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« Chaleur humaine – Consciences énergétiques » en escapade contemporaine sur la Côte d’Opale

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À l’initiative du LAAC et du FRAC Grand Large, l’édition 2023 de la Triennale proposera  à tous les publics au travers de multiples projets artistiques, de s’interroger sur les problématiques liées à notre environnement de 1972 à nos jours. La Triennale Art & Industrie a invité plusieurs artistes à créer des œuvres originales à l’échelle du paysage, dans l’espace urbain, grâce au soutien de nombreux mécènes et partenaires. Ce parcours d’œuvres inédites vous emmène d’un bout à l’autre de la ville, résonant avec des sites industriels, balnéaires, résidentiels, au plus près des habitants ou à la rencontre des promeneurs… Et les partenaires culturels de la région des Hauts-de-France se sont mobilisés pour répondre aux thématiques portées par Chaleur humaine et leur offrir des prolongements singuliers. Expositions, films, ateliers et visites sont proposés.

Le titre « Chaleur humaine –consciences énergétiques » traduit l’imminence des défis climatiques et une potentielle réponse commune à l’ère de l’Anthropocène. Pour cette seconde édition, le commissariat a été confié à Anna Colin et Camille Richert dont la ligne curatoriale consistera à observer comment les défis énergétiques apparus au cours du dernier siècle ont impacté l’art, le design et l’architecture. Ce duo de commissaires a proposé une dizaine de commandes à des artistes qui produiront des œuvres inédites pour l’espace public.

Dans les espaces d’exposition du LAAC-Musée de France de la ville de Dunkerque, du FRAC Grand Large-Hauts de France, de la friche industrielle de la Halle AP2, et dans l’espace public, les œuvres exposées se feront les témoins des événements liés aux bouleversements énergétiques et de leurs différents impacts, – qu’ils soient positifs, négatifs ou neutres -, sur l’humanité et le vivant, sur les comportements et les affects, ainsi que sur le présent et le futur.

À travers elles, toutes les dimensions seront abordées, qu’elles soient physique (la transformation de ressources fossiles ou renouvelables en mouvement, rayonnement électromagnétique et chaleur), socio-économique (l’industrie, la production de capital, la division sociale du travail, la consommation), humaine et non-humaine (les corps humain et animal comme moteurs de rendement, la fatigue, la résistance, la robotisation, l’intelligence artificielle) et écologique (les paysages et écosystèmes anthropogéniques, l’épuisement des ressources, les déchets, l’empoisonnement, l’extinction et enfin la nature comme source de vie et de savoirs, et comme modèle de démocratie).

Destinée à tous les publics, la programmation pluridisciplinaire de la Triennale vous invite à découvrir l’exposition par des médiations vivantes et décalées, à comprendre les œuvres, à vous questionner autour des enjeux citoyens, à participer et vous impliquer ou à vous réunir pour un moment imaginatif ou simplement heureux.

Le parcours s’organise en 8 chapitres répartis entre le Frac et le LAAC avec en complément un certain nombre d’œuvres dans l’espace public à l’échelle du paysage et dans une démarche de liens avec les habitants à travers des résidences, des ateliers…

Toute jeune encore, mais déjà solidement ancrée dans notre territoire, cette Triennale Art & Industrie nous rassemble et nous ressemble terriblement. D’abord, parce qu’elle est le fruit d’une formidable mobilisation des équipes du FRAC et du LAAC, mais aussi des acteurs associatifs, culturels et économiques de notre région. Un travail collectif qui est en quelque sorte notre marque de fabrique locale.
Cette Triennale nous ressemble parce qu’elle parle de nous, de notre rapport au monde, et en particulier au monde de demain. Placée sous le signe du ≪ Gigantisme ≫ en 2019, élément identitaire très fort de nos paysages industrialo-portuaires, elle explore cette année la chaleur humaine et nos énergies créatives, c’est-à-dire l’âme même de notre territoire.
Dans le moment charnière que nous vivons, alors même que Dunkerque, reconnu comme le modèle industriel de l’industrie décarbonée du futur, peut aujourd’hui se projeter avec une confiance retrouvée dans les vingt prochaines années, cette deuxieme édition prend une dimension toute particulière.

