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Centre Pompidou

L’art d’inventer l’avenir

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Que peuvent les arts, les artistes et la culture pour accompagner les transformations du monde ? La connaissance, la formation et l’éducation artistique tout au long de la vie sont aujourd’hui des enjeux capitaux dans le monde du travail et se retrouvent au cœur du débat de société lié au projet de loi de réforme de la formation professionnelle. Le Centre Pompidou veut s’inscrire dans ce mouvement de réflexion, en offrant, avec l’ouverture de son école pro, une réponse inédite et originale.
 
On le sait, le Centre Pompidou est reconnu comme établissement pluridisciplinaire possédant l’une des plus importantes collections au monde en art moderne et contemporain, pionnier en matière de médiation auprès du jeune public et des adolescents. Le Centre Pompidou souhaite développer aujourd’hui son action auprès du monde professionnel. Reposant sur un concept global mêlant contenus experts, pratique concrète et originalité du lieu, l’école pro du Centre Pompidou se veut un outil de transmission par les arts et la culture pour une meilleure compréhension du monde contemporain.
 

L’école pro : une approche pédagogique innovante pour les professionnels

L’offre de l’école pro s’articule autour de trois dimensions – scientifique, artistique, pratique – et s’appuie sur deux piliers constitutifs du Centre Pompidou : la communauté d’acteurs qu’il fédère aussi bien en interne qu’à l’extérieur (collaborateurs, conservateurs, artistes, partenaires privés et publics) et l’ensemble de ses riches ressources pluridisciplinaires : collections exceptionnelles en arts visuels, musique, livres, danse, spectacle vivant.
L’offre permet d’éclairer sous un angle inédit, celui de l’art, les problématiques clés des entreprises et veut coconstruire avec elles des réponses singulières. Elle souhaite accompagner les professionnels dans le développement de leur savoir-faire et de leur savoir-être en proposant des ateliers au cœur des collections et faisant intervenir des experts du monde de l’art et de l’entreprise.
 
Familiarisé aux pratiques créatives, le participant nourrit son « intelligence sensible » et son imaginaire à travers une expérience in situ, au cœur des collections du musée. L’école pro se veut également un lieu privilégié d’interaction et d’expérimentation avec les artistes et souhaite par ce biais aider les participants à renouveler leur regard pour contribuer à inventer le monde de demain.
 

Une nécessité paradoxale ?

L’éducation artistique et culturelle occupe désormais une place importante qu’il convient de situer dans le contexte de notre société contemporaine. Comme l’affirme Edgar Morin, il convient de viser une relation « intelligente » («inter ligere», c’est-à-dire «faire le lien») au monde complexe qui nous entoure. Le monde de l’entreprise n’y échappe pas. 

Jean-Gabriel Carasso (1) explique ce recours à la culture de la façon suivante : Depuis le milieu des années 80, les études sur les « pratiques culturelles des Français » réalisées par le Département des études et de la prospective du ministère de la culture démontrent que seule une part minoritaire de la population (environ 20%) fréquentent les institutions culturelles. Stagnation des publics, difficultés d’élargissement social, explosion de l’offre artistique, diversité des formes, métissages des arts, nouvelles technologies, multiplication des festivals, développement du numérique… mais aussi décentralisation, prise en charge croissante des questions culturelles par les collectivités territoriales, nécessité d’évaluation toujours repoussées, incertitudes sur le rôle de l’État… Le champ culturel, ses élus et ses professionnels s’interrogent : comment sortir de cette période critique autrement que par un libéralisme exacerbé qui confierait au seul marché le soin de réguler ces évolutions ? La réponse la plus simple à cette interrogation est, presque toujours, celle de l’éducation artistique et culturelle. Il faut former, sensibiliser les publics. C’est notamment, au départ, à l’école qu’il faut confier cette mission. De la maternelle à l’université, si l’éducation artistique et culturelle était vraiment généralisée, ce seraient des milliers d’enfants, puis d’adolescents et d’adultes, qui se sentiraient concernés par les innombrables propositions artistiques mises en place sur les territoires. L’entreprise peut aussi jouer ce rôle.
 
