A quelques jours de la COP 21, un signe encourageant vient d’être donné par le Président Obama. Il vient en effet de mettre son veto au projet d’oléoduc Keystone XL destiné à joindre le réseau de pipelines qui traversent les Etats-Unis pour acheminer le pétrole du Canada vers le golfe du Mexique.
Keystone XL est un projet d’oléoduc d’une capacité de 830.000 barils par jour. Il devait courir sur 1.900 km entre l’Alberta et le Nebraska, où il serait connecté au réseau existant. Il devait relier ainsi des gisements d’hydrocarbures du Canada, au réseau existant aux Etats-Unis.
Sa construction, d’un budget estimé à 8 milliards de dollars porté par la compagnie canadienne TransCanada, permettrait d’acheminer les sables bitumineux et le pétrole brut lourd de l’Alberta jusqu’au golfe du Mexique.
Les détracteurs de Keystone XL, pressaient Obama d’opposer son veto au projet, jugeant qu’il favoriserait les émissions carbonées et irait donc à l’encontre de la lutte contre le réchauffement climatique. Les associations écologistes dénonçaient notamment les techniques d’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta, responsables de rejets massifs de gaz à effet de serre.
« L’Amérique est désormais un leader mondial à l’heure d’adopter des actions décisives pour combattre le changement climatique. Franchement, approuver le projet aurait entamé ce leadership mondial« , a assuré le président américain, avant d’annoncer officiellement qu’il se rendrait à Paris pour participer à la conférence mondiale sur le climat COP21, qui s’ouvre le 30 novembre pour deux semaines.
« Dans trois semaines à partir d’aujourd’hui, j’attends avec impatience de rejoindre mes homologues du monde entier à Paris, où nous allons tous nous rassembler autour d’un cadre ambitieux pour protéger la seule planète que nous ayons« , a dit Barack Obama.
« Et si nous voulons prévenir les effets du changement climatique, le temps de l’action est maintenant, et pas plus tard ou un de ces jours, mais ici et maintenant ».
« Je suis optimiste sur ce que nous pouvons accomplir ensemble« , a-t-il relevé.
Keystone XL est au cœur d’une lutte politique entre l’industrie pétrolière et les défenseurs de l’environnement. Hillary Clinton, favorite de la primaire démocrate, s’est récemment rangée dans le camp des opposants au projet, alors que la plupart des candidats à l’investiture républicaine en sont au contraire partisans.
La compagnie canadienne porteuse du projet aurait souhaité reporter les décisions après la mandature d’Obama dans l’espoir qu’un républicain soit élu à la présidence américaine et qu’il n’entrave pas le projet.
Bien que le projet soit mort pour l’instant, la décision de l’administration Obama ne sera sans doute pas le point final de cette saga. Les bailleurs de fonds du projet pourraient en effet se tourner vers les tribunaux pour s’opposer à la décision, et le Congrès, sous contrôle républicain, pourrait tenter d’outrepasser la décision présidentielle, bien que de tels efforts aient échoué par le passé. Le projet pourrait également être revu en 2017 si un républicain est élu à la Maison-Blanche et invite TransCanada à faire une nouvelle demande.
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