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bioéthanol
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Des déchets de betteraves, de raisin et de céréales dans votre moteur !

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Des chercheurs français de Reims ont créé une nouvelle forme de bioéthanol (alcool carburant) à partir de déchets végétaux. Jusqu’ici, ce biocarburant était fabriqué avec des céréales et légumes nécessaires à l’alimentation de la planète, ce qui posait problème.  Élaborée à partir de biomasse, la chimie du végétal s’appuie sur des procédés nouveaux pour fabriquer des produits alternatifs aux énergies fossiles.
De plus, les incitations du nouveau projet de loi de finances sont saluées par la filière française du bioéthanol estimant que ce geste positif du gouvernement va permettre d’améliorer le pouvoir d’achat des automobilistes qui adopteront ce carburant moins émetteur de gaz à effet de serre. Plus de 90 % des véhicules essence en France sont aujourd’hui compatibles avec le SP95-E10.
 
C’est au sein de l’usine Cristal Union de Bazancourt  (Marne) qu’a été fabriqué le premier litre de bioéthanol… Depuis 2009, l’usine tourne même à plein régime. Chaque année, 280 000 tonnes de bioéthanol sortent de la raffinerie verte. Une révolution dans la région, qui a été l’une des premières de France à produire ce carburant, issu de l’agriculture.
Depuis 2009, le nombre de stations services délivrant du bioéthanol a doublé. L’objectif : rouler moins cher tout en polluant moins. Surtout que le bioéthanol est vendu 78 centimes le litre contre 1 euros 30 pour l’essence. Intérêt principal pour le consommateur, soit une économie annuelle de près de 500 euros. 
Et contrairement à une idée reçue, les voitures fonctionnant au superéthanol, mais aussi à l’essence classique, ne sont pas plus chères que les voitures traditionnelles. C’est quelque cinq mille stations qui proposent désormais le SP95 E10, soit 57 % des pompes françaises.
 
Et à la différence du CO2 fossile émis par la combustion d’hydrocarbures non renouvelables (supercarburant, gazole, gaz naturel, gaz de pétrole liquéfié GPL), le CO2 issu de la combustion du bioéthanol est réputé renouvelable.
 

Etude à l’appui

 
Une étude menée en partenariat avec Ipsos auprès de 2 000 automobilistes sur le mois de novembre 2015 a montré les pratiques et attentes des Français au sujet des carburants.
Le prix du véhicule (71 %), sa consommation (48 %), sa marque (37 %), son coût d’entretien (29 %), l’esthétique (26 %) et le prix du carburant utilisé sont les principaux critères pris en considération lors de l’achat d’une automobile. L’impact sur le climat n’arrive qu’en neuvième position sur onze principaux critères.
Le sondage montre que les interviewés sont prêts à changer leur comportement pour des déplacements plus durables. Une large majorité (86 %) se déclare prête à utiliser un carburant moins polluant. Environ la moitié des sondés pourrait envisager d’utiliser davantage les transports en commun (55 %), limiter ses déplacements (54 %), acheter un véhicule électrique (49 %) ou encore utiliser le covoiturage (44 %).
Mais les vraies motivations pour changer son mode de déplacement restent les économies financières pour les trois quarts des personnes interrogées. Arrive ensuite l’idée de moins polluer (35 %) ou de gagner du temps (24 %). Lutter contre le réchauffement climatique n’arrive qu’à la cinquième position avec 19 % de taux de réponse.
 
Pour ce qui concerne plus directement le SP95 E10, environ les trois quarts des automobilistes du panel se montrent favorables à l’idée qu’il se généralise et soit davantage disponible.
 
Pompes à carburant : bioéthanol E85, SP95-E10 Image © PIERRE ANDRIEU / AFP
 
L’étude indique que 69 % des conducteurs savent identifier dans les stations les pompes qui proposent du SP95 E10, lequel représente 33 % des essences consommées en France. Aussi, 37 % des sondés savent que le SP95 E10 est moins cher de 3 centimes en moyenne que son équivalent SP95 sans bioéthanol. Un tiers des Français se disent prêts à acheter un véhicule flexfuel acceptant le SP95 E10.
La baisse des taxes sur le SP95 E10 proposée dans le projet de loi de fiances est une bonne nouvelle pour 79 % des conducteurs interrogés. L’écart de prix entre le SP95 E10 et le SP95 pourrait alors atteindre les 5 centimes. L’objectif affiché de cette mesure est ainsi de faire passer la part de marché du SP95-E10 à 50 % dans le courant de l’année 2016.
 

Une fiscalité avantageuse pour le bioéthanol

 
On vient de le lire, l’aspect économique reste primordial dans le choix de consommation des carburants. 
 
Le carburant SP95 E10, comportant au moins 10 % de bioéthanol, pourrait voir ses parts de marché augmenter grâce à la nouvelle fiscalité prévue pour janvier 2016. « L’essor du bioéthanol de première génération est donc d’actualité », déclarait Bruno Hot, président du Syndicat national des producteurs d’alcool agricole, au journal La France agricole, même si actuellement le gouvernement a plafonné à 7 % le taux d’incorporation.
Le gouvernement affiche en effet un objectif de – 40 % d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990, avec 32 % d’énergie renouvelable pour 2030. « Les biocarburants ont ainsi une place dans la stratégie nationale bas-carbone puisque les transports représentent 26 % des émissions », a expliqué Sophie Rémont, de la Direction Générale de l’Energie et du Climat.
 

