La ville de Vélizy-Villacoublay présente la deuxième édition de « Ville biomimétique, ville de demain » du 16 au 23 mai 2014 : l’ application biomimétique est possible, au travers d’une exposition et d’un cycle de conférences.
L’événement invite à découvrir la ville dans les décennies à venir : celle d’un monde urbain en mutation, compatible avec nos écosystèmes et donc avec le vivant.
Le biomimétisme, défini par Janine Benyus en 1997, est une démarche d’innovation, qui fait appel au transfert et à l’adaptation des principes et stratégies élaborés par les organismes vivants et les écosystèmes, afin de produire des biens et des services de manière durable, et rendre les sociétés humaines compatibles avec la biosphère.
Ollivier Allard, expert en biomimétisme, innovation bio-inspirée et docteur en physique de l’université de Hanovre et de Paris-Sud, apporte au projet toute sa caution scientifique, son expertise et des prêts temporaires généreux et privilégiés.
Ce rendez-vous inédit est une occasion à ne pas manquer pour aller à la rencontre du biomimétisme, écouter des experts, percevoir les enjeux stratégiques pour la ville et découvrir les solutions d’avenir que cette approche scientifique laisse entrevoir.
Une ville engagée sur l’avenir
La ville de Vélizy-Villacoublay tente de définir ce que pourrait être une ville qui s’inspire des grandes lois du vivant et amorce une réflexion pour l’appliquer à ses quartiers.
Pour mener à bien ce projet, la ville mène cette réflexion ayant pour objectif d’établir un cahier des charges définissant la ville biomimétique et ses applications concrètes.
Pascal Thévenot, Maire de Vélizy-Villacoublay, précise : « lorsque nous voyons nos ressources naturelles diminuer et nos déchets augmenter, on se demande quel visage aura notre avenir. C’est dans ces moments-là qu’on se tourne vers Mère-Nature, qui a su survivre et s’adapter à tous types de contraintes. La nature est devenue une vraie source d’inspiration. L’idée n’est pas de reproduire la nature à tout prix, en pillant les ressources naturelles, en transgressant les principes de la nature, ou en utilisant de nombreux produits chimiques et une quantité importante d’énergie au cours de la fabrication, non il s’agit d’observer les formes, les processus, le transfert et l’application de matériaux pour en sortir les innovations possibles. Nous avons le potentiel de révolutionner nos objets, nos habitations et nos modes de vie en appliquant les leçons de durabilité. »
Engagée dans une stratégie de développement durable, soucieuse de l’avenir de la planète et des conditions de vie des hommes de demain, Vélizy-Villacoublay s’inscrit donc dans une démarche de prospective urbaine.
Dans le cadre de son programme de renouvellement urbain du quartier Louvois (une dalle de trois hectares, prochainement détruite), et à l’occasion de l’événement « Ville biomimétique, ville de demain », la ville a demandé à des étudiants en licence de l’école du paysage et du cadre de vie, Tecomah, de réfléchir à l’aménagement des futurs espaces publics de ce quartier
« À travers ce projet, nous souhaitons poser les bases de la ville de demain, une ville qui s’inspire des grandes lois du vivant. Nous souhaitons tirer des observations des écosystèmes matures pour repenser notre espace urbain dans une logique d’interdépendance. L’art de s’inspirer de la Nature est la clef de voûte du biomimétisme et un axe de réflexion pour le devenir urbain de Vélizy-Villacoublay ! », ajoute Pascal Thévenot.
Une partie des travaux proposés par les étudiants de Tecomah sera présentée lors de l’exposition.
Un événement pionnier, prospectif et optimiste
À l’heure où l’urbanisation cristallise les défis environnementaux et où s’effectue une prise de conscience de plus en plus aigüe des impacts, du poids et du rôle de nos cités, les villes se retrouvent sur le devant de la scène et posent au grand jour la question de l’évolution de nos modèles urbains.
Entre un modèle de civilisation soutenu par la surconsommation d’énergies fossiles, voué à l’épuisement de ses ressources, et une nature économe et résiliente qui fonctionne à l’énergie solaire, une question se pose : doit-on tirer des leçons du fonctionnement de la nature et s’en inspirer ?
Imiter la nature s’est souvent résumé à la reproduction des formes observées. Or, les animaux, les végétaux, les microbes ne se réduisent pas à leurs apparences, ils jouent un rôle au sein d’un ensemble auto-organisé, plus vaste, que constitue un écosystème où la notion de pollution et de déchet n’existe pas, où l’utilisation de l’énergie disponible est optimisée, et où les problèmes rencontrés par les espèces biologiques sont résolus de façon ingénieuse. La symbiose et la rationalité au sein du monde animal et végétal, nous invitent à réfléchir sur les modes de vie et de production humains, notamment au regard
des problèmes environnementaux.
