Quand un poisson se met à chasser le pigeon... - UP' Magazine

    Regardez le monde
    avec les yeux ouverts

    Inscrit ou abonné ?
    CONNEXION

    UP', média libre
    grâce à ses lecteurs
    Je rejoins

    rejoignez gratuitement le cercle des lecteurs de UP’

    silure

    Quand un poisson se met à chasser le pigeon…

    Commencez

    Dans un article publié par PLoS ONE, une équipe française regroupant des membres de deux unités mixtes de recherche (Laboratoire Evolution et diversité biologique – EDB, (CNRS/Univ Toulouse3/Ecole nationale formation agronomique et Laboratoire d’écologie fonctionnelle et environnement – ECOLAB (CNRS/Univ Toulouse3/ INP Toulouse/ INRA) rapportent un comportement de prédation jamais vu jusqu’à présent : des silures qui sortent brièvement de l’eau pour attraper des pigeons

    Photo : Un silure (à droite) s’approche subrepticement d’un groupe de pigeons © Camille Musseau

    Quelques animaux aquatiques développent des stratégies audacieuses pour capturer des proies qui se trouvent en dehors de leur écosystème, c’est-à-dire hors de l’eau. C’est par exemple le cas de certains orques capables de s’échouer volontairement pour prendre des phoques ou des lions de mer sur le rivage.

    L’article publié par PLoS ONE décrit pour la première fois un comportement similaire en eau douce, chez le silure glane. Celui-ci, qui est le plus grand poisson d’eau douce d’Europe, a été observé jaillissant sur la rive afin de se saisir de pigeons qu’il entraîne ensuite dans l’eau pour les manger.

    Depuis un pont d’Albi, les auteurs de l’étude ont surveillé une petite île sur le Tarn, rivière où le silure glane a été implanté récemment, en 1983. Sur cette île se regroupent des pigeons qui viennent boire et faire leur toilette. Au cours de 24 séances d’observation de trois heures chacune, les chercheurs ont comptabilisé 54 attaques de pigeons dont 15 ont été couronnées de succès. Il s’agit d’attaques-éclairs dont les plus rapides durent moins d’une seconde. Au cours de ces actes de prédation, il n’est pas rare que le silure sorte plus de la moitié de son corps de l’eau. D’après les chercheurs, le poisson ne s’en prend qu’aux oiseaux actifs et délaisse les pigeons immobiles, ce qui laisse supposer qu’il les repère non pas avec son système visuel mais grâce aux vibrations de l’eau qu’ils produisent en bougeant.

    Pourquoi ne pas profiter d’une lecture illimitée de UP’ ? Abonnez-vous à partir de 1.90 € par semaine.

    Des analyses des isotopes stables du carbone et de l’azote effectuées sur 14 silures du site d’observation et sur leurs proies potentielles indiquent que, pour certains de ces poissons, le pigeon est devenu l’élément prépondérant du régime alimentaire. Même si les raisons de ce comportement de prédation inédit restent inconnues, l’étude montre une adaptation remarquable du silure à son nouvel environnement.

    Référence : « Freshwater Killer Whales » : beaching behavior of an alien fish to hunt land birds, PLoS ONE, Julien Cucherousset, Stéphanie Boulêtreau, Frédéric Azémar, Arthur Compin, Mathieu Guillaume & Frédéric Santoul. (Source : CNRS / déc 2012)

    {jacomment on}

    S’abonner
    Notifier de


    0 Commentaires
    Les plus anciens
    Les plus récents Le plus de votes
    Inline Feedbacks
    View all comments
    peintureterresrares2
    Article précédent

    Innover pour éviter la guerre des terres rares

    Prochain article

    Anorexie et boulimie : comment les réseaux sociaux façonnent-ils nos pratiques alimentaires ?

    Derniers articles de Archives sciences