Du 10 juin 2023 au 14 janvier 2024, Dunkerque, laboratoire de toutes les transitions, ouvre de nouveaux champs, de nouveaux questionnements, de nouveaux imaginaires sur les grands enjeux de notre époque.
Artistes, plasticiens, architectes, photographes et habitants du territoire sont invites à se rencontrer et à confronter leurs regards dans nos lieux d’art contemporain bien entendu, mais aussi au fil de promenades singulières jalonnées de sculptures et d’installations monumentales produites spécifiquement pour l’espace public, sur notre digue notamment, inspiratrice et source de belles énergies.
Je me réjouis de ces rencontres et vous souhaite une très belle et très riche édition 2023. »

Patrice Vergriete, Maire de Dunkerque & President de la Communaute urbaine de Dunkerque

José Gamarra, Extension progressive, avant 1975, FNAC32147. Centre national des arts plastiques © José Gamarra / Cnap.
Adagp, Paris, 2023. Crédit photo : Yves Chenot

Les sources du progrès  

Depuis la révolution industrielle, les énergies sont perçues dans les sociétés occidentales contemporaines comme vectrices de progrès. Ce chapitre de l’exposition rend compte de nos rapports aux sources d’énergie, qui n’ont jamais remplacé les précédentes, mais se sont accumulées au fil de leur découverte et de leur maîtrise. Du solaire à l’éolien en passant par le gaz, l’hydraulique et le nucléaire, les œuvres présentées témoignent de la richesse énergétique avec laquelle nous vivons, qui sous-tend le développement de technologies de plus en plus complexes, ainsi que le montrent Gregory Kalliche comme Cédric Noël et Mira Sanders.

Ces œuvres mettent également en avant la valeur progressiste associée aux énergies et en donnent des approches critiques, en considérant notamment l’histoire de la décolonisation, à l’instar d’Otobong Nkanga et Sammy Baloji. Tandis que Hans Haacke ou José Gamarra témoignent de la finitude des ressources fossiles et forestières et de leurs conséquences irréversibles sur le vivant, Susan Schuppli retrace l’histoire politique et les conséquences sur le paysage des accidents nucléaires.

Hans Haacke, « MetroMobiltan », 1985 © Adagp, Paris, 2023. Collection Centre Pompidou, Paris
Musée national d’art moderne – Centre de création industrielle, achat en 1988. Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Georges Meguerditchian/Dist. RMN-GP

Les positionnements des artistes face au progrès et à ses sources sont divers : quand certains montrent une distance objective, d’autres contribuent à esthétiser, à dénoncer ou à en souligner l’absurdité. Ensemble, ces œuvres révèlent la fascination et la crainte suscitées par les énergies. Elles exposent leurs potentiels, leurs répercussions comme leur épuisement.

Des corps sans fatigue  

Au XIXe siècle, les sociétés industrielles étaient obsédées par la fatigue et cherchaient à optimiser la dépense énergétique. L’imaginaire hérité de cette époque d’un corps fonctionnant comme une machine thermodynamique demeure ancré dans notre culture : en témoignent les êtres hybrides représentés par Edmund Alleyn et Erró, comme les cyborgs, issus des récits science-fictionnels, devenus symboles d’une fascination pour la technologie et l’endurance. Cet idéal « des corps sans fatigue » se retrouve dans la valeur supérieure accordée à la jeunesse dans notre société. Par leur propre corps, des artistes telles Ewa Partum ou Jo Spence mettent en question la double peine du genre et de l’âge avançant.

Après l’hyperactivité collective, émerge au cours des années 1950 la fatigue nerveuse, qui inspire de nouvelles expériences artistiques : Chris Burden performe un repos forcé de vingt jours tandis que l’agence de design Archizoom Associati met en tension les fonctions délassantes du mobilier domestique. Réalisées entre les années 1960 et 1980, les pièces historiques présentées dans ce chapitre témoignent d’un infatigable état d’esprit productiviste, souvent entretenu au détriment de la santé humaine et du vivant.

Ressources humaines

Ce chapitre de l’exposition met en tension l’expression figée de « ressources humaines », qui sous-tend une vision utilitariste de l’être humain, considère les individus comme des moyens au service d’une fin et accompagne les doctrines de la productivité économique. Il propose de retourner littéralement au sens premier de l’expression pour mieux considérer les ressources des êtres humains, depuis la puissance cognitive jusqu’aux capacités individuelles et collectives à résister aux mésusages des énergies. Les œuvres présentées dans cette section envisagent ainsi les individus comme des acteurs sociaux à part entière, capables de contribuer activement à la transformation de la société.