Biomimétisme, source d’inspiration et principes
Le terme de biomimétisme apparait au début des années 80 mais il est popularisé par une biologiste naturaliste et écrivaine, Janine Benyus, au milieu des années 90. À travers son ouvrage « Innovation inspired by nature« (1997), elle propose de montrer et de décrypter les secrets de la nature dont l’homme peut s’inspirer pour concevoir des objets, des processus s’inscrivant dans une démarche de durabilité. Cette démarche consiste alors à observer les plantes, les animaux, les micro-organismes, afin de trouver des solutions efficientes et en accord avec la planète, aux problèmes que nous rencontrons aujourd’hui.
Si imiter la nature n’est pas une nouveauté, le biomimétisme apparaît comme une démarche structurée et reproductible, une pensée, présentant un certain nombre de principes, qui consiste à étudier les modèles de la nature et à reproduire les propriétés essentielles (formes, processus, symbioses, etc.). Les exemples bio-inspirés sont très anciens, mais la formulation d’une démarche rentrant en résonnance avec le développement durable, elle, est récente.
Depuis 3,8 milliards d’années, la vie s’est diversifiée en d’innombrables espèces qui interagissent dans un équilibre dynamique avec la planète.
Aujourd’hui, on estime à plusieurs millions le nombre d’espèces vivantes. Chacune a obtenu sa survie à long terme grâce à un processus d’adaptation naturelle, par essais et erreurs, et représente donc une application concrète des principes de la durabilité. (Source : Biomimicry Europa)
Face à un problème donné, la méthode biomimétique consiste à chercher des réponses performantes déjà sélectionnées par des organismes vivants et incluant une réduction des coûts énergétiques, la faiblesse des impacts et/ou la non-toxicité.
Pour que l’Homme se replace en accord avec le vivant, le biomimétisme détaille trois niveaux d’inspiration d’exigence croissante, en termes de durabilité…
– Les formes adoptées par les êtres vivants
– Les processus de fabrication des matériaux opérant chez les êtres vivants
– Les interactions que les espèces développent entre elles et le fonctionnement global des écosystèmes naturels
… et reprend neuf principes tirés de la nature qu’il faut arriver à respecter :
– La nature utilise principalement l’énergie solaire
– La nature n’utilise que la quantité d’énergie dont elle a besoin
– La nature adapte la forme à la fonction
– La nature recycle tout
– La nature récompense les coopérations
– La nature parie sur la diversité
– La nature travaille avec des ressources locales
– La nature limite les excès de l’intérieur
– La nature utilise les contraintes comme des opportunités
Biomimétisme, enjeux pour la ville de demain
L’urbanisation a progressé rapidement depuis le début du XXe siècle. En 1900, environ 14 % de la population mondiale vivait dans les villes, aujourd’hui le chiffre atteint 50 %.
Les experts prédisent que 70 % de la population mondiale sera urbaine d’ici 2050. En ce début de XXIe siècle, les villes représentent donc le plus grand défi auquel la planète doit faire face. Bien qu’elles soient, pour l’humanité, un moteur formidable pour la créativité culturelle, l’innovation technologique ou la croissance économique, les villes sont également la source de beaucoup de pollutions, de consommations déraisonnées de nos ressources et, parfois, de problèmes sociaux. Elles sont également responsables de notre déconnexion avec la nature et son fonctionnement. La prise de conscience partagée des impacts, du poids et du rôle de nos cités, propulse les villes sur le devant de la scène et pose au grand jour la question de l’évolution de nos modèles urbains.
Et si le biomimétisme nous aidait à penser la ville de demain ?
Le biomimétisme s’appuie sur la biologie, l’écologie, la physique… bouleverse les domaines de l’architecture et de la conception de produits, entre autres, en s’inspirant de la nature et fait émerger de nouvelles solutions. Repenser les espaces urbains pour les transformer en villes durables suppose des progrès tant au niveau environnemental, qu’en matière économique et sociale. Les projets d’écoquartiers se multiplient, les acteurs s’organisent et les méthodes se perfectionnent pour améliorer la vie urbaine et rendre la ville plus intelligente à tous les niveaux.
Le temps des villes « froides » et « hors sol », c’est-à-dire déconnectées de leur milieu naturel, quadrillant l’espace social est, depuis longtemps, dépassé. Aujourd’hui, la ville doit être « chaleureuse », vivante et en lien directe avec sa biosphère. Se régénérant grâce aux maisons énergétiquement autonomes, des quartiers s’ouvrent en corolles, des balcons se moissonnent et des toits se reboisent.
Quelles applications concrètes ?
