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Territoires d’outre-mer, nouveaux laboratoires open-data de la transition énergétique

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La loi sur la transition énergétique pour la croissance verte place les départements et collectivités d’Outre-mer et la Corse à la pointe du développement des énergies renouvelables. Elle leur confie aussi la responsabilité de définir leur propre programmation pluriannuelle de l’énergie, en collaboration avec l’État. Comment mieux répondre aux défis de la transition énergétique pour ces territoires quand on sait qu’en 2030, les îles françaises doivent toutes atteindre le 100% d’énergies renouvelables ?
 
L’ambition des territoires d’outre-mer (DROM) est d’atteindre 50% d’énergies renouvelables d’ici 2020 pour réussir à atteindre l’autonomie énergétique à l’horizon 2030. La Corse vise l’autonomie pour 2050, avec une étape à 40 % d’EnR dans sa production d’électricité dès 2023. Dans une étude publiée en janvier 2016, EDF soulignait une bonne progression globale des énergies renouvelables sur les îles françaises : la Corse, la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et La Réunion affichent un score de 27,3% d’énergie verte en moyenne dans leur mix électrique. C’est beaucoup mieux que l’hexagone qui se trouve à 18,7%. Mais cette statistique cache de profondes disparités entre les îles françaises.
 
En effet, en matière de transition énergétique, il semble impossible d’appliquer une stratégie globale pour les DROM : chaque territoire est différent et les freins au développement des énergies vertes ne sont pas les mêmes selon les territoires, comme le démontre l’article d’Energeek : si la Guyane fait par exemple figure de bon élève avec ses 62% d’énergie renouvelable, la Martinique arrive bon dernier du classement avec seulement 7% malgré un territoire qui enregistre l’une des densités de population les plus importantes au monde (354 habitants au km2). 
L’île de La Réunion, quant à elle, vise l’autonomie énergétique totale en 2030. Rappelons qu’il y a trente ans, la totalité de l’énergie produite à la Réunion était d’origine renouvelable. Cependant, l’île est peu à peu devenue dépendante des énergies fossiles, en raison de la forte croissance démographique : 500.000 habitants en 1980 à plus de 880.000 en 2018. L’amélioration du niveau de vie et la production hydroélectrique de plus en plus limitée ont mené le territoire à s’équiper de centrales thermiques au fioul et au charbon, afin de répondre à l’inévitable hausse de la demande. Or, les projections pour 2030 estiment la population à un million de personnes. Ce bond démographique s’accompagnera d’une nouvelle hausse de la demande d’électricité, alors que l’île s’est engagée en 2000 dans une politique énergétique visant 0 % d’émission de CO2 (Source : Feed Performances énergétiques, avril 2018).
 
L’idée dEDF est de confronter les prévisions de consommation d’électricité dans tous les territoires aux perspectives connues d’évolution des parcs de production, ce qui permettrait d’identifier les besoins en nouvelles capacités de production aux différentes échéances pour garantir un niveau adéquat de sûreté d’approvisionnement de tous les usagers sur un horizon d’au moins cinq ans.
La direction des Systèmes Energétiques Insulaires d’EDF (EDF SEI ), qui est responsable de la production d’énergie sur le territoire, a ainsi choisi de collaborer avec un éditeur web de gestion, de visualisation et de partage de données structurées, OpenDataSoft, pour mieux appréhender une nouvelle dynamique en faveur des énergies renouvelables et une meilleure efficacité énergétique.
Cette collaboration se traduit par la mise en ligne de portails Open Data pour la Corse et les territoires d’Outre-mer, ainsi qu’un portail principal qui centralise les données de l’ensemble de ces territoires insulaires. Pour quels avantages ?

Partager les données des territoires insulaires pour accélérer la transition énergétique

La loi pour une République numérique et la loi de Transition énergétique pour une Croissance Verte imposent aux acteurs de la filière énergie de rendre disponibles certaines données en Open Data. C’est le cas notamment pour EDF SEI, qui assure le service public de l’électricité (achats d’énergie, transport, distribution et commercialisation) pour la Corse et les territoires d’Outre-mer. Du point de vue électrique, ces régions constituent des systèmes isolés du réseau métropolitain, qui, de facto, produisent sur place la quasi-totalité de l’électricité qu’elles consomment, avec une part croissante d’énergies renouvelables.
L’ensemble des activités de la chaîne de valeur électrique représente une volumétrie de données très importante. Ce sont autant d’informations qu’EDF SEI souhaite échanger avec ses différents partenaires, les collectivités notamment, pour les aider à mener la planification énergétique de leur territoire. Une partie de ces données rentre par ailleurs dans le champ des données d’intérêt général que la législation demande de diffuser publiquement et gratuitement pour impliquer plus directement les citoyens, les entreprises et les chercheurs dans cette planification énergétique territoriale.
 