Le parcours s’ouvre chronologiquement avec les actions performatives de Joseph Beuys en 1972 sur les paradoxes environnementaux des démocraties libérales. Il se poursuit dans les années 1980 par le regard porté par différentes artistes, telles Ellen Lesperance et Pauline Hisbacq, sur les mouvements écoféministes de Greenham Common en Grande-Bretagne, où durant dix-neuf ans des collectifs de femmes luttèrent pacifiquement contre l’installation de missiles à têtes nucléaires. Il se clôt par des œuvres de Minia Biabiany et de Bertille Bak qui, au travers de registres visuels et narratifs presque opposés, abordent les croisements entre colonialisme, accumulation primitive du capital et crise environnementale.

Minia Biabiany, difé, exposition personnelle, Palais de Tokyo, 2022 © Collection Frac Grand
Large — Hauts-de-France. Photo : Aurélien Mole

Ensemble, les œuvres de ce chapitre portent un regard sur la capacité du corps collectif à diversifier ses modes de lutte, se rapprochant parfois de rituels tels que les cercles de silence, ou par l’usage de miroirs face aux forces de l’ordre. Ces luttes soulignent la nécessité de reconnaître les différentes formes d’oppression, autant qu’elles mettent en lumière les inégalités de genre et d’origine envers les enjeux de protection environnementale. Le corps social se révèle alors dans sa diversité et son humanité.

Fétiches

Épargnant l’énergie physique, voire cérébrale, un grand nombre d’objets de consommation et du quotidien sont devenus de véritables « fétiches ». Sacs, montres, trains ou encore camions sont perçus comme des miracles méritant d’être érigés en ornements, comme chez Helen Marten ou Caroline Achaintre, ou en compagnons dignes d’un récit ému par Chris Burden. Leur fétichisation contribue à nous faire oublier l’énergie qu’il faut pour les produire, celle qu’ils consomment autant que celle qu’ils épargnent aux corps humains.

Parmi les objets les plus vénérés, les transports routiers et l’ordinateur symbolisent le rétrécissement du temps et de l’espace. L’automobile intéressa les artistes notamment pour la transformation des paysages qu’elle opère, tel celui composé par Gustav Metzger, tandis que les camions de Francesc Ruiz incarnent la fantasmagorie d’une rébellion motorisée.
L’informatique, elle aussi, attise des désirs : tandis que le design de Paul Rand pour IBM transforma les composants électroniques en paysages captivants, Ettore Sottsass ou Konstantin Grcic subliment le mobilier de bureau qui accueille ces équipements.

Après le temps de la fascination, les artistes attirent l’attention sur la maintenance, l’obsolescence et la finitude de ces fétiches. Ceux-ci peuvent bien vite passer du statut d’idoles à celui de rebuts, à l’image des postes informatiques entassés et difficilement recyclables photographiés par Valérie Belin, ou des déchets métalliques qu’El Anatsui tisse ensemble pour les soustraire à leur destin polluant.

Immense œuvre d’El Anatsui composée de capsules et de cuivre, « Sasa » (qui signifie manteau) fera partie du chapitre dédié aux fétiches. Photo Centre Pompidou

Les collages de pétales de tulipes réalisés par Jennifer Tee rappellent que les végétaux, eux non plus, n’échappent pas à cette vénération, depuis la tulipomanie du XVIIe siècle jusqu’à nos jours, où cet emblème des Pays-Bas cultivé intensivement traverse continents et mers en camions réfrigérés pour assouvir cette frénésie.

Avancer les montres, reculer les horloges

Le choc pétrolier de 1973 survient après trois décennies d’abondance, conduisant de nombreux pays à prendre des mesures pour économiser l’énergie. Le changement d’heure aux solstices, défini en 1976, est l’un de ses héritages, dont Agathe Berthaux Weil performe la généalogie et les moyens mnémotechniques pour retenir dans quel sens tourner ses aiguilles.

Les conséquences du choc pétrolier sur la mesure du temps conduisit certains artistes, comme Hanne Darboven, Robert Filliou, Véronique Joumard ou Roger Ackling, à contrecarrer cette pression temporelle : elles et ils développent un lien aussi biologique, méditatif que cosmique à l’énergie, considérant les rythmes de vie organisés par le mouvement des astres.

Ménageant un rapport au temps apaisé face aux tensions et à la vitesse des activités productives et de la finance, ces artistes soulignent l’importance du quotidien et d’une attention à celui-ci. Elles et ils énumèrent le passage de l’instant ou dilatent le temps de création en prenant la longue durée pour mesure. Tel fut le cas en Finlande où Agnes Denes, consciente de la rapidité de la déforestation, décida de reboiser le territoire, ou tout récemment lorsqu’Éric Baudelaire rend tangibles les fortes variations de valeurs financières et d’émissions de gaz à effet de serre en temps de COVID-19.

