelle et collective active. Des projets locaux, nationaux et supranationaux doivent être mis en œuvre, porteurs de visions et d’actions concrètes, basées sur des identités hybrides, ouvertes et incarnées, sur une volonté d’innovation sociétale et sur un pilotage. L’Etat doit devenir entrepreneur-sociétal.

On observe déjà de nouveaux engagements individuels et collectifs pour repenser la vie et construire des projets ensemble : développement de l’entrepreneuriat sociétal, initiatives de territoires en transition, de permaculture, d’activisme citoyen, de nouvelles solidarités, bénévolat, projets associatifs, clusters et incubateurs de projets responsables, écosystèmes créatifs, nouveaux quartiers.

La question fondamentale est : comment vivre et construire ensemble une société prospère où chacun peut se réaliser individuellement et apporter sa pierre à un projet présent et un futur commun. Il faut pour cela nous aligner sur des valeurs et des pratiques de coopération.

Espoir, dignité humaine, solidarité et coopération

Les idoles changent, même ponctuellement, et c’est tant mieux. Ne sont plus valorisés les starlettes et sportifs mais les personnels soignants, ceux qui se sacrifient pour soigner les autres ou les aider, les petits et sans grade du système productif, les logisticiens, livreurs de repas, éboueurs, ou les enseignants. Les super-héros sont en blouse, à mobylette ou manutentionnaires. Ces sont les non-considérés, les petits et sans voix, les jusqu’ici sans voie ni espoir. Par notre considération, redonnons-leur l’espoir, nous en retrouvons en même temps et grandissons ensemble.

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C’est le temps de la solidarité et de l’action. Pas simplement de l’émotion et du soutien de fenêtre en applaudissement éthérés, mais de l’action pérenne au-delà des élans immédiats et positifs mais consomptifs de générosité.

Repositionnons le cadrant de nos valeurs et reconnaissons le respect dû à chacun, sa dignité, son unicité de chacun et non plus de la différence, réinterrogeons-nous sur la notion de bienfait commun et d’utilité sociétale (d’utilité pour l’humanité et dans le respect écologique de notre environnement).

Passons à la coopération véritable. Notre société, globale, mondialisée, interconnectée, a démontré que nous sommes interdépendants, que les problèmes des uns sont les problèmes des autres et que la violence engendre la violence. Il est temps de passer de l’interdépendance et de l’interconnexion à la coopération, la solidarité et à l’entraide. La lutte contre un virus, la production de masques, de produits de première nécessité appellent une coopération départie d’arrière-pensées individuelles. La solidarité produit l’efficacité et pas seulement dans la crise.

La production de vaccins, de solutions, doit, par exemple, sortir des visées mercantiles, de profit, de recherche d’intérêt individuel, de sauvegarde des seuls pays riches, ou de catégories de populations qui auraient les moyens de se prémunir de maladies ou de troubles. L’enjeu est celui d’un saut de conscience humain, d’une humanité solidaire et fraternelle à créer.

Vers un nouveau contrat social / Un projet politique

Des solutions existent partout pour un monde meilleur. Des écrits des prospectivistes aux expérimentations dans les favelas, dans nos villes, dans des lieux alternatifs ou les éco-communautés, les changements de comportement générationnels. Il nous suffit de regarder, d’apprendre ou de reprendre ce qui marche, d’ouvrir les yeux et notre pensée à tout ce dont nous n’avons pas l’habitude.

Des solutions intelligentes, disruptives, concrètes, pérennes et souvent peu onéreuses existent pour résoudre toute crise. D’un point de vue individuel et du fonctionnement des partis politiques, il faut arrêter de demander ou d’accepter des actions immédiates, ostentatoires et souvent inefficaces sous le coup de l’émotion, de l’agenda politique (apparition d’un problème ou d’une question dans l’opinion publique et dont le gouvernement doit se charger) pour prendre le temps de la réflexion, de la conséquence des actions et surtout du long terme. Cf par exemple les travaux sur la crise migratoire et la possibilité de la transformer en opportunité collective.

Les fondements et paradigmes de nos sociétés continuent de voler en éclat à la faveur de la globalisation, de la crise sanitaire, des crises financières, sociales, migratoires ou de l’avènement des enjeux digitaux. Nous sommes dans une phase chaotique qui doit être propice à la réflexion et à la création de projets politiques porteurs de sens, renouvelant les engagements individuels et collectifs et repensant les bases de notre identité individuelle, collective, nationale, et humaine.

Les enjeux consistent aujourd’hui à prévenir le fractionnement de nos sociétés, les violences et à créer un avenir commun. Le chevalier de Ramsay (Andrew Michael, écrivain et philosophe d’origine écossaise, NDLR) parlait déjà au XVIIIe siècle de la création d’une république universelle avec des principes similaires. Ce sont ceux posés par les objectifs globaux de développement durable : de la préservation de la planète, à l’évolution de la société en passant par le respect de la personne humaine. C’est-à-dire la réalisation intégrée d’un développement économique, social et environnemental basé sur l’être humain et porteur d’évolution.
Nous pouvons et devons désormais, pour ne pas subir le poids de l’économique et de la récession à venir, poser les bases d’un nouveau contrat social, sociétal et surtout d’un projet politique et humain.

Mais que voulons-nous pour nous et pour l’humanité ? Pourquoi et comment changer notre manière de vivre, d’interagir, de nous réaliser, notre manière d’enseigner, de cultiver, de consommer, de produire, d’agir comme des Humains et des citoyens d’être individuellement consommateurs ET producteurs de bien communs non marchands ?

