Des scientifiques sud-africains surveillent un nouveau variant du coronavirus qui possèderait un taux de mutation inhabituel et dont la fréquence a graduellement augmenté ces derniers mois, a indiqué lundi l’Institut national des maladies transmissibles d’Afrique du Sud (NICD). Faut-il vraiment s’en inquiéter ?
Le variant, connu sous le nom de C.1.2 a été signalé la semaine passée par la Plateforme de recherche, d’Innovation et de Séquençage du Kwazulu Natal (Krisp) dans une étude pas encore publiée.
Détecté pour la première fois en mai 2021, le C.1.2 descendrait du variant C.1, répertorié pour la première fois en janvier 2021. Le C.1.2 a « muté de manière substantielle » et s’éloigne davantage du virus original détecté à Wuhan « que tout autre variant détecté jusqu’à présent dans le monde entier », relate une étude de l’Organisation nationale de santé d’Afrique du sud (South Africa’s National Institute for Communicable Diseases). Ce variant aurait un taux de mutation de 41,8 mutations par an, soit un taux 1,7 à 1,8 fois plus rapide que la moyenne de tous les autres variants.
Il faut toutefois nuancer ce taux de mutation et rappeler que plus un virus est récent, plus vite il mute, ce qui paraît normal. Il n’y a donc pas de raison de s’alarmer pour l’instant mais ce variant C.1.2 mérite d’être surveillé de près. En effet, avec de nombreuses mutations dans la protéine Spike, la clé qui permet au coronavirus de pénétrer dans nos cellules, il y a des raisons de se dire que théoriquement, le variant C.1.2 pourrait avoir un avantage évolutif sur un coronavirus plus classique et devenir plus contagieux, plus résistant aux vaccins ou plus virulent que d’autres versions du coronavirus.
Alors que la majorité des infections par le Covid-19 en Afrique du Sud sont actuellement provoquées par le variant Delta – identifié pour la première fois en Inde -, C.1.2 a été détecté dans toutes les provinces sud-africaines, ainsi qu’ailleurs dans le monde, notamment en Chine, à Maurice, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni. Il n’est cependant pas assez fréquent pour être qualifié de « variant digne d’intérêt » ou de « variant inquiétant », comme le sont les variant Delta et Beta – apparu en Afrique du Sud en 2020 -, tous deux très contagieux.
Les scientifiques du NICD assurent lundi que C.1.2 n’est « présent qu’à de très faibles niveaux » et qu’il est trop tôt pour déterminer son évolution. « A ce stade, nous n’avons pas de données expérimentales pour confirmer comment il réagit, en termes de sensibilité aux anticorps », a expliqué Penny Moore, chercheuse au NICD. Mais « nous avons une confiance considérable dans le fait que les vaccins distribués en Afrique du Sud continueront de nous protéger contre les cas graves et la mort », a-t-elle ajouté.
L’Afrique du Sud est le pays le plus touché du continent africain, avec 2,7 millions de cas recensés jusqu’ici, dont 81.830 ont été fatals. Le variant Beta est à l’origine d’une deuxième vague de contaminations qui a touché en décembre et janvier le pays, désormais confronté à une troisième vague, dominée par le variant Delta.
Avec AFP
Quels sont les symptômes? Le sujet est anxiogène à souhait mais reste superficiel. Comme tout ce qui a trait au coronavirus, d’une manière générale.