En préfiguration de la « Galerie des Ateliers », l’ENSCI-Les Ateliers accueille l’exposition Propagation de la monotonie dont la démarche est conçue par F93, une association de culture scientifique située à Montreuil, qui associe sciences, techniques et culture. À l’occasion de la semaine de la science, du 7 au 15 octobre, cette exposition « met en récit le vaste équipement scientifique qu’est le grand collisionneur de hadrons (LHC) », le plus grand accélérateur de particules au monde.
Photo : accélérateur de particules LHC
L’ENSCI-Les Ateliers, qui a vocation à former des créateurs industriels et des designers textiles généralistes dans une acception ouverte et panoptique du terme, a à cœur d’incarner la pointe la plus avancée de la présence exploratoire du design dans tous les champs de la société où s’exprime un besoin. C’est précisément cette mission qu’elle s’est assignée depuis sa création en 1982 en utilisant tous les moyens mis à sa disposition depuis lors. L’actualité, l’international, la production industrielle, l’humanitaire, l’innovation, l’espace public, constituent le panel de ses supports de transformation par l’approche du design.
Sans jamais s’ancrer durablement dans une sectorisation des savoirs et dans l’utilisation de méthodes et d’outils stéréotypés, ce dont pourrait parfois souffrir la formation du designer, l’ENSCI-Les Ateliers a toujours privilégié une vision holistique de la discipline.
Il semble aujourd’hui opportun d’offrir à l’école un lieu pour elle-même et pour l’ensemble des acteurs qui composent cette communauté proche de la création et de l’innovation par le design pour l’industrie. Il s’agit de mettre à jour un espace de rencontre, de présentation, d’échange des connaissances, qui permette de singulariser une vision du design en adéquation avec l’esprit qui souffle ici même.
Afin de préfigurer cette volonté, nous avons choisi d’accueillir, dans nos murs et dans l’attente de voir ce lieu éclore, un projet réalisé par F93, une association de culture scientifique et technique située à Montreuil.
Parmi les différents projets de recherche que mène cet organisme de médiation, Propagation de la monotonie correspond à une volonté de faire converger création, recherche et pluridisciplinarité. Cela débute par une question : comment représenter l’ineffable contenu au cœur du Grand collisionneur de Hadrons ? C’est un pari qui prolonge cette réflexion avec la réunion d’anthropologues, de vidéastes, de designers, d’artistes et de photographes afin d’aborder cette problématique de médiation technique et scientifique et finalement la faire sortir de son cadre.
L’installation présentée ici correspond au fruit de cette convergence disciplinaire à l’instar de la démarche du designer qui décentre notre point de vue et nos certitudes pour toujours résoudre une question.
Cette exposition, réalisée par F93, trouve toute sa place dans le cadre de la fête de la science qui se déroule du 7 au 15 octobre. Elle marque, par ailleurs, la volonté pour notre établissement de porter une réflexion sur le design non seulement par ce qu’elle produit, mais également par les initiatives, institutionnelles, industrielles et individuelles, remarquables qui fondent l’élaboration de notre propre pensée. »
Yann Fabès, directeur de l’ENSCI-Les Ateliers
PROPAGATION DE LA MONOTONIE – SEUL LE PASSAGE COMPTE
« « Propagation de la monotonie » est le nom donné à une démarche de culture scientifique ayant pris pour objet le Large Hadron Collider, ou grand collisionneur de hadrons, l’accélérateur de particules le plus grand et le plus puissant du monde. Cette initiative est une sorte de défi face à l’éloquence des chiffres qui entourent cet équipement scientifique : un anneau de près de 27 km de circonférence, lové 100 mètres sous terre à la frontière de la France et de la Suisse, permettant à des particules lancées à 99,99 % de la vitesse de la lumière d’entrer en collision quelque 600 millions de fois par seconde.
Défi de recherche d’abord, dans la mesure où, très vite, il a fallu revoir nos conceptions de travail : en effet, comment considérer dans le cas présent les frontières que nous avions, jusque-là, tenter d’établir entre le scientifique et le culturel, le subjectif et le « naturel », l’apparent et le réel ? Défi de conception ensuite : ne faudrait-il pas renouveler nos récits et nos approches afin qu’ils soient capables, en particulier, d’articuler un accélérateur de particules avec ce qui lui semble a priori séparés : la société, les imaginaires, l’existence ?
A l’issue d’un travail minutieux de plus de deux années, associant de multiples modes d’appréhensions (anthropologique, littéraire, visuel, graphique), une installation audio-visuelle a vu le jour. L’ensemble des personnes* ayant contribué à son élaboration aurait le sentiment d’une victoire modeste si elle permettait, ne serait-ce qu’un peu, d’accéder au LHC, cette « cathédrale » enfouie, désireuse de se connecter à la fois à l’immensité de l’univers et aux mystère de l’infiniment petit. »
Marc Boissonnade, directeur de F93
Accueil à partir de 17h30 à « La Galerie des Ateliers » de l’ENSCI – 48 rue Saint Sabin, 75011 Paris
* ont contribué à Propagation de la monotonie : Sophie Houdart (anthropologue), Grégoire Eloy (photographe), Stéphane Sautour (plasticien), Simon Goubert (musicien), Eric Jourdan (designer), Gaël Hugo (graphiste). Avec la participation de Julie Sicard (voix) et Julien Pornet (montage).
Propagation de la monotonie est une création originale de F93, centre de culture scientifique de Seine-Saint-Denis (www.f93.fr). F93 est partenaire du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.
Dans la continuité de l’exposition, une rencontre est organisée, le 12 octobre à 18h, avec Sophie Houdart (anthropologue), Stéphane Sautour (plasticien) et Grégoire Eloy (photographe), les principaux contributeurs du projet.
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