Lieux infinis : Faut-il seulement construire des bâtiments ou chercher à faire des lieux ?
La scénographie
L’exposition : principe scénographique
- Une collection : Chacun des dix lieux est présenté par le prisme d’éléments choisis et soigneusement accrochés, comme aurait pu le faire un collectionneur d’espaces. En présentant des objets prélevés dans les lieux mêmes et des maquettes augmentées, ils ont cherché à capter et à transmettre une partie de l’âme de ces lieux. Par une accumulation de fragments, il s’agit d’afficher l’étendue de leurs attachements. À l’instar de Proust, ils partagent des madeleines. Ils veulent montrer de quoi est fait un espace où l’on peut d’une certaine façon se sentir libre. Exposer le sensible de ce qui fait lieu.
- Des histoires : Ils souhaitent montrer comment ces dix lieux sont apparus et perdurent. Des chronologies dessinées renseignent les processus d’existence de ces lieux, où les architectes ont parfois des rôles fondamentaux, sans être cantonnés à la seule maîtrise d’œuvre. À travers une série d’illustrations, c’est l’analyse de la fabrique d’un Lieu infini par le prisme de l’action : Faire à partir de, Faire petit à petit, Faire ensemble, Faire autrement… C’est une science généreuse : on peut y apprendre comment continuer et prolonger ailleurs ces expériences.
- Des cartes collaboratives : Les dix situations présentées sont des échantillons d’expérimentations réelles qu’ils les ont étudiés. Ce ne sont pas des exemples, mais plutôt les signaux d’un mouvement multiforme qu’ils pressentent. Ce sont des trajectoires d’engagements collectifs qui conduisent des groupes d’individus, dont des architectes, à oser réaménager sans cesse des configurations spatiales pour inventer et vivre des alternatives en réaction aux effondrements qui menacent. Pour élargir les cas étudiés à d’autres situations dans d’autres territoires et contextes, ils démarrent un inventaire ouvert. De grandes cartes de France, d’Europe et du Monde dressent littéralement un état des lieux. Comme dans une constellation, on situe et on localise l’intensité des expériences. Des squats artistiques aux zones à défendre, des friches aux tiers-lieux, un archipel apparaît. Chaque visiteur est invité à compléter le dispositif en partageant l’existence d’un énième Lieu infini.
- Un atelier : Dans un quatrième espace un atelier est déployé. Cet espace de travail et de programmation est investi par les acteurs des dix lieux invités qui y interviennent régulièrement, à tour de rôle ou collectivement, durant les six mois de l’exposition. Le pavillon est alors activé et se transforme en espace d’expérimentation, de travail et de conception collective. Le contenu de l’exposition a fait l’objet de commandes et collaborations spécifiques afin de présenter des dessins de Jochen Gerner, des maquettes réalisées par Make it, des films réalisés par Ronan Letourneur, des photographies d’Alexa Brunet, des cartes de l’Atelier Parisien d’Urbanisme.