L’école traditionnelle, convenons-en, inquiète et interroge tous ceux qui l’observent avec objectivité. Il est évident que le système scolaire français peine à s’adapter aux évolutions du monde, aux nouvelles technologies, aux diversités culturelles des populations, à l’influence croissante de la télévision sur les imaginaires, à la massification, à la paupérisation de certaines catégories sociales, au marché roi et aux luttes d’influences religieuses… Dans ce contexte mouvementé, la place de l’art et de la culture, les pratiques artistiques individuelles et collectives, peuvent apparaître comme des éléments structurants permettant à tous de vivre et de découvrir ensemble d’autres formes d’expression que celles auxquelles ils sont souvent réduits. La pédagogie de projet, l’ouverture sur le monde de la création contemporaine, la rencontre des artistes, les partenariats divers avec des institutions et des structures artistiques et culturelles… sont autant d’occasions offertes pour une aide aux professionnels. Que la dimension artistique et culturelle ait été intégrée (après une âpre bataille) dans le « socle commun des connaissances et des compétences » adopté par le ministère de l’éducation nationale, est un signe positif de cette évolution.
Autre raison, de nature plus sociale : Une part importante de la jeunesse se trouve (se situe) en marge d’une vie sociale « normale », aux prises avec les difficultés cumulées, de l’urbanisme, de la précarité, de la langue, de l’échec scolaire, du consumérisme exacerbé, du chômage, de la violence… La voiture qui brûle remplace le poème ! La course-poursuite avec les CRS tient lieu de jeu de piste ! La délinquance rajeunit chaque jour. Hier, c’est un enfant de onze ans qui se faisait arrêter au volant d’une voiture « empruntée » ! Face à cette situation explosive, la tentation est grande de rechercher tous les moyens d’un retour au calme, à la concorde, au dialogue, à la civilité. Les sports et les arts sont alors convoqués pour la paix sociale. Qu’ils courent, qu’ils sautent, qu’ils se dépensent physiquement, qu’ils tapent dans un ballon ou qu’ils dansent, qu’ils « rappent », qu’ils « slament », qu’ils s’essayent à Marivaux, Molière ou à quelques improvisations théâtrales personnelles et pendant ce temps-là, les voitures ne brûleront pas ! L’éducation artistique et culturelle, à l’école mais également dans les associations et dans les entreprises est donc un outil majeur d’expression de la jeunesse et d’intégration sociale.
 
Nombre de points de repère ont disparu : la famille se décompose avant de se recomposer, le travail n’existe plus pour tout le monde, la religion est désinvestie ou sur-investie dans tous les intégrismes, le territoire ne connaît plus ses limites, les frontières se dissolvent, la nation elle-même se perd dans les multiples métissages… J’en passe ! Tout est remis en cause en ce début de siècle. Nous sommes désormais entrés dans la grande « crise » mondiale, sociale, économique, identitaire, culturelle…
Dans ce contexte, deux éléments majeurs sont aujourd’hui questionnés. D’une part, l’éducation : à savoir qu’est-ce que l’on transmet à nos enfants ? Quels contenus, quelles valeurs, quelles connaissances ? Et comment le fait-on, avec quelle pédagogie ? D’autre part, la culture : à savoir qu’est-ce que l’on partage ? Entre nous, entre peuples, entre nations, entre générations ? Ces deux angoisses majeures font que l’éducation artistique et culturelle apparaît comme une réponse possible, au carrefour des enjeux de la période. Au coeur des entreprises, tous ces questionnements sont les préoccupations des salariés et des chefs d’rentreprises, en tant qu’individus mais aussi en tant que groupe économique. 
 
L’école pro du Centre Pompidou semble être une clé innovante pour aider à la structutation « au moment où les entreprises cherchent à développer la curiosité, la créativité et l’agilité, ce dialogue avec les artistes et penseurs contemporains est un levier indispensable » selon Serge Lasvignes, Président du Centre Pompidou.
 

