L’Unesco, l’Institut Inspire, le cabinet Agrostratégies et Prospectives, associés à une vingtaine de partenaires, ont choisi de questionner la bioéconomie les 12 et 13 décembre.
Faire du plastique à partir des déchets agricoles, utiliser la betterave pour faire des pneus, produire du biocarburant avec des algues, … tels sont les défis de la bioéconomie qui reconfigure à très grande vitesse nos modes de production à partir de la biomasse. Cette chimie verte basée sur l’utilisation du carbone renouvelable a le vent en poupe, à l’heure où il nous faut sortir de la dépendance au pétrole. Elle propose de miser sur le vivant pour faire face à l’urgence des défis démographiques, énergétiques, environnementaux et climatiques.
D’ores et déjà, avec 2 000 milliards d’euros de chiffres d’affaires, la bioéconomie représente 22 millions d’emplois en Europe dans des secteurs aussi divers que l’agriculture, la foresterie, la pêche, l’alimentation, les produits chimiques et les biocarburants (1). Elle fait l’objet d’investissements majeurs et de feuilles de route stratégiques tant de la part de l’OCDE, des Etats Unis (National Bioeconomy Blueprint) ou de l’Europe qui vient de mettre sur la table 3,8 milliards d’euros pour renforcer les partenariats public-privé.
Capitalisme vert ou mutation économique intégrant les logiques du vivant ?
Les perspectives de cette industrie « biosourcée » posent question. S’agit-il simplement de la transition d’une économie fondée sur les ressources fossiles vers une autre, fondée sur des ressources biologiques, sans se soucier des usages et des régénérations? Ou bien les acteurs comptent-ils repenser ensemble et en profondeur une nouvelle économie post-carbone ? Veut-on poursuivre la croissance économique actuelle qui conduit à la raréfaction des ressources ou bien explorer une approche nouvelle, vivante, selon des flux circulaires et sans déchets,? Comment peut-on réussir à concilier production alimentaire et débouchés industriels ou énergétiques ? Comment éviter que cette bioéconomie n’encourage l’accaparement des terres dans des pays déjà frappés par la famine ?
L’UNESCO, l‘Institut Inspire et la Cabinet Agrostratégies et Prospectives proposent de mettre ces sujets en débat avec les experts et acteurs concernés. Les 12 et 13 décembre 2013, ils réunissent les industriels, les économistes, les scientifiques mobilisés sur les programmes phares :
– Le consortium public privé (PPP) européen ou « biobased initiative » qui soutient la mise au point de démonstrateurs et d’unités industrielles (investissement 3,8 Milliards d’euros).
– Le projet européen Eurobioref qui associe trente partenaires issus de quinze pays avec un budget de 23 millions d’euros.
– Le projet PIVERT(Picardie Innovations Végétales Enseignements et Recherches Technologiques), fait partie des « Investissements d’avenir », avec un budget de 220 millions d’euros sur 10 ans.
Et en France :
– Le projet Biobutterfly, porté par Michelin, l’ADEME et Axens, (société du groupe IFP Energies nouvelles) vise à créer une nouvelle filière de production de caoutchoucs synthétiques.
– Toulouse White Biotech (TWB) est un démonstrateur préindustriel qui conçoit et construit des outils biologiques (enzymes, microorganismes, consortia microbiens…) ouvrant ainsi de nouvelles voies de production de molécules chimiques (synthons), de biopolymères, de biomatériaux, de biocarburants basées sur l’utilisation du carbone renouvelable.
Son financement par les investissements d’avenir s’élève à 20 millions d’euros.
Les ASSISSES DU VIVANT alterneront exposés, tables-rondes, débats et ateliers afin de partager les expériences et les initiatives de chacun, de confronter les conflits d’usages (alimentation, énergie, matière plastique, etc.),. Ils seront l’occasion de penser ensemble un monde vivable, de redécouvrir les fondements d’une économie non pas hors sol mais adaptée à la réalité productive du monde vivant, car selon les mots de René Passet « la bioéconomie n’est ni une discipline particulière de l’économie ni une branche particulière de l’économie, mais celle-ci toute entière ».
Parmi les intervenants :
– René Passet, auteur de L’Économique et le vivant, ancien vice président d‘ATTAC,
– Emmanuel Delannoy, directeur de l‘Institut Inspire,
– Jacques Weber, économiste et anthropologue, membre de l’Académie d’Agriculture de France et du Conseil économique pour le développement durable,
– Gilles Bœuf, président du Museum National d’Histoire Naturelle,
– Luc Guyau, ancien président du Conseil de la FAO,
– Henri de Pazzis, fondateur de Pronatura,
– Chantal Jouanno, ancienne Secrétaire d’État à l’écologie et Sénatrice de Paris,
– Christophe Rupp-Dahlem, président de l’Association Chimie du végétal, et directeur des programmes d’innovation chimie du végétal de Roquette Frères,
– Benki, leader du peuple Ashaninka (Pérou, Brésil),
– John Crowley, philosophe, section Sciences humaines, UNESCO,
– Richard Marietta, président de Nature et Progrès,
– Cyria Emelianoff, spécialiste des espaces urbains à l’Université du Maine,
– Jean-Marc Petat, de BASF France.
ACTES COMPLETS de cet événement
Entrée gratuite sur inscription : – Maud Le Guével : maud.leguevel[at]inspire-institut.org – 06 63 48 19 04
Contacts :
– Dorothée Benoit-Browaeys : d.browaeys[at]agros-prospectives-et-strategies.com – 06 14 01 76 74
– Maud Le Guével : maud.leguevel[at]inspire-institut.org – 06 63 48 19 04
– Louise Browaeys : louise.browaeys[at]gmail.com
________________________________________
(1) COMMISSION STAFF WORKING DOCUMENT, Accompanying the document “Communication on Innovating for Sustainable Growth: A Bioeconomy for Europe”.
http://ec.europa.eu/research/bioeconomy/pdf/201202_commision_staff_working.pdf