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Le vin aussi surchauffe

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La reine Élisabeth a fait planter 16 000 ceps de pinot noir, pinot meunier et chardonnay sur son domaine de Windsor afin d’y produire son propre Champagne. Un signe qui démontre royalement comment le changement climatique impacte la vigne et déplace les grands vignobles vers le nord. Alors que se tient à Bordeaux le grand salon Vinexpo, les vignerons du monde entier se posent des questions et tentent de trouver des solutions face au temps qui change.
 
Tailler la vigne, encourager la biodiversité, développer les cépages résistants… Des vignerons, réunis à Vinexpo, font assaut d’imagination pour sauver leur vin et mobiliser le monde viticole face aux catastrophes naturelles liées au réchauffement climatique.
Incendies, comme en Australie ou au Chili, grêle, gelées tardives comme en France fin avril : ces aléas climatiques devraient s’accentuer, prédit John Holdren, président de la Faculté sciences de l’environnement à Harvard, affirmant que la canicule de 2003 sera un été normal en 2040 et un été frais en 2060.
 
Même une faible hausse des températures affecte grandement le vignoble : « Les vignes sont des plantes très sensibles, elles sont comme un thermomètre », souligne Gaia Gaja, copropriétaire du domaine Gaja dans le Piémont (Italie), l’un des plus grands noms du vin.
Tous les vignobles sont concernés par le réchauffement, qui peut rendre les vins plus puissants et moins complexes aromatiquement avec des taux d’alcool plus élevés, pouvant facilement atteindre 16 à 17 degrés, ainsi qu’un manque d’acidité qui nuirait à leur équilibre.
« Nous avons besoin de grands changements« , a annoncé l’Espagnol Miguel Torres, président de Bodegas Torres, lors d’une conférence consacrée à ce sujet. « Que pouvons-nous faire ? Nous pourrions créer un groupe mondial regroupant les domaines viticoles pour agir sur la réduction des gaz à effet de serre (…) et mener un changement qui serait suivi par d’autres entreprises« .
Après l’accord de Paris, des viticulteurs ont montré qu’ils pouvaient agir individuellement et ont appelé à s’unir pour notamment faire pression sur les décideurs.
La profession possède un argument de poids, note John Holdren: « de nombreux dirigeants influents dégustent des grands crus. Si nous pouvons leur faire comprendre que leurs grands crus sont en danger, nous aurons une forte influence ! », sourit-il.

Cépages plus tardifs

Les viticulteurs ont tôt fait de s’adapter avec des initiatives individuelles, et parfois collectives comme dans la Napa Valley en Californie, mais cela a un coût.
La Maison Torres, qui a investi 12 millions d’euros dans la recherche, tente de transformer le CO2 de différentes manières — des algues au méthane — à recycler l’eau et à baisser de 25% sa consommation énergétique.
Des cépages plus tardifs reviennent aussi au goût du jour comme le petit verdot à Bordeaux qui arrivait auparavant difficilement à maturité. Au Liban, le château Kefraya replante du cinsault, plus tardif et plus acide, pour faire face à une augmentation des températures de deux degrés en 10 ans.
La sélection génétique de cépages plus résistants à la sécheresse est expérimentée, mais la qualité n’est pas encore au rendez-vous pour faire de grands vins, selon plusieurs professionnels.
 
Autre conséquence du changement climatique : la géographie des vignobles. Certaines régions viticoles pourraient disparaître et d’autres faire leur apparition. Déjà, les domaines s’organisent : la Maison Torres, présente au Chili, a acheté des terres dans le sud du pays, près des lacs, tandis que le champagne Taittinger a investi en Angleterre pour y produire dans quelques années du vin effervescent.
 
Des vignerons changent complètement leurs méthodes de travail, parfois aidés de scientifiques, pour faire pousser des « vignes résilientes« , comme les qualifie Gaia Gaja. Dans ses trois domaines italiens, aucun produit chimique n’est dorénavant utilisé, l’herbe, les féveroles ou encore l’orge sont cultivés entre les rangs pour contenir l’humidité ou favoriser la biodiversité.
Une vraie révolution que la jeune femme résume ainsi : « Notre travail ces quinze dernières années n’est plus de prendre soin des vignobles mais de prendre soin de la vie« .
 
Source : AFP
 

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