Espèces d’espaces

Ce chapitre présente différentes pratiques qui s’intéressent aux écosystèmes créés ou transformés par l’activité humaine, qu’ils soient naturels ou domestiques. Les œuvres exposées révèlent, interprètent, fantasment ou encore réforment ces espaces. L’utopie d’une cohabitation entre paysage et interventions humaines, ou encore d’un relais entre industrie et nature, figure dans les peintures d’Alexandre Hogue, comme dans les plans de Patrick Berger et de Gilles Clément pour la réhabilitation de l’ex-usine Citroën en jardins sériels.

D’autres témoignent des traces de l’humanité sur le sol, comme les photographies de Lucien Clergue, tandis que Jessica Stockholder et Mercedes Azpilicueta présentent des visions altérées de l’espace domestique ou du foyer.

Les dommages causés sur le vivant, depuis la déforestation cartographiée par le collectif RADO jusqu’au corps malade mis en scène par Jo Spence, forment autant de constats sur les périls encourus à amputer ou polluer les écosystèmes. Les œuvres ici réunies soulignent combien le naturel et l’artificiel ont fusionné à toutes les échelles, et montrent que les paysages de la planète sont le fruit d’une rencontre et d’un mélange de ce que l’humanité a créé, cultivé, introduit ou laissé vivre.

Vanités, gratuité, sublimations

Certains artistes, designers et paysagistes ont détourné les énergies de leurs fonctions premières pour en explorer leur potentiel esthétique. Gina Pane a dévié les rayons du soleil, Liliane Lijn a expérimenté la cinétique de la lumière, Lisa Ouakil a transformé les infrastructures industrielles en paysages flamboyants abstraits. Des artistes ont cherché à convertir l’énergie en art, comme Julie Freeman qui crée une sculpture transformant l’urine en électricité.

Certaines œuvres révèlent nos rapports matériels et symboliques avec le vivant, tels que les flacons de produits d’entretien aux parfums de synthèse évoquant les fleurs naturelles de Suzanne Husky ou les plages de Fukushima de Rebekka Deubner. Ces œuvres appellent à « composer avec le trouble » causé par les nouveaux écosystèmes anthropogéniques.

Sisters in the system

Cet ultime chapitre met en exergue des pratiques culturelles investies dans la mise en réseau, le maillage, ou encore la recherche d’organismes, de matériaux et de technologies qui en soutiennent d’autres. C’est le cas notamment des expérimentations de Simone Prouvé qui, toute sa carrière durant, expérimenta les propriétés physiques de ses fils, mêlant naturel, synthétique et métallique. Ou bien de celles d’Ève Gabriel Chabanon qui cultive en serre du mycélium, cette partie végétative des champignons contribuant au transfert d’informations et de nutriments entre différents végétaux.

L’énergie vibratoire de la musique joue un rôle important dans ce chapitre, à l’image de la pratique de Trevor Mathison qui dessine des environnements sonores, de celle de Maika Garnica qui conçoit des objets en céramique conducteurs de sons et de vibrations, ou de Mathis Collins qui revisite l’orgue de barbarie pour créer de nouvelles compositions musicales en collaboration avec les habitants de Dunkerque.

La vidéo de Rashaad Newsome clôt ce parcours, avec son personnage cyborgien trans qui se décompose et se recompose en utilisant l’énergie des postures de voguing : il détruit pour mieux régénérer les structures qui entourent la vie humaine et non humaine.

Chaleur humaine – Consciences énergétiques jusqu’ au 14 janvier 2024 au Frac Grand Large/Halle AP2 et LAAC/Jardin de sculptures de Dunkerque(
120 artistes et collectifs exposés sur la côte d’opale tels que : Edmund Alleyn, ERRÓ, Susanne Husky, Jean-François Krebs, Ruby La Toya Frazier…)

Découvrir toute la programmation : www.triennale.fr

La Triennale Art & Industrie 2023 – Chaleur humaine, consciences énergétiques bénéficie du soutien du  Musée national d’art Moderne–Centre Pompidou et du Centre national des arts plastiques.

Photo d’en-tête : Edmund Alleyn, Conditionnement III, 1966, FNAC 29372. Centre national des arts plastiques © Droits réservés /Cnap. Crédit photo : Philippe Rolle

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