Bioéthanol nouvelle génération

 
Pour diminuer la pollution, il faut inventer de nouveaux carburants. Le bioéthanol, souvent évoqué, posait jusque-là problème car il était élaboré à l’aide de légumes ou céréales nécessaires à l’alimentation de la planète comme les betteraves ou le blé. Cependant, à Reims (Marne), des chercheurs s’affairent à mettre au point un bioéthanol nouvelle génération constitué de déchets végétaux.
Histoire de ne pas empiéter sur les besoins de la filière alimentaire mais plutôt de la compléter, ces chercheurs de l‘Institut européen de la bioraffinerie de Reims Champagne-Ardenne travaillent autour d’un pôle de recherche privée : ARD (Agro-Industries Recherches et Développements).
Cette structure de recherche privée mutualisée développe des compétences dans le fractionnement et la raffinerie végétale, les biotechnologies blanches (industrielles), la chimie du végétal et les agro-matériaux, et l’environnement. 
La création de BRI (Bioraffinerie Recherches et Innovations) est une initiative d’ARD. A ce titre, ARD est devenue une plateforme d’innovation ouverte, labellisée par le pôle IAR et reconnue par le ministère en charge de l’industrie en décembre 2009. Elle dispose d’équipements de laboratoires, d’installations pilotes et d’une unité de démonstration industrielle BioDémo.
 
De nombreuses filières tentent à s’alimenter à partir de déchets ou de résidus de l’industrie agro-alimentaire, telle que celles qui récupèrent les résidus de l’activité vitivinicole avec 850.000 tonnes de marc de raisin, 1,4 million d’hectolitres de lie, et les surplus de production de vin. Une dizaine de distilleries portent un projet d’unité de fabrication de biocarburant près de Saint-Gaudens, en Haute-Garonne, via leur structure de commercialisation, Raisinor France, en partenariat avec le pétrolier français Dyneff.
Elles ont investi 10 millions d’euros dans Raisinor France Alcools, créé en novembre 2015, qui a l’ambition de transformer les éthanols produits à partir des déchets viniques en carburant de deuxième génération et qui devrait être opérationnel d’ici à la fin 2017, espèrent-elles, pour une production de 400.000 hectolitres, soit 5 % du marché français de l’éthanol. Un marché en forte progression en raison de la directive européenne qui impose une incorporation de biocarburants à hauteur de 10 % dans l’essence d’ici à 2020.
 
Pour l’Union nationale des distilleries vinicoles, qui représente les distilleries de statut privé, l’avenir passe aussi par l’extraction des tanins. Ils peuvent servir de base à la fabrication de colles à bois vertes. Ce produit a fait l’objet d’un programme de recherche au plan national et doit encore être testé avec des industriels. Une nouvelle piste de valorisation à explorer.
 

Autre promesse, le projet Futurol

 

Il s’agit de la création d’un carburant tiré des plantes, parfaitement neutre sur le plan du carbone. Cet alcool serait produit par des distilleries disséminées dans nos campagnes et ferait appel non pas au fruit de la plante, mais à sa tige et à ses feuilles. Histoire de ne pas empiéter sur les besoins de la filière alimentaire mais plutôt de la compléter.
Là est l’atout numéro un du bioéthanol cellulosique, que partage avec ses rivales la technologie Futurol : les sucres sont extraits de la tige et des feuilles, non pas des fruits ou des graines. Il n’y a plus de concurrence avec la filière alimentaire. Mais là où la technologie Futurol montre son avantage, c’est dans son extraordinaire capacité à trouver de nouveaux gisements de sucres dans la biomasse d’origines les plus diverses.
 
 
« Le procédé fonctionne avec toutes sortes de plantes et s’adapte aux types de cultures, variables d’une région à l’autre et d’une saison à l’autre », explique Anne Wagner, Présidente du Projet Futurol. « Le procédé fonctionne avec tous les déchets issus des exploitations agricoles ou forestières : de la paille, de la sciure de bois, des déchets végétaux du jardin, de la bagasse, du fourrage, etc. » Cette grande flexibilité permet de garantir l’approvisionnement en matière première — la cellulose et la lignine — tout au long de l’année et dans toutes les régions. 
 
 
La technologie Futurol doit cette flexibilité aux caractéristiques inégalées des enzymes et des levures mis au point et protégés par près de vingt-six brevets. Les enzymes sont chargés d’extraire les sucres de la cellulose, et les levures de transformer en alcool ces sucres (fermentation). « Là se situe le point de rupture de la technologie Futurol », renchérit Frédéric Martel, Directeur général du Projet Futurol. « On trouve 40 % environ de glucose dans la biomasse, contre 25 % de xylose (le sucre du bois). De ces deux types de sucres, le premier est le plus facile à extraire. Pour le second, notre partenaire Lesaffre, expert des levures et des enzymes, a mis au point une souche capable de digérer le xylose. De quoi augmenter le rendement en sucres de la biomasse. » (Source : Challenges.fr)
 
Pour réduire son impact sur l’environnement, sa dépendance aux énergies fossiles et développer de nouveaux produits et marchés, la chimie du végétal s’inscrit dans une démarche de développement durable. Demain, nos voitures pourraient très bien fonctionner grâce à tous les déchets issus de la nature, nouveaux débouchés de substitution à celui des carburants fossiles.
 
Fabienne Marion, Rédactrice en chef

Du 4 au 10 décembre 2015, la Collective du bioéthanol invite les visiteurs de Solutions COP21 à découvrir le bioéthanol au Grand Palais Paris

 

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