Une étude dirigée par le cardiologue François Carré alarme sur la baisse de capacité physique des collégiens, entraînant une hausse de l’obésité et du diabète, une tendance réversible à condition de réintroduire de l’activité dans le quotidien des élèves.
Menée par le collectif « Pour une France en forme », un groupe de médecins et d’experts formé en 2019, cette étude a été conduite auprès de plus de 9.000 collégiennes et collégiens en classe de 6e. Leur capacité physique a été mesurée à travers le test de la navette, une course sur 20 mètres avec une cadence augmentant au fur et à mesure.
Premier enseignement : la capacité physique des collégiens évaluée par la VMA (Vitesse Maximale Aérobie) s’est dégradée, les enfants testés courent moins vite, à 10,2 km/h, qu’une population du même âge il y a plus de trente ans.
Autre enseignement, après avoir scindé en deux groupes près de 6.000 élèves, les collégiens ayant bénéficié d’un entraînement spécifique ont amélioré leur performance de 4,6%, passant de 10,2 km/h à 10,6 km/h. L’autre groupe, qui n’a suivi que les deux heures standard d’EPS par semaine, a lui aussi progressé mais de manière moins nette, passant à 10,4 km/h.
« Il faut regarder les choses en face, nous sommes face à un tsunami sociétal d’inactivité physique et de sédentarité », a assuré François Carré lors de la remise officielle de cette étude dans une école primaire de Nogent-sur-Marne en présence des ministres de l’Éducation nationale et des Sports, Pap Ndiaye et Amélie Oudéa-Castéra.
« Mais cette étude contient un message d’espoir. Il va falloir remplacer du temps assis par du temps qui bouge. Et pour cela il faut que l’école aide, ce qu’elle fait avec les 30 minutes de sport proposées par jour en primaire », a assuré le cardiologue.
Depuis la rentrée, le dispositif de 30 min de sport par jour dans les écoles primaires, en plus des trois heures de sport hebdomadaires, a été généralisé à l’ensemble du territoire.
Les ministres des Sports et de l’Éducation nationale ont également annoncé le lancement d’un groupe de sportifs de haut niveau, une « équipe de France des trente minutes », qui va accompagner ce dispositif en se rendant dans les écoles.
Avec AFP