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Détérioration du climat

La détérioration climatique risque d’être plus forte et plus rapide que ce que la plupart imaginent

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C’est par ces mots que Laurent Fabius, l’ex-ministre français des Affaires étrangères et président de la COP21 tire la sonnette d’alarme à la veille de l’ouverture de la COP22 à Marrakech au Maroc. « Il y a alerte rouge » ajoute-t-il dans une interview au Journal du dimanche du 6 novembre.
 
 « L’accord de Paris est une réussite exceptionnelle, mais ce n’est pas assez (…). Il faut donc à la fois appliquer concrètement cet accord et accélérer : la prochaine grande étape doit être 2018 », ajoute le président du Conseil constitutionnel. « Heureusement, il existe des signes très positifs. L’entrée en vigueur rapide de l’accord, avant la COP22 de Marrakech, en est un. Positifs aussi, deux accords mondiaux intervenus en octobre : celui limitant l’émission de gaz à effet de serre dans l’aviation civile, et celui sur les HFC qui réduit pour la première fois l’utilisation de ces gaz très polluants », poursuit Laurent Fabius.
 
Au-delà des mots et de l’apparent consensus politique sur la nécessité d’accélérer la lutte contre le changement climatique, le monde économique est-il réellement en train d’opérer un tournant vers un modèle de moins en moins émetteur de CO2 ? Des signaux vont dans le bon sens, d’autres non. État des lieux :

Des signaux encourageants :

– MAITRISE DES ÉMISSIONS
Les émissions du secteur énergétique (2/3 des émissions mondiales) ont stagné en 2015 pour la 2e année consécutive, avec une croissance économique mondiale de 3%, confirmant l’amorce d’un découplage.
 
– RECORDS DANS LES RENOUVELABLES
Avec 286 milliards de dollars investis et 153 nouveaux gigawatts installés, 2015 a été une année record pour les énergies renouvelables, notamment dans les pays émergents. Les prévisions pour 2020 ont été revues à la hausse. Elles représentent actuellement 15% de la production d’énergie et 23% de la production d’électricité.
 
– CHUTE DU COUT DU SOLAIRE
Entre 2009 et 2015, le coût du solaire a chuté de 80%. Cette énergie est devenue compétitive par rapport au gaz et au charbon dans certains pays (Chili, Émirats, Inde, etc.). Une centrale à Abou Dhabi détient le record du mégawattheure solaire le moins cher : environ 23 dollars.
 
– PRODUIRE EN CONSOMMANT MOINS
Selon l’Agence internationale de l’énergie, l’intensité énergétique (quantité d’énergie par unité de PIB), ne cesse de baisser (- 1,8% en 2015), une conséquence des 221 milliards d’euros investis dans l’efficacité énergétique l’an dernier.
 
– VERS LA FIN DES HFC
La communauté internationale a décidé mi-octobre d’éliminer progressivement les hydrofluorocarbures (HFC), des gaz extrêmement nocifs pour le climat, utilisés dans les réfrigérateurs et climatiseurs. Les pays riches devront avoir réduit de 10% leur consommation en 2019 et 85% en 2036. La Chine, plus grand producteur mondial de HFC, ou l’Inde, ont obtenu d’entamer leur transition plus tard.
 
– LE PRIX DU CARBONE FAIT SON CHEMIN
Présente dans certaines zones (Europe, Californie), la taxation du carbone se diffuse. Le Canada a annoncé un prix plancher pour 2018 et la Chine, après des expérimentations dans des provinces, doit lancer un marché national l’an prochain.
Selon l’institut CDP, 29% des plus grandes entreprises mondiales cotées (sur un panel de 1.000) utilisent un prix du carbone interne pour évaluer leurs investissements.
 
– 100% RENOUVELABLES
De grandes villes lancent des plans d’action pour devenir « 100% énergies renouvelables » : Barcelone mise sur le solaire et les réseaux de chaleur, Francfort a un vaste programme d’efficacité énergétique (rénovation, nouvelles technologies) et dix réseaux de chaleur. San Francisco, San Diego, Fukushima, Copenhague, Munich, etc. sont aussi sur cette voie.
Des groupes comme Apple ou Ikea s’engagent aussi sur ce chemin. Google a investi plus d’un milliard d’euros dans l’éolien, le solaire ou la biomasse.
 
– LA FINANCE AU VERT
Les obligations vertes pour financer des projets à vocation environnementale sont en pleine croissance : 42 milliards de dollars l’an dernier, elles devraient atteindre 80 milliards en 2016 selon l’agence Moody’s. Mais cela représente toujours moins de 0,5% du marché mondial de la dette. La France lancera l’an prochain la première obligation verte d’État.
 
– OBAMA CONTRE KEYSTONE XL
Le projet d’oléoduc géant entre le Canada et les États-Unis, qui devait transporter des sables bitumineux de l’Alberta, a été bloqué par le président américain.

Des signaux préoccupants :

– TROP DE CHARBON
350 GW de capacités électriques au charbon sont en construction dans le monde et 930 en projet, selon l’institut de recherches CoalSwarm, des chiffres incompatibles avec l’objectif de 2°C de réchauffement.
A contrario, la consommation a baissé en 2015 dans les pays du G20 (-2,5%), et encore plus en Chine (-3,7%), qui concentre la moitié de la consommation mondiale. Des investisseurs commencent à se détourner de ce secteur (banques, fonds souverain norvégien, fonds de pension).
 
– LES FOSSILES TOUJOURS SUBVENTIONNES
Les subventions accordées chaque année aux énergies fossiles (allègements fiscaux, soutiens à l’activité pétrolière, etc.), ont dépassé 500 milliards de dollars (2010), selon l’OCDE et l’AIE.
 
– L’ARCTIQUE TOUJOURS MENACE
Si plusieurs pétroliers ont renoncé à y prospecter du fait des prix du baril très bas, la Norvège a attribué en mai des licences à 13 compagnies pétrolières dans cette zone.
 
– TRUDEAU SOUTIENT UN OLEODUC CONTROVERSE
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a soutenu publiquement un projet controversé de doublement d’un oléoduc d’un millier de km dans l’Ouest canadien.
 
– LE SECTEUR AÉRIEN
Un accord international conclu en octobre prévoit de plafonner les émissions du trafic aérien mais à partir de 2021 et essentiellement via une compensation des émissions plutôt qu’une réduction.
 
– SIDÉRURGIE ET TRANSPORT MARITIME A LA TRAINE
La sidérurgie (7% des émissions mondiales) n’a pas réduit ces émissions depuis dix ans et le transport maritime (2,8%) n’a pas de plan d’action.
 
 
Source : AFP
 
 

 

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