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Le cannabis altèrerait le sperme et l’ADN des futurs enfants

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La consommation de cannabis bat chaque année des records. 35 % des jeunes hommes de moins de 34 ans déclarent en fumer régulièrement*. Un petit pétard ne peut pas faire de mal pensent-ils. Pourtant, une nouvelle étude démontrerait que la substance active du cannabis altèrerait le sperme ce qui pourrait modifier l’ADN des enfants nés d’un père fumeur.
 
Plusieurs études ont déjà démontré que le cannabis réduit le nombre de spermatozoïdes. A une époque où la baisse de la fertilité masculine touche la plupart des pays occidentaux, l’information avait incité les médecins à ajouter cette drogue si répandue comme déclencheur de risque aux côtés d’autres facteurs comme les perturbateurs endocriniens ou l’environnement. Ce que l’on ne savait pas, et qui vient d’être prouvé par une étude publiée mi-décembre dans la revue médicale Epigénétics, c’est que la substance active du cannabis modifierait le sperme lui-même. Plus grave encore, ces altérations pourraient avoir des implications sur l’ADN et la santé d’un bébé potentiel.
 
Des scientifiques de l’Université Duke ont comparé le sperme de deux groupes de rats : ceux qui avaient reçu du tétrahydrocannabinol (THC), l’ingrédient psychoactif du cannabis, et ceux qui n’en avaient pas. Ensuite, ils ont comparé le sperme de 24 hommes qui fumaient de la marijuana chaque semaine à celui d’un groupe témoin qui n’en avait pas consommé plus de dix fois dans leur vie et pas du tout au cours des six derniers mois. Dans les deux cas – rats et humains – la marijuana a changé le fonctionnement des gènes dans les spermatozoïdes.
 
Il faut tout de suite préciser que les scientifiques ne parlent pas de modification de l’ADN au sens où l’on parlerait de modification du code génétique. Ils évoquent une altération des caractères épigénétiques de l’ADN.
 
L’ADN pourrait être considéré comme une liste d’instructions destinées à fabriquer des protéines ; les gènes sont des sous-ensembles de cette liste. Notre corps fabrique des petites étiquettes chimiques que les biologistes appellent groupes méthyles. Ces étiquettes sont ajoutées à notre ADN dans des régions précises. Ces produits chimiques ne transforment pas le gène mais ils affectent la façon dont il va être utilisé, comme par exemple décider quelles instructions seront suivies et lesquelles ne le seront pas. C’est ce que l’on appelle la méthylation de l’ADN. Le processus va modifier chimiquement les molécules de base de notre génome – les nucléotides – pour les orienter vers certaines fonctions. Ce procédé est largement connu et sert à dépister certains types de cancers. La méthylation ne change pas les gènes mais la façon dont ils vont s’exprimer ainsi que la nature de leur fonction.
 
L’étude publiée dans Epigenetics montre que la consommation de cannabis modifie la façon dont les gènes s’expriment. C’est pourquoi l’on parle, pour comprendre le mécanisme et certes un peu abusivement, de « reprogrammation ». Plus précisément, les chercheurs de l’université Duke ont repéré que cette altération de la méthylation affectait de nombreux gènes impliqués dans deux voies différentes. L’une est importante pour que les organes atteignent leur taille maximale, et l’autre joue un rôle dans le cancer et la suppression des tumeurs.
 
L’équipe de Duke travaille déjà sur des études de suivi. Ces changements sont-ils réversibles ? Perdurent-ils après une fécondation et pourraient-ils finir par affecter l’ADN et la santé d’un bébé potentiel ? Ils n’en sont pas encore certains mais la prudence recommande d‘éviter la consommation de cannabis au moins six mois avant un projet de future grossesse.
« Il s’agit d’une étude de petite dimension au regard de son échantillon, mais aux implications inquiétantes », explique Bobby Najari, urologue à l’université de New York Langone, qui n’a pas participé à l’étude. Comme la plupart de ses collègues médecins il conseille déjà aux hommes qui consomment régulièrement de la marijuana de réduire leur consommation en raison de l’effet sur le nombre de spermatozoïdes. « Je pense que l’un des aspects positifs importants d’une recherche comme celle-ci est qu’elle peut motiver davantage les hommes à modifier leurs comportements », ajoute-t-il. « C’est une chose de parler du nombre de spermatozoïdes, c’en est une autre quand on parle de la santé potentielle d’un enfant ».
 
* Source : OFDT – Observatoire français des drogues et des toxicomanies
 
 
Pour aller plus loin :
 
 

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