Centre de Paris, mardi en fin de journée. Je sors du métro et me dépêche de quitter le quartier du Châtelet toujours aussi frénétique et bruyant. Après avoir traversé le boulevard Sébastopol, j’arrive dans la rue Quincampoix où se trouve parmi les galeries d’art, boutiques et bars, un café très original. Lorsque je pousse la porte de l’Anticafé, un détail attire mon attention : les clients ont presque tous un ordinateur portable ! Autre point commun : ils semblent tous âgés d’environ 20-35 ans. La génération Y dont fait partie Marilena.
Cette étudiante allemande de vingt ans me confie qu’elle vient pour la première fois. « Je suis en France depuis seulement quatre mois. Je donne des cours d’anglais. J’ai découvert ce café parce que je travaille à quelques pas d’ici. Entre deux leçons, j’ai besoin de préparer mes cours alors je viens travailler avec une amie anglaise. Cela me permet aussi de rencontrer d’autres gens.» explique-t-elle entre deux bouchées de gâteaux.
Comme elle, installés sur les tabourets ou les canapés de la salle principale, certains seuls, d’autres en groupe, les clients tapotent sur leur clavier tout en discutant et en sirotant un café. Voilà toute l’originalité de l’Anticafé. « On est différent des autres parce que chez nous, pour 2 ou 4 euros/heure vous pouvez consommer à volonté café ou thé, manger des cacahuètes et biscuits apéritif, déguster des gâteaux, croquer des fruits de saison, passer du bon temps entre amis mais aussi travailler. » explique Leonid GONCHAROV, le propriétaire de l’Anticafé, d’origine ukrainienne, qui après avoir découvert le concept en Russie a décidé de le reproduire à Paris il y a six mois. Et les clients adorent.
Pascal Jackun, consultant en formation, a trouvé dans ce café l’endroit idéal pour ses rendez-vous : « J’habite en banlieue est et mon fournisseur réside en banlieue ouest. Je devais trouver un lieu central pour nos rencontres. Grâce à des amis, j’ai découvert L’Anticafé qui m’a plu tout de suite par son caractère innovant. ».
Les lieux dédiés au networking sont de plus en plus recherchés. Et le jeune patron de 24 ans, ancien étudiant en commerce, l’a bien compris : « En plus du café, nous mettons à la disposition du client un Wifi à très haut débit, un scanner, un projecteur, une imprimante et des jeux de société. Ce concept répond à un réel besoin. Je vis à Paris depuis 3 ans et j’ai eu moi-même du mal à trouver ce genre d’endroit où me retrouver avec des amis pour discuter et travailler. »
A l’Anticafé, les groupes ont également la possibilité de réserver une ou deux tables dans le sous-sol pour des réunions ou une soirée entre amis. En plus, vous êtes autorisé à apporter vos boissons et de quoi vous restaurer sur place. Une bonne adresse pour les petites bourses des jeunes professionnels.
Qui fréquente l’Anticafé ? Selon Leonid, des jeunes, des créatifs, des étudiants ou freelance. Leur point commun : ils sont tous très actifs et aiment l’idée de se rencontrer à l’Anticafé pour partager leur expérience. Le café se lance même dans l’événementiel et met au service des start-up une permanence juridique et des conseils gratuits d’un expert-comptable. Des services qui attirent incontestablement des clients comme Maud, formatrice en hôtellerie, qui souhaite devenir consultante : « Mon ami entrepreneur m’a parlé du café. J’ai décidé d’essayer. Je suis venue d’abord une première fois repérer les lieux et aujourd’hui je viens travailler et avancer sur mon projet. J’aime beaucoup l’esprit de partage qui règne ici. ».
Après seulement six mois d’existence, Leonid GONCHAROV semble avoir gagné son pari. L’Anticafé fonctionne essentiellement par bouche à oreille mais preuve que cela lui réussit, le chef d’entreprise dirige aujourd’hui une équipe de dix personnes. Leonid souhaite déjà ouvrir un deuxième établissement à Paris et pourquoi pas d’autres dans le reste du pays. Comme quoi l’innovation, ça paie.
L’Anticafé, 79 rue Quincampoix, ouvert du lundi au vendredi de 9h à 23h, et du samedi au dimanche de 10h à 24h.
Métro : Rambuteau (ligne 11)
Téléphone : +33(0).1.73.73.10.74
http://anticafe.fr/
Chantal BAOUTELMAN, journaliste UP’ Magazine