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9/10 : ce n’est pas une bonne note, c’est le nombre de déchets plastiques non recyclés dans le monde

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La production de masse de matière plastique a commencé il y a une soixantaine d’années. Dans ce laps de temps, celle-ci s’est considérablement accélérée, générant plus de 8 milliards de tonnes. Une tonne par être vivant sur cette planète ! Le problème, c’est qu’une petite dizaine de pourcent seulement de cette masse colossale est recyclée. Le reste part sous forme de déchets dans la nature et au fond des océans.
 
Les scientifiques de l’université de Georgia qui ont entrepris il y a deux ans de calculer pour la première fois la masse de plastique produite, jetée, incinérée ou enfouie à l’échelle mondiale ont été horrifiés. « Une augmentation de ce type « briserait » n’importe quel système n’y étant pas préparé » déclarait Jenna Jambeck, professeure adjointe d’ingénierie à l’Université de Géorgie, l’une des co-auteurs de cette étude. D’après les résultats de cette recherche publiée dans la revue scientifique Science Advances, la moitié des résines et des fibres présentes dans les matières plastiques ont été produites au cours des treize dernières années. La Chine représente à elle seule 28 % de la résine mondiale et 68 % des fibres de polyester, polyamide et acrylique.
 
Si le rythme actuel persiste, il y aura quelque 12 milliards de tonnes de déchets plastiques dans les dépôts d’ordures ou dans la nature d’ici 2050, soit l’équivalent de 35.000 fois la masse de l’Empire State Building de New York, prédisent les auteurs de l’étude. « La plupart des matières plastiques ne sont pas vraiment biodégradables, ce qui fait qu’elles pourraient persister des centaines voire des milliers d’années » dans l’environnement, explique Jenna Jambeck : « Nos estimations montrent la nécessité de mener une réflexion plus critique sur les matériaux que nous utilisons et la manière dont nous gérons nos déchets », estime-t-elle.
 

Les océans étouffés par les plastiques

Premières victimes, les océans qui croulent sous cette marée de plastique. Un rapport de Greenpeace de mars 2017 estimait que chaque minute on déverse l’équivalent d’un camion poubelle de plastiques dans la mer. D’après une étude réalisée par le Forum économique mondial et la Fondation Ellen MacArthur, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans en 2050. Ces mers de plastique ne demeurent pas en surface. Elles plongent dans les abysses. Une étude publiée en avril dernier dans la revue Science affirme que les déchets plastiques rejetés dans les océans peuvent se retrouver jusqu’à 10 000 mètres de profondeur.
 
Aucun océan n’est préservé par la présence massive de plastiques qui véhiculent perturbateurs endocriniens, métaux lourds, polluants et qui sont autant de pièges pour la biodiversité, avec un impact probable sur la santé humaine. Les scientifiques parlent de « septième continent » pour désigner cette soupe de déchets plastiques dont l’épaisseur peut atteindre trente mètres et dont la surface équivaudrait à un tiers de celle de l’Europe ou six fois la France.

LIRE DANS UP’ : Ce 7ème continent qui met en danger la biodiversité des océans

 

Microparticules

Circonstance aggravante, en mer, les déchets en plastique se cassent sous l’effet du rayonnement solaire et de l’abrasion par les vagues. Les déchets plastiques se fragmentent alors en nanoparticules pour certaines 30 000 fois plus petites que l’épaisseur d’un cheveu. L’enjeu de ces nanoplastiques est lié à leur surface spécifique. En partant du postulat qu’une particule de plastique de quelques millimètres se fragmente en nano particules, une seule particule millimétrique peut former 1000 milliards de nano particules. Ainsi la surface totale de cette particule est multipliée par plusieurs dizaines de milliers.
En sachant que la répartition des déchets plastiques dans l’océan est évaluée à plusieurs millions de km2, et considérant l’échelle nanométrique, cette surface spécifique s’élève à plusieurs milliards de km2, recouvrant ainsi, en équivalence, plus que la totalité de la surface de l’océan.
 
Une autre étude publiée cette année dans la revue Nature a retrouvé des particules micro-plastiques en Arctique. Les chercheurs ont établi que le nombre de particules incrustées dans la glace est trois fois supérieur à celui trouvé par de précédentes études. L’équipe a identifié 17 types de polymères qu’on utilise dans la fabrication d’emballages plastiques ou de filtres de cigarettes.
 
Ces nanoparticules de déchets plastiques, on les retrouve partout. Ingérées par les poissons et coquillages, dans notre alimentation, et même dans l’eau de tous les robinets du monde.

LIRE DANS UP’ : Des microparticules de plastique retrouvées dans l’eau du robinet. Partout dans le monde

 

Défi planétaire

La maîtrise des déchets plastiques est devenue un défi d’ordre planétaire. Elle nous oblige à repenser la chimie du plastique, la conception des produits, les stratégies de recyclage et, en premier lieu, les comportements des consommateurs. Ce défi devrait nous interroger chaque jour sur l’obligation de sacrifier un peu de notre confort, de revenir sur de mauvaises habitudes et d’entamer de nouvelles pratiques au profit d’un environnement qui étouffe et meurt asphyxié par nos déchets.
 
 

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