La Fondation Dubuffet présente l’exposition « Jean Dubuffet & Niki de Saint Phalle, Chassés-croisés » du 1er octobre 2025 au 13 février 2026. L’exposition explore les croisements thématiques clés entre Jean Dubuffet et Niki de Saint Phalle, en se concentrant sur leur approche subversive du corps féminin, leur expérimentation des matériaux, leur traitement particulier du paysage et leur ambition commune de créer des œuvres sculpturales et architecturales de grande envergure. Un face-à-face inédit entre deux expressions fortes de l’art du XXᵉ siècle — l’univers subversif et radical de Dubuffet, et la dimension poétique et engagée de Niki de Saint Phalle.
Le 1ᵉʳ octobre 2025 marque l’ouverture d’un bel événement artistique à la Fondation Dubuffet (Paris, 6ᵉ), avec l’exposition Jean Dubuffet & Niki de Saint Phalle, Chassés-croisés, qui se tiendra jusqu’au 13 février 2026. Ce dialogue s’articule à partir de liens significatifs, notamment la découverte précoce de Saint Phalle des travaux de Dubuffet au cours des années 1950 à Paris. Plus de 60 œuvres de Jean Dubuffet et de Niki de Saint Phalle issues de collections privées et publiques sont réunies pour ce tête-à-tête inédit. Ce chassé-croisé entre deux figures emblématiques de l’art d’après-guerre est organisé en partenariat avec la Niki Charitable Art Foundation (NCAF) et avec la complicité de Sophie Duplaix, conservateur au Centre Pompidou et actuelle commissaire de l’exposition « Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten » au Grand Palais.
Un voyage vibrant à la Fondation Dubuffet
Dès l’entrée, le visiteur est saisi par l’énergie du lieu. Dans les salles de la Fondation Dubuffet, au 137 rue de Sèvres, deux mondes se font face, s’observent, se défient : celui de Jean Dubuffet, maître de l’Art Brut, et celui de Niki de Saint Phalle, amazone joyeuse et rebelle. L’exposition Chassés-croisés, présentée du 1ᵉʳ octobre 2025 au 13 février 2026, propose une rencontre inattendue, où plus de soixante œuvres se répondent en un dialogue incandescent.
Quand Dubuffet griffe, Niki éclate
On avance d’abord parmi les toiles et sculptures de Dubuffet, ces surfaces rugueuses où la matière semble avoir été arrachée à la terre. Les silhouettes massives de ses « Corps de dames » imposent leur présence brute, presque primitives.
Puis, soudain, la couleur explose : les Nanas de Niki de Saint Phalle apparaissent, généreuses, délirantes, corps triomphants peints de motifs éclatants. La tension est immédiate. Là où Dubuffet griffe, gratte, malmène, Niki célèbre, rit et libère. Mais tous deux partagent une même énergie : bousculer les codes, ouvrir des chemins nouveaux.

Le jeu des oppositions
La scénographie multiplie les contrastes. Un mur sombre accueille les textures denses de Dubuffet ; juste en face, une installation joyeuse de Niki projette ses couleurs vives. Plus loin, les fameux Tirs de l’artiste – toiles martyrisées par des impacts de balles – semblent répondre aux éclaboussures terreuses de Dubuffet. Le spectateur n’assiste pas à une simple juxtaposition, mais bien à une conversation d’œuvres, une danse de différences et de ressemblances.
Une résonance contemporaine
Ce face-à-face ne se limite pas au plaisir esthétique. Il rappelle que ces deux artistes, chacun à leur manière, ont choisi la rébellion. Dubuffet en rejetant l’académisme pour célébrer l’Art Brut ; Niki en brandissant le corps féminin comme étendard de liberté. Leurs œuvres, nées dans le tumulte de l’après-guerre et des mouvements sociaux, résonnent encore aujourd’hui avec une force intacte.
En quittant l’exposition, on garde le sentiment d’avoir assisté à une joute artistique pleine d’étincelles. Dubuffet et Niki de Saint Phalle n’ont jamais cessé d’inventer, de provoquer, de libérer. Ensemble, ils offrent ici un dialogue magistral, à la fois joyeux et subversif.
La Fondation Dubuffet est sans doute l’une des rares et toutes premières institutions en France dont le fondateur est l’artiste lui-même. Jean Dubuffet a constitué sa propre fondation pour assurer le respect de son œuvre, mais également pour maintenir groupé et accessible au public un ensemble significatif de ses travaux. Les statuts de la Fondation Dubuffet ont été signés le 9 août 1973 et elle a été reconnue Établissement d’utilité publique par décret en Conseil d’État le 22 novembre 1974. Jean Dubuffet en assurera lui-même la présidence jusqu’à son décès en mai 1985. Nommée, par testament de l’artiste, titulaire de son droit moral, la Fondation Dubuffet assure le respect du nom de Jean Dubuffet, de sa qualité et de son œuvre. La Fondation est également détentrice des droits patrimoniaux, par legs de la fille de l’artiste, Isalmina Dubuffet, décédée en 2003. La Fondation Dubuffet est établie sur deux sites : l’un à Périgny-sur-Yerres dans le département du Val-de-Marne et l’autre dans le VIe arrondissement de Paris.
Exposition « Jean Dubuffet & Niki de Saint Phalle, Chassés croisés » du 1er octobre 2025 au 13 février 2026 – Fondation Dubuffet, 137 rue de Sèvres – 75006 Paris
Image d’en-tête : Jean Dubuffet, Paysage aux argus, ailes de papillons, 20,5 x 28,5 cm, 1955, Fondation Dubuffet, Paris © ADAGP, Paris / Fondation Dubuffet, Paris







