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Climat : Les français font leur révolution sans les élites

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Pour 85% des français, le gouvernement n’est pas à la hauteur des enjeux environnementaux alors que 78% d’entre eux veulent que l’écologie devienne une priorité du gouvernement. Cette rentrée voit fleurir des initiatives citoyennes pour sauver le climat, et notre avenir. Marches, pétitions, appels…les initiatives sont nombreuses et prouvent que, sur ce sujet, les citoyens sont plus ambitieux que les gouvernants et une majorité d’acteurs économiques.  Au quotidien, la multiplication de petits gestes et engagements sont autant de résistances et d’espoir pour aller vers un modèle de société plus durable. Valère Corréard, auteur et journaliste, est spécialisé sur les sujets de transition individuelle en lien avec l’écologie et la consommation. Dans cette tribune, il rappelle que tous ces micro-engagements ne sont pas à prendre à la légère, il pourrait s’agir d’une révolution du bas vers le haut dans un contexte où tout le système va droit dans le mur.
 
D’après la société de sondages Elabe, « L’Opinion en direct » pour BFMTV, alors que Nicolas Hulot a annoncé sa démission fin août, le regard porté par l’opinion publique sur l’action gouvernementale en termes d’environnement est très négatif. Ce constat sans équivoque est partagé par l’ensemble des catégories de populations, y compris auprès des soutiens traditionnels d’Emmanuel Macron. A titre d’exemple, 71% de ses électeurs de 1er tour déjugent l’action du gouvernement sur le sujet de l’environnement. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont ceux qui la sanctionnent le plus largement (92%).
Par ailleurs, les Français souhaitent que l’écologie et la protection de l’environnement constituent une priorité pour le gouvernement, selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche : 78% des personnes interrogées souhaitent que l’écologie et la protection de l’environnement constituent une priorité dans l’action du gouvernement. 

LIRE DANS UP’ : Anxiété, défiance, comment les Français perçoivent-ils le dérèglement climatique ?

Climat : ces petits gestes qui peuvent tout changer

Cette rentrée de septembre met du baume au cœur des défenseurs de l’environnement. Si le départ-surprise de Nicolas Hulot a pu inquiéter, il a aussi suscité un regain de mobilisation. L’occasion de rappeler que chacun peut agir à son échelle et que ce n’est jamais vain.

LIRE DANS UP’ : Marches pour le climat partout en France et dans le monde

C’est bien une petite musique cynique jouée par les pessimistes du moment que l’on entend. Ici dans un livre, là dans un média, et régulièrement dans nos vies de tous les jours. La démonstration vise à nous faire croire que les petits gestes que nous sommes de plus en plus nombreux à adopter dans nos vies de tous les jours n’auraient qu’un effet marginal sur une transition souhaitée.
 
A quoi bon installer une multiprise pour éteindre ses appareils en veille le soir quand les industriels font tourner les machines 24 heures sur 24, pourquoi changer ses habitudes pour consommer davantage en vrac et moins produire de déchets quand les services de livraison à domicile et leurs paquets plein de plastique ont une croissance à deux chiffres, pourquoi aller travailler à vélo, quand on voit que les émissions de gaz à effet de serre de l’industrie mondiale ne cessent d’augmenter ?…A quoi bon…
 

Des élites indispensables ?

Rien ne changerait sans les élites à la manœuvre, pas de transition agricole, énergétique, de la mobilité, de l’habitat, de nos modes de consommation sans les industries, entreprises, investisseurs et gouvernants. Puisqu’à ce stade la rupture n’est pas à l’ordre du jour, nous serions juste occupés à nos petits efforts pendant que les mêmes s’enrichissent ou gouvernent et que la planète décline.
 
Cette vision est aussi pessimiste que dangereuse. Car derrière ces petits gestes, des femmes, des hommes, des jeunes ou moins jeunes, s’engagent, au cœur de leur quotidien pour ne pas céder à la fatalité. Toutes ces « petites actions » sont autant de résistances et de parcelles de liberté acquises avec engagement et résilience, car tout ou presque va dans le sens contraire d’une société sobre et durable.
 
