ITV Denim connu pour son engagement envers l’innovation s’est associé à INVISTA et ACOYAA pour produire une nouvelle gamme de tissu denim fabriqué à partir de vin et de ses dérivés ! Cela tombe bien car dans son dernier rapport « Les dessous toxiques de la mode », Greenpeace dénonce les ingrédients peu attrayants détectés dans les vêtements d’une vingtaine de marques célèbres de prêt-à-porter
Cette innovation a été présentée lors de la 11e édition du salon « Denim by PV » les 28 et 29 novembre à Paris à la Halle Freyssinet.
L’industrie textile, souvent qualifiée de polluante, a recours à des technologies inattendues, mais « vertes », pour la confection du jean de demain. Trop d’eau consommée, trop d’électricité, trop de produits toxiques: le jean pollue trop, selon les écologistes qui réclament plus de recyclage. Des dizaines d’entreprises, notamment le haut de gamme, se sont emparées du sujet pour des raisons éthiques et économiques. Les techniques ont évolué avec l’apparition du laser pour délaver ou pour faire des empreintes sur les jeans, remplaçant la pierre ponce ou le sable, grands consommateurs d’eau et nocifs pour la santé des ouvriers textile.
Ici, le nouveau procédé remplace la traditionnelle teinture indigo synthétique et offre une large gamme de couleurs , du bleu au noir, violet et brun – avec une stabilité de couleur souvent supérieur au denim classique – pour la teinture des fils et des tissus utilisés notamment pour la confection des jeans. ITV Denim a obtenu une licence mondiale exclusive pour ce brevet de la marque coréenne ECOYAA, déposé sous le nom de Wine-TEX.
La société US Cone Denim, qui fournit Levi’s, joue la carte du recyclage. Ici, les étiquettes affichent « soda pop green » ou « beer bottle brown » car une partie du fil provient du recyclage de bouteilles de bière et de soda. Mais la production ne représente que 10% des collections. L’Espagnol Tavex a rendu l’indigo plus économe en eau, alors que cette teinture, chimique ou naturelle, nécessite plusieurs bains pour se fixer. Avec sa technique de fixation chimique, « on économise 300.000 litres d’eau par jour soit 12 litres par jean », déclare le responsable marketing pour l’Europe. David Bardin montre une bouteille pleine d’eau fonçée – le bain traditionnel – et une autre presque claire, issue de l' »Acquasave ».
Des avancées techniques qui doivent aussi être mode
La consommation de denim est « un énorme business », évalué autour de 100 milliards de dollars, dont 80% rien que pour les jeans, rappelle le président du salon du jean, Philippe Pasquet. Même si beaucoup affichent des slogans « eco friendly », il ne faut pas encore s’attendre « à un grand soir de l’écologie ». Ne serait-ce que parce que le coton, grand consommateur d’eau et de pesticides, est toujours dominant dans la fabrication du tissu. D’autres matières ont déjà été intégrées à la toile comme le Tencell, à base de pulpe d’eucalyptus, qui apporte un effet stretch recherché par les femmes. Pour M. Pasquet, « les avancées sur le développement durable se feront bien si elles ne se font pas au détriment de la mode ». Autrement dit, si les produits sont désirables.
Le home made ou l’art de la personnalisation
L’idée de récupération ou de nouvelle vie gagne aussi du terrain. Pour le consultant et spécialiste du denim Philippe Friedmann, l’air du temps est justement « au home made, à la customisation, au sur-mesure dans cette éternelle quête du Graal pour avoir le parfait denim ». Lors du salon Denim by Première Vision les marques -qui présentaient le printemps-été 2014- ont montré des produits toujours plus personnalisés et personnalisables. Le denim à l’état brut devient un support de création mélangeant vintage et modernité, futur et passé, tout en s’inscrivant dans le présent.
(Source : Article Corinne Jeammet (avec AFP) Culture Box – 4 déc 2012)
Lire le rapport Greenpeace « Les dessous toxiques de la mode »
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