Sur la ligne de Seattle et San Francisco, en parallèle du Costa Rica, New York a annoncé son objectif de réduire de 90 % sa production de déchets d’ici 2030 et de recycler ces derniers localement
Pour info, New York ne recycle aujourd’hui que 15 % des ses ordures ménagères. A savoir 8,5 millions d’habitants = 3 millions de tonnes de déchets ! Et seuls 25 % des 5,5 tonnes de déchets industriels générées chaque année seraient retraitées, selon un rapport du collectif Transform don’t trash NYC. Des résultats très éloignés de l’objectif de 40 % de déchets recyclés, que l’ancien maire Michael Bloomberg avait pourtant annoncé avoir atteint en 2011, dans le cadre du programme « PlaNYC ».
Certains nomme New York la capitale du tout jetable ! Alors qu’à San Francisco, l’on recycle déjà près 100 % des détritus et l’objectif pour 2020 et de « zéro déchets ».
Le maire de New York, Bill de Blasio, a annoncé tactiquement lors de journée de la Terre du 22 avril un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 80 % à l’horizon 2050 (vs 2005), mais aussi sa ferme volonté et engagement de réduire les déchets produits par New York de 90 % d’ici 2030. Cet engagement très ambitieux fait partie d’un programme décennal nommé OneNYC qui consiste à réduire la production de ces déchets et à en traiter un maximum à même la ville, alors que ceux-ci sont encore majoritairement transférés vers des décharges excentrées.
Pour y parvenir, le maire mise, entre autres, sur la mise en œuvre de nouveaux « flux de recyclage », ainsi que sur l’élargissement du programme de compostage de la ville à tous les foyers à l’horizon 2018. En outre, le maire souhaite limiter la vente de produits non recyclables et non compostables, en promettant des aides fiscales aux entreprises qui respecteront les objectifs du plan zéro déchets.
En France le mouvement Zéro Waste (1) est très favorable à cette décision et espère que nous aussi nous nous engagerons avec fermeté sur ce sujet : « Surtout, l’annonce de la ville de New York fait écho à l’impact global très positif des démarches “Zero Waste” menées sur d’autres territoires. Si l’enjeu environnemental est évidemment cité, ce programme d’actions est également présenté comme un levier pour lutter contre la pauvreté et le chômage et réduire à terme les coûts de gestion des déchets pour la collectivité. En Europe, les politiques de réduction à la source et de recyclage menées par plusieurs villes se sont révélées bien plus créatrices d’ emplois que l’activité traditionnelle d’élimination des déchets (création nette d’emplois et retombées positives pour certains secteurs économiques locaux) (2). Le coût de gestion des déchets y est par ailleurs maîtrisé. La province de Trévise, qui fait figure de “champion” en Europe, gère ainsi ses déchets pour un coût deux fois moins élevé que dans le reste de l’Italie (140€/hbt/an contre 280€ en moyenne).
Plusieurs succès de terrain, une tendance mondiale à l’adoption d’objectifs ambitieux, des retombées très positives attendues pour les territoires…tout semble converger pour convaincre nos collectivités de s’engager elles aussi dans des démarches “Zero Waste”. Le temps de l’action est venu ! »
Reste à savoir si les intentions seront bien suivies par des actes dans le calendrier imposé !
(1) www.zerowastefrance.org
(2) Le Bureau européen de l’environnement estime qu’en Europe, 260 000 emplois pourraient être créés uniquement dans le secteur du réemploi du mobilier et du textile entre 2014 et 2024.