Les applications du biomimétisme recouvrent à peu près tous les champs de la connaissance, des technologies de l’information, de l’informatique au bâtiment en passant par la gestion de réseaux, les transports ou la production d’électricité à partir de nouveaux modes d’exploitation. La création biomimétique est perçue comme une source d’inspiration pour développer l’ingéniosité de l’Homme et mettre en valeur ce qu’il y’a de meilleur en lui, dans l’optique d’être en symbiose avec la nature « naturante », c’est-à-dire, créatrice et durable.
Quelques applications présentées lors de l’événement :
– Nature en ville : Module bioclimatique urbain NEOBAB® : apporter une réponse innovante d’agriculture urbaine en associant architecture, environnement et économie sociale et solidaire.
– Transports et déplacements :Modulobus : s’inspirer du fonctionnement des phéromones pour développer un système de transport à la demande, en temps réel.
– Architecture : Agora Garden : s’inspirer de la structure en double hélice de l’ADN pour construire une résidence végétalisée et durable qui vise à limiter l’empreinte écologique de ses habitants.
– Organisation de la ville : Spider Towns : tirer les leçons du savoir arachnéen et les utiliser afin d’améliorer l’aménagement des villes et de leurs réseaux de transports urbains.
Programme de l’exposition et des conférences « Ville biomimétique, ville de demain »
Souvent appréhendé selon une démarche scientifique et moins comme une démarche globale et durable, le biomimétisme est ici associé au fait urbain. S’appuyant sur ce concept novateur et fortement ancré dans nos réalités urbaines, Vélizy-Villacoublay propose, au travers d’une exposition et d’un cycle de conférences, de découvrir la ville des décennies à venir : celle d’un monde urbain en mutation, compatible avec nos écosystèmes et donc avec le vivant.
Ce rendez-vous inédit est une occasion pour tous de comprendre les enjeux du biomimétisme liés à la ville et de découvrir des applications possibles en milieu urbain. Il donne l’occasion aux visiteurs de réfléchir à la manière de faire rimer urbanisme, agriculture urbaine et création de liens sociaux favorisés par un nouveau rapport à notre environnement.
1) L’exposition
La scénographie de l’exposition adopte le parti d’une présentation thématique déclinée selon huit univers pour créer une dynamique et renvoyer au monde contemporain et urbain. Pour permettre au public d’évoluer dans l’espace au gré de sa curiosité et de s’immerger dans chacune des thématiques, huit grands panneaux quadriptyques délimitant les espaces délivrent un message accessible et impactant.
L’exposition se poursuit par un parcours divertissant et interactif : panneaux, tablettes tactiles, maquettes, vidéo projection, etc., autant de déclinaisons qui viendront attiser la curiosité des visiteurs et donner une vision globale de ce que pourrait être une ville biomimétique.
– Le vivant, source d’inspiration ! : Découvrez les grandes inventions qui ont marqué l’histoire, des origines à nos jours. Bio-inspiration, bionique, bio-assistance ou biomimétisme, l’Homme s’est toujours inspiré de la nature !
– Biomimétisme : source d’inspiration et principes : Appréhendez les trois niveaux d’inspiration du biomimétisme et les grandes lois du vivant qu’il faudrait respecter pour rendre nos conceptions durables, en harmonie avec la nature.
– L’urbanisme biomimétique, ou comment la ville s’inspire du vivant
Voyagez à travers le monde et décelez comment la ville dans sa structure même peut s’inspirer du vivant.
– Les transports : vers une mobilité bio-inspirée : Pénétrez au cœur des réseaux et des modes de transports bio-inspirés et observez comment la nature peut reconfigurer nos villes et nous aider à repenser la manière de nous déplacer.
– L’architecture : habiter biomimétique : Séjournez dans des immeubles futuristes, des bâtiments intelligents, autonomes et connectés, inspirés de la nature.
– Quand la nature s’invite en ville : Promenez-vous en ville, évoluez au gré du temps, et appréciez ! En ville, la place de la nature, intégrée ou maîtrisée, ne cesse d’évoluer.
– Nature en ville : étude de cas vélizienne. Découvrez les réflexions portées par des étudiants de Tecomah, l’école de l’environnement et du cadre de vie, afin de reconnecter le quartier Louvois à la forêt et ainsi, de favoriser le lien Homme / Nature.
– La nature, c’est pas du cinéma ! : Faites-vous une toile ! Arrêt sur image avec des films qui flirtent avec le monde du vivant. Qu’il s’agisse de chefs-d’œuvre du 7e art ou de films mineurs, le cinéma est riche en personnages bio-inspirés.
Au programme une exposition pédagogique sur la ville biomimétique, la ville de demain et ses applications, composée de panneaux et d’objets.