Cette situation a amené EDF SEI à repenser le partage de la donnée et chercher une solution lui permettant de diffuser de gros volumes de données vers des tiers spécifiques mais aussi vers le tout public, selon le degré de confidentialité et la pertinence de ces données.

Répondre aux enjeux de l’innovation par la donnée

EDF SEI propose aujourd’hui sept portails garantissant le libre accès et le libre usage de plus de 60 jeux de données relatifs aux infrastructures ainsi qu’à la production et la consommation d’électricité en Corse et dans les territoires d’Outre-mer. Les portails sont visités par plus de 10 000 utilisateurs qui téléchargent régulièrement les jeux de données. EDF SEI s’appuie également sur la plateforme d’OpenDataSoft pour expérimenter le partage de données ciblé sur des attentes spécifiques de ses partenaires.
 
Ce défi ambitieux a été relevé en quelques mois grâce aux atouts de la technologie d’OpenDataSoft qui ont permis à EDF SEI de s’approprier facilement et rapidement ses portails de données :
•             Une gouvernance des données simplifiée grâce aux sous-domaines : la plateforme permet de former un réseau de portails sans devoir répliquer les jeux de données qui composent chaque catalogue. Le portail principal EDF SEI récupère ainsi automatiquement les jeux de données des six autres sites (Corse et territoires d’Outre-mer)
•             Des informations fraîches et toujours à jour : la plateforme peut se connecter à n’importe quelle source de données (serveur, application métier, matériel connecté) pour afficher des données rafraîchies en quasi temps réel, comme par exemple un signal indiquant les périodes favorables pour la recharge des véhicules électriques.
•             Priorité à la réutilisation : les jeux de données publiés sur la plateforme sont téléchargeables dans des formats standardisés (CSV, Excel, Json, etc.). Une API (interface de programmation) est automatiquement générée pour chaque jeu de données afin que des applications puissent s’y brancher et profiter d’informations constamment à jour. Les jeux de données peuvent ainsi être réutilisés par tout le monde sans entrave technique, voire même intégrés dans d’autres plateformes open data. Comme par exemple en Corse, sur le site Opendata.Corsica.
•             La bonne donnée vers la bonne personne : des droits d’accès peuvent être appliqués finement pour qu’aucune donnée sensible ne soit diffusée largement et pour que les utilisateurs puissent avoir à disposition des données qui leur servent réellement. Cela permet à EDF SEI d’expérimenter des data lab ciblés à la demande de certains partenaires.
La démarche d’EDF SEI a permis l’émergence de synergies avec les collectivités mais aussi avec des réseaux d’énergéticiens à l’image de l’Agence ORE.
Comme l’explique Jean-Marc Lazard, Président d’OpenDataSoft, « Les acteurs de l’énergie produisent un flot considérable de données. Ces données constituent un socle informationnel indispensable pour les aider à prendre de bonnes décisions sur le terrain et accompagner les territoires dans leurs actions pour la croissance verte. »
 
Les analyses publiées en 2018 couvrent les années 2018 à 2023, sauf pour Saint-Barthélemy et Saint-Martin pour lesquels, compte tenu des événements climatiques extrêmes connus par ces territoires, les analyses ont été poussées jusqu’à 2033. Les bilans prévisionnels contribuent au débat sur la transition énergétique et au rapport au Parlement sur la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) arrêtée par le gouvernement. Leur publication constitue une source d’information neutre pour tous les acteurs de ces systèmes électriques.
 

Sébastien Ruiz, Délégué Smart Grids et préparation de l’avenir chez EDF SEI expliue que « La data est un vrai sujet d’actualité et d’avenir pour nous. Les territoires insulaires sont souvent des modèles en matière d’insertion des énergies renouvelables dans le mix énergétique. Réussir cette transition nécessite la mobilisation de tous les acteurs de ces territoires. Le succès de cette démarche de partage de connaissances et le nombre croissant d’utilisateurs nous encourage à poursuivre notre démarche d’ouverture des données avec ambition. »
 
 
Lien vers le portail principal :
•             https://opendata-corse-outremer.edf.fr
 
Lien vers les portails de chaque territoire :
•             https://opendata-corse.edf.fr
•             https://opendata-reunion.edf.fr
•             https://opendata-martinique.edf.fr
•             https://opendata-guyane.edf.fr
•             https://opendata-guadeloupe.edf.fr
•             https://opendata-iles-ponant.edf.fr
 

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