Un lieu expérimental : un espace-œuvre

Le Centre Pompidou a fait le choix de confier à l’artiste-architecte suisse, Leopold Banchini, la conception d’une œuvre originale pour accueillir les activités de l’École pro. Située au cœur des collections du musée national d’art moderne, l’œuvre, intitulée 3-8, prend place au quatrième étage du musée et permet aux partenaires de l’École pro de vivre pleinement l’expérience de la création contemporaine.
3-8 peut ainsi se transformer indéfiniment et accueillir des usages en constante évolution. Cet espace-œuvre permet d’organiser des conférences, ateliers ou toutes formes d’échanges collectifs et collaboratifs pour une vingtaine de participants. Hors utilisation, le projet fonctionne comme une véritable œuvre au sein de la collection design du musée et la pièce est visible par le public.
 

Une expérience de formation unique en 4 temps

 
DECOUVRIR
À travers une visite active dans les collections du musée, L’école pro propose aux participants d’aller à la rencontre de ce que nous apprennent les chefs-d’œuvre modernes et contemporains sur un sujet préalablement défini. Mené par une personnalité du Centre Pompidou, ce parcours sur-mesure explore l’état de l’art sur une question en engageant un dialogue critique et constructif par la rencontre avec les œuvres d’art originales.
 
ÉCHANGER
L’école pro propose à ses partenaires de rencontrer des personnalités du monde de la recherche et / ou du secteur culturel, experts sur le sujet, sous forme de Master Class animées par une personnalité du Centre Pompidou. Il s’agit de poursuivre le débat engagé lors de la phase de découverte et d’approfondir le sujet, sous forme de dialogue structuré et argumenté.
 
FAIRE
Un artiste est choisi pour son travail sur le sujet questionné. Il imagine, en collaboration avec le Centre Pompidou, un atelier de pratique pour s’engager collectivement et individuellement dans un processus créatif.
 
S’APPROPRIER
À l’issue du parcours global, une séquence est consacrée à la synthèse générale pour traduire individuellement et collectivement son expérience dans sa pratique professionnelle.
 
Des exemples de thématiques déjà abordées avec un premier réseau de partenaires :
Que peuvent les artistes, l’art et la création avec le Centre Pompidou pour accompagner la réflexion des organisations et des entreprises sur le monde qui vient ?
• Travailler sur des thématiques transverses pour favoriser son intelligence collective, sensible et relationnelle, développer sa curiosité :
– Art & Créativité : repenser son organisation (avec Sciences Po Executive Education)
– Art & (Intra)Entrepreneuriat : expérimenter la création pour entreprendre (avec La fabrique de l’improbable, ESCP Europe)
– Art & Transformation : s’inspirer pour comprendre et engager le changement (avec Brightness)
– Art & Espaces de travail : imaginer de nouveaux espaces pour transformer les usages
– Art & Décélération : ralentir pour voir autrement
– Art & Leadership : incarner la confiance et l’éthique pour influencer son secteur économique
• Appréhender le secteur économique sous un prisme différent pour enrichir ses questionnements.
Favoriser l’expérience croisée pour s’inspirer :
– Art & Luxe : comprendre l’expérience immatérielle de l’art pour créer une expérience enrichie
– Art & Design : décoder la couleur dans les mondes industriels, de la communication et du numérique (avec l’ENSCI)
 
 
EN PRATIQUE :
• Les actions de l’école pro du Centre Pompidou sont éligibles à la formation professionnelle continue et sont référençables dans Datadock.
• Les tarifs s’établissent au regard du contenu et de la durée du programme de formation, conçue sur-mesure.
Prochaine action de formation le 19 juin au Centre Pompidou avec Brightness : « Structures Exponentielles ». La révolution technologique suit une loi de croissance exponentielle. Cette transformation majeure brouille les cartes, perturbe les modèles économiques et nous encourage à trouver un nouveau sens à nos choix et nos actes. Le regard des technologues, designers, entrepreneurs, artistes et créatifs nous invite à changer de perspective.
 
(1) Jean-Gabriel Carasso a été comédien, metteur en scène, formateur, auteur et réalisateur. Diplômé d’études politiques, il a dirigé pendant 12 ans l’ANRAT (association nationale de recherche et d’action théâtrale/ théâtre éducation). Il est auteur et réalisateur, et dirige aujourd’hui « L’Oizeau rare », association de recherche sur les politiques culturelles.
 

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