Si nous sommes de plus en plus nombreux, au-delà des clivages politiques, culturels et sociaux, à nous retrouver dans cette volonté de changer les choses, en commençant par notre quotidien, c’est parce que ces élites qui auraient tant de pouvoir restent dans un monde qui n’a pas d’avenir, et que nous, nous en voulons un car nous sommes avant tout des parents, grands-parents, frères ou sœurs attachés à ce qui fonde toute espèce vivante : la vie.
 

Un système favorable au collectif

Dans une économie de marché structurée au sein d’un système démocratique, les consommateurs et citoyens ont tous les pouvoirs à condition d’être assez nombreux. C’est ce qui a fait de la récente marche pour le climat un signal, mais aussi ce qui a permis la croissance de l’alimentation bio, le développement des véhicules électriques ou encore l’incroyable dynamique du mouvement « zéro déchet ». C’est ni plus ni moins ce que dit Daniel Cohn-Bendit en réclamant un « sursaut collectif » en faveur de l’environnement.
 
Imaginez que demain, nous soyons une majorité à adopter ces petits gestes :
– Acheter nos produits frais auprès de producteurs locaux proposant une agriculture Bio ou en conversion ;
– Réduire notre consommation de viande ;
– Se déplacer à vélo ou en transports en commun chaque fois que cela est possible ;
– Réduire notre consommation électrique grâce à quelques astuces à portée de chacun (débrancher les appareils en veille, baisser la température d’un degré, privilégier du matériel basse consommation….) et nous abonner à une offre d’électricité renouvelable ;
– Acheter des vêtements de seconde main ;
– Réduire nos ordures ménagères avec un composteur, l’achat en vrac et des produits zéro déchet.

LIRE DANS UP’ : Si vous voulez vraiment sauver la planète, son climat et sa biodiversité, mangez moins de viande.

Comme l’explique Solange Martin, Sociologue au service « Économie et prospective » de l’Ademe, dans un article récemment publié dans UP’, « Ils [les Français] priorisent majoritairement (60 %) la modification nos modes de vie pour limiter l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre devant la réglementation étatique au niveau international (16 %), le progrès technique (10 %) ou la fatalité (13 %). »

 
Rien qu’avec ces petits gestes, les changements seraient majeurs. Notre modèle agricole serait sauvé et bien moins polluant, les émissions de gaz à effet de serre sensiblement réduites, la transition énergétique soutenue, l’industrie du textile forcée de revoir son modèle, nos modes de consommation, plus durables. Et, par voie de conséquence, les élites à la traîne suivraient fatalement le mouvement puisque le marché et les citoyens en auraient décidé ainsi.
 
 
 
Nous sommes sans aucun doute de plus en plus nombreux à essayer de changer nos modes de vie au quotidien, il ne faut pas se résigner, il ne faut pas céder un centimètre aux cyniques ou aux pessimistes. La situation est si grave qu’aucune bonne volonté ne doit être laissée sur le bas-côté.
 
Collectivement, nous pouvons porter une révolution pacifique pour aller vers un autre modèle, plus vertueux, plus sobre mais aussi plus innovant et porteur de sens. Et ce changement se fera probablement « du bas, vers le haut », contre toute attente.
 
Valère CORREARD, Journaliste et auteur
Auteur du guide pratique « Changer d’ère, l’air de rien » (Editions Rue de l’échiquier/Radio France/ 2018), il intervient comme journaliste sur France Inter, Ushuaïa TV, ID – L’info Durable
 
Pour aller plus loin
 
– Livre « RetroSuburbia » de David Holmgren, 2018, Melliodora Publishing www.retrosuburbia.com
– Livre « La révolution des métiers verts » du Collectif Adret, Editions Autrement.
 
Photo d’entête : Marche pour le climat – Nantes
 

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