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Donald Trump semble tenir mordicus à son mur entre les États-Unis et le Mexique. Un mur de plus dans le monde et pas l’un des moindres. Face à cette idée régressive, un collectif de designer a imaginé une autre solution et l’a proposée aux deux gouvernements concernés : créer une « écotopie », c’est-à-dire un territoire comme il n’en n‘existe nulle part ailleurs, où les habitants vivraient heureux et circuleraient à bord de l’Hyperloop, ce train futuriste né dans le cerveau fécond d’Elon Musk.
MADE est un collectif américano-mexicain composé d’ingénieurs, d’urbanistes, d’architectes et des professionnels du BTP. Il propose une autre option que celle de l’édification d’un mur. Une option qui pourrait séduire les deux pays, et peut-être même Donald Trump, entre deux instants de lucidité. Le projet a pour nom Otra Nation. C’est un territoire de 3000 km de long sur 40 km de large, situé exactement de part et d’autre de la frontière actuelle. Ce nouvel espace territorial, qui s’étendrait du golfe du Mexique à la côte californienne, regrouperait 80 millions de personnes, soit plus que la population française.
Cette Otra Nation mise sur l’innovation : « Le XIXe siècle a vu apparaître les frontières et le XXe la construction des murs. Le prochain créera des ponts entre les nations grâce à des communautés fondées sur des principes partagés de résilience économique, d’indépendance énergétique et de confiance sociale » affirment les défenseurs du projet.
Cette écotopie prévoit la création de 90 000 km2 de fermes solaires disposées dans le désert. Ces installations produiraient près de 8 millions de GWH, soit suffisamment pour fournir l’énergie solaire aux États-Unis et au Mexique. Cela créera de la richesse, des emplois et génèrera, selon les promoteurs du projet, pas moins de 3800 milliards de dollars de PIB. Cette manne ira en priorité aux habitants du territoire.
Ces derniers, composés d’américains comme de mexicains auront le statut d’ « e-resident » et bénéficieront des meilleurs infrastructures éducatives, médicales, sociales, de sport et de loisir. MADE parle d’une « co-nation partagée » : « Otra Nation serait la première co-nation partagée au monde, ouverte aux citoyens des deux pays et entretenue par le Mexique et les États-Unis. L’investissement initial ainsi que les terres seraient également fournis par les deux pays. »
Dans cette écotopie qui vise à transformer la frontière en un territoire « régénératif », un « nœud de production culturelle », sans barrières, l’économie collaborative sera privilégiée et les robots bannis. Tout comme le sera « la concurrence entre les humains ». Les promoteurs de MADE préviennent : « Les principes citoyens de la nation Otra sont construits sur le partage et la dignité. Les services de partage comme Lyft, Airbnb, VRBO seront promus, mais ceux qui cherchent à réduire l’emploi humain, comme les services de voitures autonomes, seront interdits ».
En revanche, les habitants d’Otra Nation circuleront à bord de l’Hyperloop, ce train à très grande vitesse, qui relierait les deux océans et plusieurs villes américaines comme mexicaines.
Pour construire ce nouveau pays virtuel, les promoteurs chiffrent les besoins à 15 milliards de dollars ce qui est peu par rapport au coût du mur que veut Trump : près de 22 milliards de dollars. Mais ils sont conscients que leur projet est une utopie et qu’il leur faudra beaucoup batailler pour qu’il voit réellement le jour. Mais qui sait ? L’équipe a déclaré au magazine The Verge qu’elle espère générer suffisamment d’intérêt pour déclencher un débat et susciter des votes sur son projet. Le dossier est actuellement sur le bureau des gouvernements américain et mexicain.
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