La ville d’Issy-les-Moulineaux dans les Hauts-de-Seine (92) intègre un nouveau projet européen pour faciliter la mobilité urbaine.
Parce que la Ville de demain s’élabore aujourd’hui et qu’elle compte bien tirer profit de toutes les possibilités offertes par le numérique pour améliorer la vie quotidienne, la Ville d’Issy-les-Moulineaux participe, via la SEM IssyMédia, à un nouveau projet co-financé par la Commission Européenne, ECIM (European Cloud Marketplace for Intelligent Mobility).
Les objectifs du projet ECIM
70% de la population de l’Union Européenne vivent en ville, la mobilité urbaine rencontre de nombreux problèmes : embouteillages chroniques (dont le coût est estimé à 80 milliards d’euros par an (1)), mauvaise qualité de l’air, niveaux élevés de bruit et d’émissions de CO2, etc.
Selon la Commission européenne, « un changement radical est nécessaire ».
Le projet ECIM prévoit d’utiliser le cloud pour permettre aux villes et aux entreprises de développer, déployer ou vendre des applications de mobilité urbaine. Grâce à ECIM, les innovateurs pourront tirer parti d’une « place de marché » en ligne pour y associer leurs propres applications répondant aux défis de mobilité que rencontrent les villes : des embouteillages aux problèmes d’accessibilité en passant par la pollution. Ils pourront aussi utiliser un catalogue de services pour créer de nouvelles solutions, combinées et innovantes.
A titre d’exemple, ECIM pourrait permettre de nous déplacer plus facilement dans une ville encombrée en choisissant le moyen de transport le plus efficace au moment précis où on en a besoin, en recevant des mises à jour sur le trafic, en orientant les automobilistes vers les places libres de stationnement, en estimant le temps de trajet à l’avance et en
nous guidant vers notre destination grâce à notre smartphone.
Les Partenaires du projet
Venant de toute l’Europe, plusieurs partenaires se sont réunis à Bruxelles en janvier dernier pour le lancement du projet. ECIM rassemble quatorze partenaires dont un éventail de PME innovantes européennes travaillant sur la mobilité telles que BePark, PayByPhone, CEN Group, et Mobile-For, originaires de six pays – Belgique, Royaume-Uni, France, Luxembourg, Grèce et Espagne.
La sélection d’Issy-les-Moulineaux parmi les villes pilotes pour ces nouveaux projets s’inscrit dans sa stratégie de développement « smart city », déjà illustrée par le projet IssyGrid dans le domaine des smart grids.
Issy-les-Moulineaux, ville innovante ?
Pionnière en France dans l’utilisation des technologies de l’information et de la communication, la ville d’Issy-les-Moulineaux serait donc un véritable laboratoire des nouveaux usages au bénéfice de la population et de son développement économique.
Pour exemple, le trafic de transit de la ville qui représente la moitié du trafic automobile franciliens aux heures de pointe, débouche sur le tronçon le plus congestionné du pays (la partie du périphérique située entre la porte de St Cloud et la porte d’Orléans) ou sur la Nationale 118, l’un des trois axes les plus fréquentés aux heures de pointe. “C’est d’une vision
globale dont nous avons besoin car, bien évidemment, le problème ne s’arrête pas aux frontières administratives de nos communes et la réponse ne peut se limiter à des mesures traditionnelles, comme l’élargissement des infrastructures routières existantes » rappelle le député-maire, André Santini.
Partant de ce constant, il ne fait nul doute que l’innovation a un rôle de premier plan à jouer dans l’élaboration de solutions adaptées en se fixant quelques objectifs simples :
· Répondre aux attentes des usagers : plus d’infos en temps réel sur les horaires, les perturbations éventuelles sur le trajet, des prévisions de temps de parcours fiables utilisant différents modes, de la marche à pied aux transports en commun ;
· Favoriser la collaboration entre tous les acteurs concernés, notamment entre publics et privés, mais aussi avec des utilisateurs qui deviennent eux-mêmes des producteurs d’informations qui seront utilisées par les gestionnaires des services
urbains ;
· Diminuer l’usage de la voiture individuelle dans l’espace public : si l’offre est adaptée aux besoins de déplacements des citoyens, c’est un objectif atteignable.
· Veiller à développer des systèmes interopérables fondés sur des normes ouvertes et publiques, accessibles sans aucune discrimination à tous les acteurs et utilisateurs d’applications et de service,
· Veiller à protéger les données personnelles pour préserver la vie privée des utilisateurs.
Un sondage 2013 Eurobaromètre a été réalisé sur les attitudes à l’égard de la mobilité urbaine : une forte majorité des citoyens considère comme problèmes majeurs les embouteillages, le coût et les impacts négatifs de la mobilité et des transports urbains sur l’environnement et sur la santé humaine. L’enquête a également montré qu’il existe des différences considérables au sein de l’UE. Il y a en Europe un écart grandissant en ce qui concerne la mobilité urbaine entre un petit nombre de villes progressistes et la majorité des villes qui sont à la traîne. Gageons qu’Issy-les-Moulineaux montre la bonne voie…
(1) Rapport SEC 2011
Plus d’informations : www.ecim-cities.eu
– Plan d’action pour la mobilité urbaine en Europe