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Du Roundup dans nos assiettes : oui ou non ?

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Ça y est : l’autorité européenne de sécurité des aliments, l’EFSA, vient de rendre publique son évaluation très attendue du pesticide controversé, le glyphosate, plus connu en France sous l’étiquette Roundup, l’herbicide vedette de Monsanto, et dont l’autorisation expire bientôt. Sur la base de ce rapport, c’est désormais à la Commission européenne de trancher. Le Roundup pourra-t-il encore être utilisé pendant les dix années à venir, alors qu’il avait été classé sur la liste des produits jugés “dangereux pour l’environnement” par les autorités européennes tout en restant le pesticide le plus répandu en agriculture traditionnelle ?
 
Consternation ! Le glyphosate, substance active du Roundup, ne présente pas de risque cancérigène pour l’homme, vient de statuer l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA, European Food Safety Agency). Le rapport de l’EFSA minimise les risques, concluant qu’il est « improbable que le glyphosate présente un danger cancérogène pour l’homme ». Par « improbable » faut-il comprendre « peut-être bien que oui », « peut-être bien que non » ? Cette information est un vrai pavé dans la mare.
 
Un pas en avant… deux pas en arrière ?
 
Les 115.000 consommateurs qui ont signé la pétition foodwatch en Allemagne, aux Pays-Bas et en France en collaboration avec la Ligue contre le cancer demandaient instamment à l’autorité européenne de prendre en considération l’étude du CIRC, le Centre international de recherche sur le cancer. Cette agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classait en mars dernier le glyphosate dans la catégorie des « cancérogènes probables ». La mobilisation avait porté ses fruits. Dans un courrier adressé à foodwatch, le président de l’EFSA Bernhard Url s’était engagé à tenir compte du risque cancérogène mis en lumière par l’OMS. 
 
Pourtant, force est de constater que le rapport de l’EFSA qui doit permettre à la Commission européenne de trancher pour ou contre le renouvellement de l’autorisation du glyphosate semble faire la part belle aux revendications des industriels. Même si elle a annoncé un meilleur contrôle des résidus de glyphosate dans l’alimentation, avec la mise en place d’un nouveau seuil de sécurité toxicologique, « dose aiguë de référence », soit la quantité ingérable sur une brève période de temps sans être nocive pour la santé, fixée à 0,5 mg/kg de poids corporel par jour. Mais cette innovation sera sans doute de peu d’aide pour tous les agriculteurs et jardiniers maniant imprudemment le glyphosate.
 
 
La Commission européenne sous pression 
 
Les avis des scientifiques divergent, il appartient désormais aux politiques de trancher. La Commission européenne a remis à mi-2016 sa décision qui engagera alors l’Union pour dix ans. En clair, tant que des doutes subsistent sur l’innocuité d’une substance, la priorité doit aller à la protection de la santé. Or dans le cas du glyphosate, « probablement cancérogène » selon l’OMS, les soupçons pèsent lourd et rendent inacceptable l’utilisation de ce pesticide. Nous ne voulons pas d’un renouvellement pour dix ans supplémentaires ; l’autorisation de commercialisation du glyphosate doit être purement et simplement retirée.
L’association foodwatch a décidé de ne pas s’arrêter là. Ils se sont unis à une quarantaine d’organisations européennes de la société civile (Amis de la Terre, Générations Futures, Greenpeace, Réseau Environnement Santé, la Ligue contre le cancer…) pour faire pression sur la Commission.
 
Le glyphosate est l’herbicide le plus largement utilisé dans le monde. Agriculteurs et particuliers français en utilisent chaque année plus de 10.000 tonnes… qui finissent dans nos assiettes, dans notre eau et l’air que nous respirons et nous exposent ainsi à un potentiel risque cancérogène.
Quand on sait que le Roundup représente 40% du chiffre d’affaires de Monsanto, numéro 2 mondial des semences agricoles, soit environ 1,8 milliard de dollars, on ne peut évacuer la dimension économique du dossier et le rôle du lobbying dans les dernières décisions… 
(Source: foodwatch – 23 novembre 2015)
 

Lire l’étude Séralini sur le Roundup et le maïs OGM 

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