De l’emploi à l’activité. Nous redécouvrons l’entraide internationale, la coopération (recherche), les dons (masques), l’entraide locale (aide aux personnes âgés, aux démunis). Comment ceci peut-il se prolonger ? Passons du travail à l’activité qui bénéficie aux autres. Et posons-nous la question : comment valoriser et faire vivre correctement ceux qui ont une activité non rémunérée dédiée aux autres ou à la collectivité et qui apportent du bon, du bien, du beau ?

Pour éviter la pollution, produisons localement et nationalement. Retrouvons plus d’indépendance nationale sans plus délaisser et délocaliser des productions primordiales à l’autre bout du monde.

Posons comme inaliénables et non marchands les biens primaires : eau, air, médicaments… voire secondaires. Pour ces biens, nationalisation ou plutôt « citoyennisons », effectuons un transfert de moyens de productions à l’Etat-citoyens de biens communs essentiels hors secteur marchand, comme l’industrie pharmaceutique. Préservons sans le dédier au secteur privé le système de retraite et de sécurité sociale.

Ne pas subir mais agir pour devenir (mieux). C’est le moment de passer de la compétition à la coopération. Décidons de notre futur individuel et collectif, pour prendre de nouvelle direction pour nos vies, nos pays, pour l’humanité et pour le monde. Créons ensemble les innovations sociétales et des projets à impact positif pour le plus grand nombre.
De la crise naît la solidarité, du confinement les envies de partage, alors coordonnons et développons l’entraide et essayons de nouveaux principes de vie.

Audace et nouvelle architecture sociétale

Comment peut-on individuellement mieux vivre ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Comment notre identité individuelle, notre unicité peut s’exprimer et s’affirmer de manière assertive dans une identité collective, dans une unité de projet, local et national, basé sur des valeurs partagées et incarnées, vers un nouveau républicanisme et une citoyenneté active, globale, hybride et ouverte ?

Comment passer des notions d’emploi à des notions d’activités, de production et plus de simple consommation de services collectifs ? Comment valoriser l’essentiel, le non marchand, la philanthropie, le bénévolat, l’entrepreneuriat pérenne ? Comment redéfinir et se répartir l’action citoyenne, locale, nationale et supra nationale ?

Du rejet au projet de société, notre devoir est de construire dès aujourd’hui et tous ensemble, les bases d’une démocratie pas simplement participative ou délibérative, mais véritablement agissante. Il nous appartient de bâtir une humanité meilleure pour élever l’Homme et la Société, voilà le débat, voilà le projet pour tirer parti d’une la crise, sortir du chaos et accompagner une mutation vers un avenir souhaitable.

Bâtissons un monde de possibles pour un avenir meilleur dans lequel les valeurs essentielles doivent l’emporter : solidarité, fraternité, égalité, liberté, humain, bien commun, dignité, respect, l’entraide, évolution.

Nous sommes le peuple de la terre, citoyens globaux, nous ne sommes plus guidés par la peur mais par l’audace, l’envie, les idées, les échanges et la découverte, l’expérimentation. Nous sommes des bâtisseurs d’une grande architecture commune, humaine, globale et d’un eudémonisme social.

Nous sommes prêts à nous transformer et à transformer, transmuter, sublimer nos passions tristes et nos peurs en connaissance, en bonheur collectif, en action pour nous-mêmes et pour les autres simultanément. C’est le moment du syncrétisme humaniste oriental, africain et occidental pour aboutir à une réalisation de l’individu, au sein d’une société pour la faire grandir et évoluer.

Churchill disait qu’il ne fallait jamais gâter les opportunités d’une bonne crise. Celle que nous vivons appelle une double transformation :

  • Un changement des structures fonctionnelles de notre Société afin qu’elle soit véritablement transnationale, coopérante, globale et locale, non pas synarchique, mais citoyenne avec de nouveaux modes de représentation et de gouvernance, comités de sages et représentants légitimes de la société.
  • Un changement dans nos objets et sujet de désirs et d’accomplissement individuel.

Et si nous réfléchissions à ce que nous sommes, à ce qui nous apporte de la joie, ce que nous voulons vraiment et ce que nous ne voulons plus, aux petits bonheurs et à ce qui est essentiel, la santé, respirer, gambader dans la nature et être libre, au sens que nous pouvons donner à notre existence, à ce qui nous transcende et, à ce que nous pouvons apporter au monde, aux liens que nous souhaitons tisser, réaliser, vivre, de manière posée, non frénétique, apaisée, harmonieuse, à ce que nous voulons transmettre.

Les crises, les peurs passées, la conscience de notre insignifiance et de la beauté du monde, la maladie, la mort, nous donnent la fièvre de créer et l’espoir d’Humanité. Il nous faut maintenant y contribuer et chacun y réfléchir à la manière d’y apporter sa pierre à notre édifice commun, à ce qui pourrait être une république citoyenne universelle, une société ouverte de l’élévation matérielle et morale de l’Humanité.

Au niveau mondial, prenons conscience que nous ne sommes qu’Un peuple. Ce que nous apprennent les crises : nos problèmes, notre futur sont communs. Les réflexions, solutions, actions à mettre en œuvre sont communes et pour cela, nous devons être unis.

Jusqu’ici nous avons été étrangers. Etrangers à notre humanité. Il nous faut aller vers quelque chose de primordiale et retrouver notre âme, l’âme de la terre, l’âme de l’humanité.

C’est l’aube de l’humanité.

Laura PetracheV.P. de B1-AKT Leading Sustainable Strategies & Paragon Communication
Experte en innovation et Transition design
Mentor de projets entrepreneuriaux transnationaux à impact social positif.

Et

Yannick Le Guern, Président de B1-AKT // Leading Sustainable Strategies & Paragon Communications
Fondateur du Think Tank dédié aux innovations sociétales BE-ONE
Expert en action axiologique

Photo d’entête : « La déconstruction du portrait » de KwangHo Shin

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