2) Programme des conférences
Pour approfondir les thématiques abordées tout au long de l’exposition, mettre en avant les compétences liées au biomimétisme et découvrir
des projets profondément novateurs, la ville de Vélizy-Villacoublay associe des intervenants métiers et experts du biomimétisme à travers un cycle de conférences.
Samedi 17 Mai :
« Biodiversité et bio-inspiration »
14h30 au café de l’Onde, par Gilles Boeuf, président du Muséum national d’histoire naturelle, professeur à l’université Pierre et Marie Curie et professeur invité au Collège de France, dévoilera toute la richesse de la biodiversité et les promesses de la bio-inspiration qui en découlent.
« Introduction au biomimétisme »
15h30 au café de l’Onde, par Olivier Allard, expert en biomimétisme, innovation bio-inspirée et docteur en physique de l’université de Hanovre et de Paris-Sud.
« Architecture symbiotique »
16h30 au café de l’Onde, par Vincent Callebaut, l’un des architectes les plus prometteurs de sa génération, présentera ses projets d’« archibiotique », associant le vivant, les technologies de l’information et des communications, pour une architecture en symbiose avec son environnement.
Lundi 19 Mai :
« Biofaçades SymBIO2 : la symbiose vertueuse de l’algoculture et du bâtiment pour des villes plus durables »
18h30 à l’auditorium de l’Onde, par Anouk Legendre, architecte à la tête du cabinet X-TU Architects, nous fera partager sa vision d’un avenir proche où nous pourrons cultiver des algues sur les façades inexploitées de nos bâtiments pour à la fois dépolluer, consommer moins d’énergie, et produire des ingrédients naturels pour la
cosmétique, la santé ou encore l’alimentation.
Mardi 20 Mai :
« L’agriculture urbaine : histoire et projets franciliens »
18h30 à l’auditorium de l’Onde, par Vincent Vanel.Après un tour d’horizon des formes actuelles d’agriculture urbaine à Paris, Vincent Vanel, de l’agence Greenation, présentera deux projets à l’échelle du
quartier et du bâtiment.
Mercredi 21 Mai :
« Montez à bord du Trans-Cultural Transport Simulator »
14h30 à la médiathèque, par Didier Josselin. Comprendre comment optimiser les modes de transports urbains et les rendre flexibles en observant la nature. Didier Josselin, écologue et directeur de
recherche au CNRS, illustrera les enjeux du biomimétisme pour les villes utopiques ou réalistes de demain.
« Spider towns : peut-on améliorer la ville grâce aux toiles d’araignées ? »
18h30 à l’auditorium de l’Onde, par Didier Josselin
Découvrez comment l’homme peut rationaliser l’usage des ressources et réduire les coûts pour y accéder en copiant les toiles d’araignées.
Jeudi 22 Mai : Soirée Cinéma
« Ville biomimétique, ville de demain » vous initie au biomimétisme à travers deux épisodes de la série documentaire d’André Rehse : Biomimétisme : Naturellement génial ! (Entrée libre, en fonction des places disponibles. Fermeture des portes à 20h10)
– L’art du déplacement (52 min), 20h00 centre Ravel, salle Raimu
Les mouvements et modes de progression de nombreuses espèces peuvent faire évoluer les techniques de transport. Observer les oiseaux pour concevoir de nouveaux types d’avions ; imaginer des véhicules roulant sans encombre sur le sable grâce aux araignées ; ou encore réfléchir sur les principes de l’hydrodynamisme grâce aux punaises d’eau ou aux truites.
– Construire efficacement (52 min), 21h00 centre Ravel, salle Raimu
Dans l’architecture et le bâtiment, le biomimétisme a le vent en poupe. S’inspirer de la nature pour concevoir une maison chauffée par géothermie ; améliorer les techniques de refroidissement en étudiant une plante saharienienne ; modéliser le gratte-ciel idéal grâce au bambou ; ou encore s’aider des coraux pour résoudre des problèmes de ventilation et filtrer l’air pollué.
Lieu : À l’Onde, Théâtre Centre d’Art, 8 bis avenue Louis Breguet – 78140 Vélizy-Villacoublay (entrée libre).
Conseil scientifique de l’exposition apporté par :
– Olivier Allard, expert en biomimétisme, innovation bio-inspirée et docteur en physique de l’université de Hanovre et de Paris-Sud. Membre actif de l’association Biomimicry-Europa, il participe aux actions de promotion du biomimétisme en France. Il intervient pour cet événement au titre de l’entreprise Biomimesis.
– Chloé Lequette, designer spécialisée en biomimétisme, chargée de développement pour le CEEBIOS (Centre Européen d’Excellence en Biomimétisme de Senlis), responsable gestion et coordination de l’association Biomimicry Europa.