À l’occasion de la Journée internationale de la diversité biologique célébrée ce 22 mai et dont le thème cette année est « Nos solutions sont dans la Nature », l’UNESCO a mis en ligne sur son site cinq échanges entre experts reconnus au plan mondial dans lesquels ils débattent des problématiques liées à la biodiversité. Parmi les sujets abordés, figure le lien existant entre la mauvaise gestion des écosystèmes et les risques de transmission de maladies contagieuses, allant jusqu’au risque de pandémie. L’irruption du Covid-19 illustre cette responsabilité de manière spectaculaire et à l’échelle mondiale.
La biodiversité est le tissu vivant de notre planète. Elle est à la base du bien-être humain présent et futur, et son déclin rapide menace aussi bien la nature que les hommes. Selon le rapport d’évaluation de la biodiversité mondiale publié en 2019 par la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) de l’UNESCO, les principaux facteurs mondiaux de perte de biodiversité sont le changement climatique, les espèces envahissantes, la surexploitation des ressources naturelles, la pollution et l’urbanisation. Le rapport mondial a démontré la responsabilité des activités humaines dans la perte de biodiversité, qui s’élève à 75 % pour les écosystèmes terrestres. Cette évaluation a également indiqué que des solutions existent et qu’il n’est pas trop tard pour agir.
Pour stopper ou inverser ce déclin, il est essentiel de transformer les rôles, les actions et les relations des personnes avec la biodiversité. De nombreuses solutions existent : Les divers réseaux, programmes et partenaires de l’UNESCO ont observé des graines positives et inspirantes de changement dans le monde entier. L’UNESCO accompagne également les États membres et leurs populations dans leurs efforts pour enrayer la perte de biodiversité en comprenant, appréciant, sauvegardant et utilisant la biodiversité de manière durable. Il est maintenant temps d’agir pour la biodiversité ! Les Nations unies ont proclamé le 22 mai Journée internationale de la diversité biologique (JIB) afin de mieux faire comprendre et connaître les questions liées à la biodiversité.
Cette journée internationale s’inscrit dans le cadre de l’année 2020 définie comme une super année pour la biodiversité, avec des événements majeurs prévus (et pour la plupart reportés à une date ultérieure) tels que le Congrès mondial de la nature de l’UICN, la 15e Conférence des parties (COP15) de la Convention sur la diversité biologique ou le Forum des Nations unies sur la biodiversité.
Les cinq débats mis en ligne
- Liens entre le coronavirus et la biodiversité : le constat scientifique
Eduardo Brondizio, Coprésident du rapport d’évaluation mondial 2019 de l’IPBES sur la biodiversité et les services écosystémiques
Elizabeth Maruma Mrema, Secrétaire exécutive par intérim de la Convention sur la diversité biologique (CBD)
Serge Morand, Chercheur CNRS-Cirad, écologue et biologiste de l’évolution
Shamila Nair-Bedouelle, Sous-Directrice générale pour le Secteur des sciences exactes et naturelles, UNESCO
Modérateur : Meriem Bouamrane – Point focal biodiversité UNESCO, programme MAB
- Rassembler autour de ce qui nous relie – quelles sont nos valeurs partagées ?
Eric Julien, Fondateur Association Tchendukua
Raphaël Mathevet, Directeur de recherche CNRS
Alice Roth, Membre fondatrice et vice-présidente de l’association Co-MAB
Hélène Valade, Directrice Développement Environnement, Louis Vuitton Moët Hennessy (LVMH)
- Quelles transformations sont nécessaires ?
Didier Babin, Président Comité national MAB France et Team leader projet post 2020 EU à Expertise France
Irene Hoffmann, Secrétaire de la Commission des ressources génétiques pour l’alimentation et l’agriculture, FAO
Paul Leadley, Chercheur Université Paris-Saclay, expert IPBES
Pierre-Yves Pouliquen, Directeur du Développement Durable de SUEZ
- Quelles sont les pistes possibles pour régénérer les écosystèmes et restaurer nos liens au vivant ?
Tim Christophersen, Coordinateur de la branche Nature pour le Climat du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et point focal pour la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes 2021-2030
David Obura, Directeur et Fondateur de CORDIO East Africa, Mombasa, Kenya
Berglind Orradóttir, Directrice adjointe du Programme de formation à la restauration des terres du GRÓ, Centre international pour le développement des capacités, l’utilisation durable des ressources naturelles et le changement sociétal de GRÓ, Reykjavik, Islande.
Sir Tim Smit, Co-fondateur du projet EDEN, Bodelva, Cornouailles, Royaume-Uni
Moderateur : Noëline Raondry Rakotoarisoa, Chef de section, Réseaux du MAB : réserves de biosphère et renforcement des capacités – Division des sciences écologiques et de la terre, UNESCO
- Partager des solutions issues de la nature
Miguel Clüsener-Godt, Directeur, Division des Sciences écologiques et de la terre, Secrétaire du programme MAB
Humberto Delgado Rosa, Directeur du capital naturel, Direction Générale de l’environnement de la Commission européenne
Mechtild Rössler, Directrice du Centre du Patrimoine mondial (CPM)
Vladimir Ryabinin, Secrétaire exécutif de la commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO, Sous-Directeur général de l’UNESCO
Modérateur : Peter Dogsé, Spécialiste de programme, Co-président de l’équipe spéciale de l’UNESCO sur le changement climatique
« Des solutions existent. L’UNESCO les recense, les analyse et surtout les fait connaître », a souligné la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, dans un message diffusé à l’occasion de la Journée internationale de la diversité biologique.
De fin mai à début juin, chaque année, l’UNESCO célèbre trois Journées internationales importantes, car elles sont l’occasion d’envisager ensemble les trois piliers systémiques du changement climatique : la biodiversité, l’environnement et les océans. Cette année, alors qu’une pandémie sans précédent frappe le monde depuis plusieurs semaines, ces journées offrent l’opportunité de rappeler une nouvelle fois que seule une démarche transversale et ambitieuse peut permettre de construire un avenir plus durable du point de vue écologique. De ces trois piliers, c’est sans doute la question de la biodiversité qui a été la plus évoquée au cours de ces dernières semaines de confinement généralisé. Le repli vers la sphère intime et la désertion de la plupart des espaces publics ont temporairement brouillé le partage de l’espace entre l’être humain et les autres espèces. »
Audrey Azoulay, Directrice générale, à l’occasion de la Journée internationale pour la diversité biologique